Alizé Cornet : "On est loin d’être catastrophiques"
Billie Jean King CupAlors qu'Amélie Mauresmo était pressentie pour être la nouvelle capitaine de l'Equipe de France de Billie Jean King Cup, elle n'a finalement pas été retenue par la FFT. C'est Alizé Cornet, retraitée depuis cet été, qui va endosser le rôle. La Fédération l'a annoncé dimanche. La Niçoise n'avait pas caché son envie d'occuper la fonction mais avait affirmé qu'il ne s'agissait pas d'un plan à court-terme. Elle aura pour mission de faire remonter les Bleues dans l'élite et de former un groupe compétitif grâce à son expérience. La capitaine de Billie Jean King Cup et manager des équipes de France féminines a évoqué sa prise de fonction lors d'un point presse ce jeudi : "Je pense que j’arrive vraiment au bon moment dans cette fédération pour qu’on essaie d’être de plus en plus ambitieux pour le tennis féminin. Il y avait l’envie d’avoir un impact dans le tennis féminin. L’envie de driver une équipe, d’aider des filles. Dans ma tête, c’était une évidence qu’un jour je serais capitaine. J’avais déjà cet amour du maillot, très ancré. Quand je visualisais mon après carrière, le capitanat revenait souvent. Les filles ont besoin aussi d’une grande sœur qui a vécu ça pendant 20 ans et qui a cette légitimité."
"J’ai fait la paix avec ma fin de carrière. J’ai cessé de me voir comme une joueuse de tennis"
"J’ai d’abord réfléchi à pourquoi je me présentais. Finalement, j’ai fait la paix avec ma fin de carrière. J’ai cessé de me voir comme une joueuse de tennis, ce qui n’était pas le cas en juillet. À ce moment-là, ce n’était pas encore clair dans ma tête, je me voyais encore comme une joueuse et je n’avais pas fait cette transition-là. Quelques mois plus tard, la situation était complètement différente. Quand j’en ai reparlé avec Ivan (Ljubicic) sur la manière dont je voyais cette décision, j’ai ouvert un peu plus la porte et j’ai décidé de me présenter. Je ne regrette vraiment pas ma décision, parce qu’au final c’est important de saisir l’opportunité quand elle se présente et surtout d’avoir confiance en soi. Je pense qu’il me manquait un peu de confiance, j’avais peur de ne pas être à la hauteur, que ce soit trop tôt. Mais au final, je n’aurais pas pu prendre une meilleure décision. Je suis hyper fière, hyper heureuse d’avoir été nommée."
"J’ai vraiment envie de construire une vraie cohésion de groupe et des valeurs humaines très fortes"
"C’est un vaste débat, et c’est quelque chose que je vais affiner avec les mois, peut-être même avec les années. Mais je serai une capitaine dans la continuité de la joueuse que j’ai été : proche des filles, disponible, à l’écoute, dans le dialogue. J’ai vraiment envie de construire une vraie cohésion de groupe et des valeurs humaines très fortes. Je pense que le succès passera par là. Les joueuses me connaissent, elles savent qui je suis, et je vais rester fidèle à moi-même. Ce n’est pas parce que je deviens capitaine que je vais changer ou les prendre de haut, au contraire : on va travailler main dans la main pour avancer et essayer d’aller chercher un nouveau titre en Billie Jean King Cup."
"On est loin d’être catastrophiques. Il y a des jeunes filles entre 19 et 25 ans qui arrivent, avec un potentiel énorme"
"Corriger plein de choses, je n’irai pas jusque-là. Je n’ai pas ce pouvoir, une seule personne ne change pas la donne. Il y a déjà des choses qui ont commencé à être mises en place, notamment par Ivan. L’arrivée de nouvelles personnes va aussi faire beaucoup de bien, avec une vision du tennis féminin très fraîche, très intéressante. Quand je dis que l’état du tennis féminin n’est pas bon, je veux dire qu’il n’est pas aussi bon qu’il pourrait être, et qu’il n’est pas à l’image de ce qu’on a connu il y a 15–20 ans avec une génération exceptionnelle. Mais on est loin d’être catastrophiques. Il y a des jeunes filles entre 19 et 25 ans qui arrivent, avec un potentiel énorme, de l’envie. Je les connais, je vois comment elles évoluent : elles s’entraînent bien, elles ont tout dans la raquette pour être très fortes. C’est aussi pour ça que je me suis positionnée : ce groupe de filles me donnait envie. J’ai envie d’être avec elles, et d’une certaine manière je vais être leur première capitaine. J’ai envie d’insuffler de nouvelles valeurs dans ce groupe. Je suis très contente des joueuses que l’on a actuellement au plus haut niveau."
"J’ai un vrai impact sur le tennis féminin"
"À la base, j’ai postulé pour être capitaine de l’équipe de Billie Jean King Cup, il ne faut pas l’oublier. Mais quand on m’a proposé d’élargir mes missions, je n’ai pas pu refuser. Là, j’ai un vrai impact sur le tennis féminin. Je ne veux pas être seulement en haut de la pyramide à attendre qu’on m’amène des joueuses prêtes. J’ai envie d’avoir les mains dans le cambouis, d’aller sur le terrain, de suivre les filles sur les tournois, de voir ce qui se passe aussi sur les épreuves de catégories inférieures et chez les jeunes. Je pense que notre force viendra du temps qu’on va y consacrer et de l’investissement qu’on va mettre. C’est à l’image de ma carrière : j’ai toujours été à fond, à 100 %, et je ne pouvais pas envisager les choses autrement."
Quels sont les rôles d'Alizé Cornet ?
Les missions confiées à la capitaine de Billie Jean King Cup et manager des équipes de France féminines sont les suivantes :
- Pour les rencontres de Billie Jean King Cup : en tant que capitaine, sélection des joueuses, préparation et encadrement de l’équipe de France pendant les stages et les compétitions ;
- Préparation et management de l’équipe de France olympique ;
- Suivi des joueuses du groupe France en compétition ;
- Suivi des équipes de France jeunes et apport de conseils aux joueuses françaises sur le circuit ;
- Contribution à la cohésion et l’esprit d’équipe lors des rassemblements et en dehors ;
- Contribution à la mise en œuvre du plan de féminisation de la FFT.
Alizé Cornet sera placée sous la responsabilité d’Ivan Ljubicic, directeur du haut niveau de la Fédération Française de Tennis.
Publié le par Alexandre HERCHEUX