Antoine Cornut-Chauvinc : "C'est fou, on fait des miracles au TCAV"
InterclubsEt si le TC Annecy-le-Vieux se retrouvait champion de France par équipes 2026 ? Improbable il y a quelques semaines. Pas si inimaginable après trois journées de Pro A. C'est la magie des Interclubs. Avec Matteo Martineau, Antoine Bellier, Fabien Salle, Arthur Reymond et Antoine Cornut-Chauvinc, le TCAV est bluffant. Après avoir gagné les trois premiers matchs, les hommes du 74 se déplacent à Quimperlé ce mercredi et pourraient s'assurer une place en finale des Interclubs à Grenoble, le samedi 6 décembre prochain à Grenoble. Sinon il faudra tenir le choc lors de la dernière journée face à l'artillerie lourde du TCBB (Benjamin Bonzi, Arthur Rinderknech, Manu Guinard et Giovanni Mpetshi). Pour Tennis Actu, Antoine Cornut-Chauvinc est revenu sur la folie des dernières semaines au TCAV et n'a pas caché le rêve fou de l'équipe : se retrouver en finale à jouer le titre. Avec des supporters survoltés, Annecy-le-Vieux semble capable de tout. Interview.
"Il y a une atmosphère dans cette bulle à Annecy-le-Vieux qui est assez dingue"
Déjà, merci d’accorder un peu de temps à Tennis Actu, parce que le planning est chargé entre, j’imagine, la préparation de la saison 2025-2026 et les interclubs avec Anse-le-Vieux.
Oui ! Écoute, j’ai commencé un Master aussi, donc je switche entre les cours et les déplacements, avec les interclubs qui s’enchaînent un peu à droite à gauche. Je suis très content d’être ici et de discuter avec toi.
Raconte-nous un peu ce formidable début de saison avec le TCAV. Vous vous y attendiez, j’imagine ?
Oui, oui… forcément on espère toujours, mais honnêtement, sur le papier, on est quand même les petits poucets à chaque fois.
Sur les deux premières rencontres surtout, on arrivait sur le terrain en se disant : « Si on arrive à prendre déjà un ou deux points dans la rencontre, ce serait déjà bien. » Et ce qui se passe sur le terrain, c’est fou. Il y a une atmosphère dans cette bulle à Annecy-le-Vieux qui est assez dingue. On a des ultras qui font un boucan de fou, ça crée une espèce d’émulation, et du coup on arrive à faire des miracles sur le terrain.
Franchement, quand tu relis la liste des équipes, on est vraiment censés se faire ''démonter'', on est censés perdre à chaque fois. Et là maintenant, on commence limite à s’imaginer des scénarios où on pourrait être en finale des championnats de France. Donc c’est assez fou ce qu’on vit, mais voilà : on a une équipe de copains, on sait que de toute façon on va tout donner sur le terrain. Il y a une ambiance qui se crée, comme je le disais, on est survoltés et on joue un tennis de fou, un tennis de dingue depuis les premières rencontres.
Ce qui est aussi assez dingue, c’est que vous n’êtes pas beaucoup. Mais par contre vous avez une équipe avec des profils différents mais qui se retrouve finalement très homogène. On rappelle : Matteo Martineau, qui joue en n°1, toi, Arthur Reymond et Antoine Bellier.
Il y a Fabien Salle aussi ! Il a joué, et il a très bien joué quand il a été aligné. Antoine travaille maintenant pour Rolex sur le circuit, donc il a peu de temps pour jouer. Fabien est souvent en déplacement sur le Tour. On a Arthur qui continue à beaucoup jouer, mais qui s’est focalisé surtout sur le double dernièrement. Et moi, je suis mes études, donc j’essaie de jouer un petit peu, mais je ne joue pas tous les jours au tennis. Du coup, on a Mat devant, qui nous tire un peu vers le haut : lui, il joue vraiment, il rapporte une quantité de points dingue et, depuis le début, il nous sort des matchs de fou, parce qu’il n’a pas eu des rencontres faciles du tout.
Donc on a une équipe… je ne sais pas si elle est homogène, mais en tout cas on a une équipe de potes. On est super contents de se retrouver à chaque fois sur le terrain, de s’encourager, d’être là les uns pour les autres. Ça crée vraiment une atmosphère assez particulière dans cette équipe, et je pense que c’est ça qui nous fait pousser des ailes.
"Il y a une ambiance de dingue au TCAV, avec de vrais ultras"
Tu penses que c’est ça, le secret ? Le côté bande de potes ? J’imagine que vous passez aussi des bons moments en dehors…
Ah oui, bien sûr ! Il n’y a pas que ce qui se passe sur le terrain. C’est tous les moments qu’on passe ensemble. On est tous Français, celui qui vient de plus loin finalement, c’est Arthur qui vient de Toulouse. Mais sinon, on se connaît tous. On a quasiment le même âge, on se connaît depuis longtemps maintenant, donc on se connaît bien, on rigole en dehors comme sur le terrain. Je pense que ce qui se passe depuis le début de saison s’explique vraiment par la cohésion qu’on a, et par l’envie de jouer pour les autres. Parce qu’une fois qu’on va sur le terrain, évidemment on joue pour gagner, mais quand on voit tout l’investissement autour, l’engouement qu’il y a en dehors du terrain, avec les gars qui nous poussent comme des dingues… au final, on se retrouve à jouer pour eux aussi.
Et puis il y a aussi, côté ambiance des Interclubs, j’imagine qu’il y a du monde pour mettre le feu pendant les matchs…
Je pense que là, il faut venir nous voir ! D’après ce que disent les gars, ça doit faire peut-être cinq ans, et en cinq ans ils n’ont perdu qu’une seule fois à la maison. Donc c’est vraiment, je pense, un déplacement compliqué pour les équipes adverses. Les supporters font beaucoup de bruit, ils nous encouragent énormément. Pour les joueurs qui viennent, ils ont vraiment tout le monde contre eux. Pas parce que le public est hostile — il ne l’est pas du tout — mais parce qu’il encourage énormément l’équipe d’en face, donc nous. Peut-être que ça amène les autres à se tendre un peu, et nous, ça nous libère.
Il y a une ambiance de dingue au TCAV, avec de vrais ultras, qui ont la veste du club, le pack, des banderoles, des tambours… Ils font du bruit tout le temps. Ils sont dingues, ils sont à fond, mais ils sont adorables, ils sont touchants. Et du coup, quand on joue et qu’on les voit investir autant d’énergie, moi personnellement, ça me transcende.
"On peut rêver, on peut espérer aller en finale"
Maintenant, il y a ce déplacement à Quimperlé, et il peut y avoir une sorte de demi-finale contre le TCBB le week-end prochain ?
Oui, c’est vrai. Pour l’instant, on a un léger avantage, parce que le TCBB a fait match nul lors de la dernière rencontre. On est la seule équipe à avoir trois victoires. Je pense que ça va se jouer à pas grand-chose, ça va se jouer à la marge. Si on gagne et que le TCBB perd ou fait match nul à Boulogne-sur-Mer, je crois — si je ne dis pas de bêtises — que ça nous assure la première place. Peut-être que je me trompe, mais dans les calculs, ça doit donner ça. Donc il y a un scénario où on pourrait aller jouer, à l’extérieur, une « place de finale » au TCBB. Mais tout ça commencera d’abord par ce qui se passe mercredi à Quimperlé, et par ce que ce qu'il se passera à Boulogne dans l’autre match de poule.
Pour toi, j’imagine que c’est excitant. Tu l’as dit, tu mets un peu tes études avant le tennis en ce moment, et là tu retrouves le « grand bain » : l’intensité, la compétition, les frissons… Et en plus, potentiellement, tu peux affronter le TCBB. Sur le papier, ça peut faire de très belles rencontres.
Ah oui, ils ont une équipe de dingue au TCBB ! Quand on regarde, il n’y a que des bons joueurs dans ce club. Forcément, ça en impose. Et puis, l’an dernier, on a gagné 6–0 chez eux. Donc je pense qu’ils ont peut-être cet esprit revanchard, l’envie de nous rejouer une deuxième fois chez eux, encore, deux années de suite. Moi, personnellement, je suis trop content de venir jouer, de retrouver ces ambiances-là, ce niveau-là. En France, sur les tournois, je ne joue pas tous les jours des mecs autour de la 150ᵉ place mondiale. Là, je suis libéré, je suis juste content de jouer et de pouvoir me donner à fond.
Et pour l’instant, avec le TCAV, toutes les étoiles sont alignées. On surfe un peu sur la vague. À Quimperlé, maintenant, on ne joue plus le maintien : à la base, on joue vraiment pour ça. Chaque année, c’est un peu la bagarre pour se maintenir. Mais là, cette année, avec le début de saison qu’on a, on peut rêver, on peut espérer aller en finale. Ça commence mercredi à Quimperlé : si on veut se donner le plus de chances possible, il faut aller chercher encore une victoire, qui serait encore une fois une énorme perf, on ne peut pas dire le contraire.
On te souhaite le meilleur, et que le conte de fées continue
C’est très gentil, merci beaucoup.
Publié le par Alexandre HERCHEUX