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Maëlys Bougrat : "Même avant le Covid, ce n'était pas simple..."

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Publié le par Alexandre HERCHEUX

Pas facile d'être une jeune joueuse et de briller dans les 15 000$. Le Covid-19 impacte le monde entier et le tennis ne fait pas exception. Moins de tournois, certains voyages impossibles... Le tennis professionnel a changé et en particulier le circuit secondaire. Déjà en difficulté avant la crise, les joueurs et joueuses qui évoluent dans les 15 000$ se heurtent désormais à une concurrence encore plus féroce, puisqu'il y a moins de tournois dans le calendrier, et il n'est donc pas évident de grimper au classement et de gagner sa vie. Maëlys Bougrat, 19 ans, 942e mondiale, est tous les jours face à ce défi et a eu la gentillesse de l'évoquer au micro de Tennis Actu. La jeune Tricolore, membre du Smash It Tennis Center depuis 3 ans, est également revenue sur son parcours, ses objectifs et ses grands rêves. 

Le Mag Tennis Actu avec Maëlys Bougrat, 19 ans

 

"On n’a pas l’embarras du choix pour les tournois. C’est plus compliqué qu’avant"

Comment ça va ?

Ça va ! Ça reprend tout doucement donc c’est mieux. Ce n’est pas simple car beaucoup de pays sont encore fermés donc on est tout un peu aux mêmes endroits. On n’a pas l’embarras du choix pour les tournois. C’est plus compliqué qu’avant.

Tu avais atteint une finale avant la pandémie et deux quarts. Depuis le restart, tu n’as joué qu’un 2e tour de grand tableau. Tu te sens moins bien ou tu paies la densité dans les petits tournois ?

Ce n’est pas forcément que je me sens moins bien mais il y a eu une grande coupure. Il y a moins de rythme et je marche beaucoup à l’enchaînement.

Comment as-tu vécu cette pause ?

J’ai eu la chance de pouvoir m’entraîner un peu donc je n’étais pas à plaindre mais c’était long. J’ai pu faire du physique et jouer un peu donc ça a été on va dire.

Comment gères-tu ton programme ? C’est semaine après semaine ?

On ne peut pas trop planifier à l’avance car on ne sait jamais trop les restrictions. C’est un peu du dernier moment. Ça peut changer à tout moment. C’est pile ou face.

 

"Je ne gagne pas ma vie. Ce n’est pas sur les 15 000$ que je gagne assez"

Et financièrement ? Tu t’en sors ou c’est plus compliqué ?

Même avant le Covid, ce n’était pas simple. Là c’est encore plus compliqué. Il n’y a pas beaucoup de rentrées d’argent. Je ne gagne pas ma vie. Ce n’est pas sur les 15 000$ que je gagne assez.

Finalement, depuis la reprise, tous les tournois que tu as fait étaient à perte ?

Oui, au final même si on gagne un 15 000$, on rembourse la semaine passée sur place. Sinon, on perd de l’argent.

Est-ce que les inquiétudes financières pèsent sur ton tennis ?

Non j’arrive à faire abstraction de ça. J’essaie de ne pas trop y penser sinon ce sera pire. Il y a assez de pression comme ça. Si je commence à penser à l’argent, ce sera trop compliqué. J’arrive à ne pas trop y penser et essayer de donner le maximum.

 

 

"Je trouve qu’on a peut-être plus d’expérience en 15 000 dollars qu’en Juniors"

Pour ceux qui te découvrent tu viens d’avoir 19 ans…

Oui très récemment au Havre !

Est-ce que tu peux revenir sur ton parcours depuis tes débuts avec une raquette ?

J’ai commencé le tennis à 5 ans. J’ai tout de suite accroché. J’ai été repérée par la Fédé. Je n’ai pas fait beaucoup de tournois Juniors.  Maintenant j’alterne entre 15 000 et 25 000 dollars pour pouvoir faire des tournois un peu plus gros.

C’est vrai que tu n’as pas beaucoup joué en Juniors. Pourquoi ?

C’était un choix financier déjà. En Juniors, tu finis à 18 ans et tu recommences à zéro malgré un bon classement Junior. On s’est dit qu’on allait tout de suite se confronter aux Seniors. Pour ma part, je trouve qu’on a peut-être plus d’expérience en 15 000 dollars qu’en Juniors.

En ce moment tu t’entraînes où ?

Je m’entraîne dans les Yvelines à l’Académie Smash It et ça fait 3 ans que je suis là-bas et ça se passe bien.

Qu’est-ce que tu cherchais là-bas ?

Ce que j’apprécie, c’est que je peux voyager avec mon coach. C’est important de pouvoir voyager avec ton entraîneur. Ça, je ne l’avais pas avant donc c’est pour ça que j’apprécie. Mon coach référent, c’est Thomas Delgado.

 

"Je m'inspire beaucoup de Simona Halep"

Au classement, tu es au-delà de la 900e place, est-ce que tu as des objectifs ?

Je n’aime pas trop ça. Mais, j’aimerais bien commencer 2022 en étant à la 500e place. C’est quand même mon objectif.

Les 15 000 dollars ont vraiment changé depuis le restart. C’est plus relevé. Est-ce que c’est stimulant ou ça met un coup au moral ?

Un peu des deux. C’est bien parce que ça permet aux filles de jouer des filles mieux classées et de se comparer. D’un autre côté, on pense à prendre des points et c’est très compliqué car les tableaux sont vraiment hyper élevés.

Est-ce que tu peux nous parler un peu de ton style de jeu et si tu as un modèle ?

Je suis une joueuse de fond de court qui essaie d’être assez solide. J’aime jouer en coup droit, je varie pas mal. J’aime bien me comparer à Halep. Je ne suis pas très grande et ce qu’elle fait c’est ultra solide. Je m’inspire beaucoup d’elle.

Est-ce que tu as des rêves ?

Forcément, être dans le top 20 et gagner Roland (sourire)

Pour être un peu plus sur le court-terme et dans le concret pour toi, j’imagine que tu rêves déjà du top 100 pour vivre du tennis ?

Oui déjà ! On vit bien, c’est une étape de passer mais il y a pas mal d’étapes avant. Ce serait déjà une étape.

Pour une belle année 2021, le top 500 et un titre ?

Allez !

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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