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Benjamin Bonzi : "Notre génération peut aller plus haut"

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Publié le par Alexandre HERCHEUX

Benjamin Bonzi a beaucoup appris en 2022. Le Gardois, qui a terminé son année à la 60e place mondiale, a pu disputer tous les tournois du Grand Chelem, découvrir les Masters 1000 et prendre de l'épaisseur sur le circuit ATP. Le joueur du Stade Toulousain a même pu grimper jusqu'à la 44e place mi-juillet, intégrer l'Equipe de France de Coupe Davis, et scalper trois membres du Top 25 au cours de sa saison. De belles étapes franchies pour celui qui était 368e mondial en février 2020, période où les habitués de Tennis Actu ont pu commencer à connaître le Tricolore et le suivre très régulièrement jusqu'à maintenant. Comme en 2020 et en 2021, Benjamin Bonzi a accepté de dresser le bilan de sa saison 2022 au micro de Tennis Actu. Les demi-finales ATP, les cruelles défaites en Coupe Davis au mois de septembre, les objectifs pour 2023... Retour sur cette longue et riche année et projection sur la prochaine saison.

Benjamin Bonzi, le bilan de sa saison 2022 avec Tennis Actu

 

"J’ai beaucoup appris. Il faudra aller chercher plus haut l’année prochaine. Je me sens beaucoup plus à l’aise qu’il y a un an"

Comment tu te sens après cette année 2022 bien remplie ?

Ecoute, je me sens bien mieux. J’ai eu pas mal de petits pépins en fin de saison, ça fait partie du jeu. Pas forcément d’explications… Là, j’ai pu reprendre l’entraînement et jouer un peu en Interclubs, tout va mieux.

 

Tu es monté jusqu’à la 44e place, tu finis l’année 60e. Deux titres en Challenger, deux demi-finales ATP… la saison 2022 est réussie ?

Je la considère comme une bonne saison. J’ai joué quasiment que des grands tournois. J’ai fait une saison pleine sur le grand circuit. C’est bien, en termes d’apprentissage et d’expérience, ça apprend beaucoup. J’aurais aimé être plus haut au final mais ça reste très correct.

 

Fin 2021, tu confiais à Tennis Actu que tu devais franchir un cap en Grand Prix. Trois victoires contre des Top 25, tu sens que tu as pris de l’épaisseur sur le circuit ? Que ce cap a été franchi ?

Oui oui c’est mieux. Il y a eu de belles victoires, des matchs accrochés. Dans l’ensemble, c’était mieux mais on peut encore faire mieux. Il y a eu un gros process pour savoir comment gérer l’approche de ces matchs. J’ai joué Rublev, Tsitsipas deux fois… J’ai beaucoup appris. Il faudra aller chercher plus haut l’année prochaine.

 

Qu’est-ce que tu entends par process ?

Il y a un process pour se sentir à sa place dans ces tournois. De se sentir au niveau. Il n’y a jamais de match « de chauffe ». Il faut s’habituer à cette intensité constante.

 

Désormais, tu as vraiment le sentiment d’être à ta place ? Plus de complexe d’infériorité ?

Beaucoup moins ! En affrontant ces joueurs-là, j’ai pu réaliser qu’il n’y avait pas une énorme différence niveau tennis. Je me sens beaucoup plus à l’aise qu’il y a un an.

 

Benjamin Bonzi expliquait ses objectifs pour 2022 en décembre 2021

 

"Quand on partait avec des potes, que l’on était seul et que l’on s’arrachait pendant plusieurs semaines en Turquie… C’est marrant de prendre du recul là-dessus et d’y repenser"

En 2020, tu étais au-delà du top 350 au classement. Tu avais parlé avec Tennis Actu des difficultés financières des joueurs sur le circuit secondaire avec l'arrêt du circuit. Trois saisons complètes plus tard, tu es bien installé dans le Top 100 et aux alentours du Top 50. Tu te rends compte du chemin parcouru ? Est-ce que ça donne le vertige en regardant en arrière parfois ?

Je suis fier de ce que j’ai fait. Je sais aussi la difficulté pour ceux qui ne sont pas dans ces classements-là. Quand tu es tout seul, c’est hyper dur. Je le vis encore tous les jours en Interclubs quand on discute avec les mecs de l’équipe. Tout ce qu’eux traversent, c’est ce qu’on a traversé il y a quelques années. J’ai la chance d’en être sorti. Dans les 100, on joue que des gros tournois, on a un confort de vie pour être accompagné mais les discussions que l’on a, c’est ce qu’on a pu vivre. Quand on partait avec des potes, que l’on était seul et que l’on s’arrachait pendant plusieurs semaines en Turquie. C’est marrant de prendre du recul là-dessus et d’y repenser.

 

Ça reste de bons souvenir ou avoir laissé tout ça loin derrière toi te réjouit quand même ?

C’est une étape obligatoire. Quand tu es obligé de « te sortir les doigts du cul », tu t’en souviens toute ta vie. Quand tu es au bout du monde, qu’il n’y a rien à faire, ça te marque. Tu t’en rappelles forcément. Tu te dis « Ah ouais, c’était dur mais on a bien rigolé ! ».

 

Quel a été le changement le plus appréciable entre l’étape « joueur de Future » et l’étape « membre du Top 100 » ? Et qu’est ce qui te rend le plus fier ?

Je pense qu’on ne peut pas nier que l’aspect financier est énorme. Après côté tennis, j’ai pu jouer les Grands Chelems et les grands tournois. On joue au tennis pour ça. C’est un signe de réussite quand tu vas là-bas et que tu vois des Kyrgios, Rublev, Tsitsipas… Mais c’est sûr que le confort financier fait une diff’ énorme.

 

 

 

Avoir un numéro 1 Français 40e, ça me fait chier. On avait une génération énorme avant nous et je pense qu’on peut aller plus haut

En ce moment prépa pour 2023 ? Travail individuel et Interclubs ?

C’est ça ! Tu sais, j’ai été pas mal blessé. J’ai eu 20 jours d’arrêt et j’ai repris il y a deux semaines. Je suis content car le corps tient. Les Interclubs permettent de vivre des moments sympas. Des matchs et de l’enjeu. L’idée, c’est d’enchaîner une grosse période de travail pour être en forme en janvier.

 

Quelle est l’importance des Interclubs pour toi ? C’est incontournable ?

C’était incontournable. J’ai un système sympa parce que j’ai un préparateur à Marseille et à Toulouse. J’ai commencé ma prépa foncière entre les matchs par équipe. Ça enlève la contrainte de se dire que si je ne suis pas à Marseille, je ne peux pas bosser correctement. Je sais que je bosse très bien ici.

 

Tu sais quel programme tu auras début 2023 ?

Non, pour l’instant aucune décision de prise.

 

Quels objectifs vas-tu te fixer pour la prochaine saison ?

Continuer… J’ai fait deux demies, peut-être en faire plus. Aller chercher un titre s’il y a la place. On n’a pas changé de vision concernant l’approche. Il faudra juste être meilleur et peut-être gagner ces matchs qui se sont joués à peu cette année.

 

Un titre serait un beau cadeau. On imagine aussi que la Coupe Davis sera une « carotte » tout au long de l’année, avec la première échéance en février ?

Ouais… mais on ne peut pas la considérer comme un objectif. On ne sait pas si on sera appelé. Ce serait trop orgueilleux d’affirmer que j’ai ma place. Si je peux être appelé, je serai le plus heureux bien sûr.

 

Numéro 1 Français, c’est un statut que tu as en tête ?

Non pas du tout. J’espère monter mais j’espère que les autres vont monter aussi. Je pense qu’on mérite mieux. Avoir un numéro 1 Français 40e, ça me fait chier. On avait une génération énorme avant nous et je pense qu’on peut aller plus haut. Être numéro 1 Français en étant 15e je serai content mais ce n’est pas une priorité d’être juste une place devant un autre Français.

 

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?

Ecoute… Essayer d’être champion de France par équipe et d’essayer d’aller chercher un titre l’an prochain !

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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