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L'Entretien Bastien Fazincani : "Des balles d'AliExpress... Grotesque"

ITW
Mis à jour le par Timothée THOMAS-COLLIGNON

Bastien Fazincani, entraîneur sur le circuit WTA, est monté au créneau après une publication X de Stan Wawrinka. Le Suisse avait dénoncé l'obligation de jouer avec des balles usagées à l'entraînement en Californie, ce qui a gentiment fait sourire le Français de 39 ans, entraîneur de la joueuse hongroise Panna Udvardy (166e au classement WTA). Sur le circuit secondaire, c'est en réalité leur quotidien. Bastien Fazincani a accepté de discuter avec Tennis Actu pour dénoncer la situation sur le circuit. ENTRETIEN. 

Bastien Fazincani, coach français du circuit WTA, dénonce !

 

Vous avez répondu à Stan Wawrinka, qui se plaignait des balles à Indian Wells, avec quelques clichés de celles au 75.000$ de Trnava, usagées après sept petites minutes d'entraînement et seulement remplaçables à trois reprises par jour...

Oui, ça m'a fait marrer parce que ça fait plusieurs fois que je vois des posts dans ce genre-là, sur les conditions des tournois par exemple. Souvent, j'ai pris l'habitude de répondre en disant "ouais, c'est une situation normale avec laquelle on deale tous les jours dans les tournois plus petit" quoi. Je me rappelle que (Aryna) Sabalenka avait parlé pendant les WTA Finals, en affirmant que c'était "scandaleux qu'elle (n'ait) pas pu s'entraîner une seule fois sur le court central avant de jouer son match", et une nouvelle fois j'avais répondu que c'était simplement un jour normal sur un tournoi, quand tu n'es pas Top 10 ou Top 20.

 

"Ce n'est même plus du traitement de faveur, ça devient grotesque"

Aryna Sabalenka qui avait d'ailleurs affronté Panna Udvardy à Wimbledon l'an passé (pour une victoire de la Biélorusse, 6-3, 6-1)...

Oui, c'est marrant parce que ma joueuse affrontait (Aryna) Sabalenka sur le court central, au premier tour, et en fait, on n'a pas eu le droit de s'entraîner sur le central, impossible. Le seul truc qui nous était autorisé, c'était d'aller jeter un oeil sur le court. On n'a même pas eu le droit d'entrer sur le court, de poser le pied sur l'herbe. On a juste eu l'autorisation d'accéder aux gradins. Pour se rendre compte à quel point c'est grand... Et pendant ce temps-là, tu avais les Swiatek, Sabalenka... qui avaient des créneaux de trois heures sur le central. C'est plutôt ironique je trouve.


Un traitement de faveur notoire ?

Ouais (insistant), grave. Ce n'est même plus du traitement de faveur, ça devient grotesque. Une joueuse comme la mienne, qui était encore dans le Top 100 (82e WTA en juillet 2023) à Wimbledon, n'a pas le droit de s'entraîner ne serait-ce que trente minutes sur le central. Alors que tu vas affronter la numéro une mondiale, qui joue là-bas trois heures par jour... Dans n'importe quel sport, tu as le droit de t'entraîner où tu vas jouer. On nous a quand même interdit d'aller sur le central pour ne pas abîmer la pelouse. D'accord, mais pourquoi toutes les autres ont le droit de s'y entraîner trois heures par jour ?

Publié le par Timothée THOMAS-COLLIGNON

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