Tennis Actu: Actualités, matchs, direct, résultats...
+
A LA UNE

Harcèlement, blessure... la renaissance de Marino

Open d'Australie
Publié le par Alexandre HERCHEUX

Rebecca Marino est une sacrée battante. De retour cette semaine, aux qualifs de l'Open d'Australie à Dubaï après 18 mois d'absence, la native de Toronto a réalisé un numéro tout à fait remarquable en obtenant son billet pour Melbourne. Ce mercredi, la Canadienne s'est extirpée des qualifs en dominant Maryna Zanevska 6-4, 7-6(9). Son classement protégé lui a permis de faire ce retour gagnant à Dubaï. Sa passe pour l'Australie est un véritable miracle après tout ce que Rebecca Marino a connu depuis le début de sa carrière. 

Le teaser de l'Open d'Australie du 8 au 21 février 2021

 

Des débuts prometteurs jusqu'en 2012

Le mot phoenix décrit parfaitement la joueuse de l'Ontario. A plusieurs reprises, la joueuse agée de 30 ans aujourd'hui a su renaître de ses cendres. Apparue pour la première fois chez les pros aux qualifs du 25 000$ de Vancouver en 2005, la jeune Rebecca Marino, âgée de seulement 15 ans, semblait avoir un gros potentiel. Il lui faudra quelques années pour percer et en 2010, c'est le début de l'éclosion. La Canadienne brille lors de plusieurs 50 000$ et parvient à sortir des qualifs de l'US Open. Seulement battue par Venus Williams, 4e mondial à ce moment, Marino est lancée et engrange de la confiance. Elle se paie même le luxe de dominer Marion Bartoli, 14e mondiale, au Québec. Elle remporte de belles victoires en ITF pour finir l'année et dompte une certaine Caroline Garcia, âgée de 18 ans, au 50 000$ Toronto. Elle termine l'année 101e mondiale mais son entrée dans le top 100 n'est qu'une question de temps. En 2011, la progression se poursuit et Marino décroche sa première finale sur le circuit WTA à Memphis. Elle décroche en juillet 2011 son meilleur classement avec une belle 38e place. Les soucis commencent en 2012. 

 

 

En dépression et cyber-harcelée, Rebecca Marino dit stop en février 2013

En début d'année 2012, la Canadienne dispute quatre tournois avant de disparaître pendant près de 7 mois. Usée mentalement et physiquement, Rebecca avait décidé de faire une grande pause et n'a repris qu'en septembre avec un titre ITF remporté d'ailleurs en octobre. On se dit que 2013 pourrait être une belle année pour elle mais finalement, après 6 tournois, Marino décide d'arrêter sa carrière à 22 ans, harcelée sur les réseaux sociaux. "On écrivait beaucoup de choses sur moi et je suis très sensible. Je suis très curieuse donc je veux savoir tout ce qu’on dit à mon sujet. Après je me rends compte que je n’aurais pas dû regarder. Ils me disaient : "j’ai perdu tel montant d’argent à cause de ta défaite, tu devrais brûler en enfer". Il ne faut pas avoir peur d’en parler. Nous n’avons rien à nous reprocher. Si vous êtes victime d’intimidation ou de cyberintimidation ou si quelqu’un vous harcèle, il est préférable d’en parler que de tout garder à l’intérieur. Parfois, parce qu’on est des athlètes professionnels, les gens nous mettent sur un piédestal et ils oublient que nous sommes nous aussi des personnes. J’ai tendance à refouler mes émotions. Je garde tout en moi et puis je réalise que ça m’affecte aussi sur le terrain", avait-elle déclaré dans une interview pour le New-York Times en février 2013. 

 

Un retour gagnant en 2018 avant un nouveau coup dur en juillet 2019...

Plus forte mentalement et prête à faire son grand retour, Rebecca Marino repart sur le circuit ITF en 2018 et réussit la prouesse de remporter trois 15 000$ successivement. Tout se passe correctement et la Canadienne revient jusqu'à la 140e place mondiale en juillet 2019. Malheureusement le sort s'acharne. Blessée aux abdos, la joueuse originaire de l'Ontario doit s'éloigner des courts et attendre jusqu'en 2020. L'année passée a été bien plus compliquée que prévue avec la Covid-19 et surtout le décès de son papa, Joseph, atteint d'un cancer. 

Après toutes ces difficultés, Rebecca coche les qualifs de l'Open d'Australie à Dubaï. Dans ce qu'on pourrait considérer comme une troisième carrière, la Canadienne a donc commencé par 3 superbes victoires pour disputer le premier grand chelem de la saison. Imaginez un peu ce qu'elle peut ressentir avec ce billet pour Melbourne...

Publié le par Alexandre HERCHEUX

Vous avez aimé cet article, partagez le ! 

A la Une