Gilles Moretton : "J'ai eu Benoît Paire, ça reste entre nous"

Accablé de toutes parts pour ses performances et son comportement sur le terrain, Benoit Paire fait énormément parler depuis quelques temps. En raison de cette attitude contestable avec notamment un crachat sur le court à Buenos Aires et une mise en garde par le Comité d'éthique de la FFT, le Français avait dû présenter une lettre d'excuse à celle-ci. Ce samedi à Miami, Paire a enchaîné une cinquième défaite consécutive face à Lorenzo Musetti. Pas de polémique cette fois, mais un manque de combativité certain. Le nouveau président de la FFT Gilles Moretton s'est donc exprimé sur le cas et les frasques du 33e joueur mondial.

 

"Nous ne prendrons pas de position dans l'immédiat"

"J'ai eu Benoît et ça reste entre nous. Moi je suis là depuis seulement 1 mois et demi. J'ai pour habitude, et notamment auprès des joueurs, de leur dire en face ce que j'ai à leur dire et de les prévenir. Ne pas les prendre par défaut en faisant des déclarations. Moi et Arnaud Clément, on a dit ce qu'on avait à dire. On a fixé nos règles du jeu. Nos règles du jeu sont les nôtres à partir du 13 février. C'est le cas de Nicolas Escudé également puisque c'est lui le directeur technique national par intérim. C'est lui qui fixera aussi les règles pour répondre à la question d'une sélection éventuelle."

"Et lorsqu'on aura une communication à faire, même si nous sommes les derniers à la faire, nous la ferons dans les délais qui sont les nôtres et qui respectent l'individu. En tout cas, par rapport à un comportement qu'il a pu avoir. Je vais pas aller plus loin. Vous imaginez ce que j'ai pu lui dire. Maintenant, je ne le prendrai pas par défaut. S'il y a décision à prendre, pour l'instant le comité d'éthique s'est prononcé. Peut-être que je lis comme vous que l'ATP va se prononcer. Nous ne prendrons pas de position dans l'immédiat."

Il faut croire que les coups de réléphone du Président et de l'élu en charge du haut niveau ont eu un effet sur l'Avignonnais qui s'est tu face à Lorenzo Musetti. Pas un mot sur le court. En revanche, compte tenu de sa situation physique, il n'a résisté que 61 minutes (6-3, 6-3) au jeune italien. 

 

Des propos peu appréciés

Atteint moralement à Acapulco, le Tricolore avait créé la polémique. "J'ai perdu au premier tour, tant mieux. Je vais pouvoir sortir assez vite de la bulle et profiter quelques jours avant Miami. Le tennis n'est pas ma priorité pour l'instant. Sortir de la bulle, c'est le seul objectif que j'ai à chaque tournoi. J'arrive, je prends un peu d'argent et je pars au tournoi suivant : je fais mon boulot. Là, si tu gagnes un ATP 250, tu n'empoches plus que 30 000$. Moi j'ai pris 10 000 à chaque fois en perdant directement. Pourquoi t'arracher comme un dingue pour gagner à peine plus ?", avait-il lâché.

 

Toni Nadal sévère avec Paire

"Tout cela ne fait pas honneur au tennis. Ces déclarations ne sont pas correctes. Cela symbolise aussi malgré tout le peu que nous accordons dans notre société à la valeur de l’effort. Il aurait mieux fait de garder cela pour lui car cela ternit l’image du tennis." C'était par ces mots que Toni Nadal avait durement critiqué Benoit Paire pour le média espagnol Antena 3 Deportes. De sévères propos après que l'Avignonnais avait déclaré que le tennis n'était pas sa priorité et que cela ne servait à rien de se dépouiller car il touchait 10 000$ en perdant au premier tour. Après les propos de l'oncle de Rafael Nadal, la réponse du joueur français était donc attendu. Mais celui-ci a décidé de prôner le calme et de ne pas réagir outre-mesure. 

 

Bartoli veut une sanction

Souvent tancé par les observateurs, le Français a une nouvelle fois été la cible de sa meilleure ennemie, Marion Bartoli lors d'un débat organisé par Tennis Majors. "Son comportement nuit au tennis, Quand les jeunes voient que tu peux faire ça en toute impunité, ça me pose problème. L'ATP doit prendre ses responsabilités", a-t-elle lâché, incitant l'organisation à sanctionner Benoît Paire. Dans des propos rapportés par L'Equipe, le Tricolore a tenu à répondre à toutes ces critiques, notamment à celles de l'ancienne joueuse Chris Evert.

"Ça ne m'intéresse pas du tout. À part Toni Nadal parce que je le respecte et que je le connais. Mais les autres... Evert, elle peut faire ce qu'elle veut de sa vie. Je ne critique pas ce qu'elle a fait. C'était une autre époque, une autre vie. Il y a deux ans, je n'aurais jamais rien dit sur le circuit. Moi je gère ma vie comme j'en ai envie. Je n'ai pas besoin d'elle ou d'un autre pour me dire quoi faire. Eux ont leur vie, moi j'ai la mienne. Je préfère ma vie à la leur. Je ne vois pas pourquoi ils viennent parler de ma vie. Ça ne les regarde pas", a-t-il rétorqué.