Tennis Actu: Actualités, matchs, direct, résultats...
+
A LA UNE

Altmaier : "Tout le monde peut battre tout le monde !"

Roland-Garros
Publié le par Colin ABGRALL

C'est le troisième homme issu des qualifications à se rendre en deuxième semaine du côté de la Porte d'Auteuil. Daniel Altmaier a réalisé un coup à la hauteur de celui réalisé vendredi par Hugo Gaston, en éliminant la tête de série numéro 7, l'Italien Matteo Berrettini en 3 sets excusez du peu. L'Allemand pense que le tennis actuel change, et que sa génération de joueur aspire à de grandes choses. En huitièmes et pour son premier huitième de finale en Grand Chelem,, Daniel Altmaier joue ce lundi la tête de série numéro 17, l'Espagnol Pablo Carreno Busta.

Roland-Garros - Daniel Altmaier issu des qualifs et en 8es !

 

Comment expliquez-vous cette explosion et ces résultats quasiment incroyables en trois sets ? Et pourquoi parlez-vous également russe ?

Tout d'abord, merci. J'ai toujours cru que je pouvais jouer ici, que je pouvais bien jouer, que je pouvais gagner contre ces types-là. J'ai bien joué et j'ai travaillé très dur avec mon équipe pour arriver ici, pour me retrouver dans cette position, pour jouer de manière constante et pour m'élever. J'y ai toujours cru et cela se passe maintenant. En ce qui concerne le russe, mon père est ukrainien et ma maman est russe. J'ai donc des ancêtres russes. A la maison, nous parlions russe et toute ma famille est quasiment russe.

 

Daniel, vous parlez russe mais, tout à l'heure, pour un gros point, je vous ai entendu dire : "allez !" en français.

Oui, "Allez !" cela vient de ma période où j'idolâtrais Wawrinka, on entendait toujours "Allez Stan !", et je rêvais qu'on dise "Allez Dan !". En tout cas, moi, je dis "Allez Dan !". C'est la connexion. J'aime bien mélanger les choses pour être mon meilleur ami et me pousser sur le terrain.

 

J'ai entendu des interviews que vous avez faites sur différents sites Web. Vous avez eu quand même un parcours très dur pour arriver là avec des blessures, notamment sur terrain en dur et même la semaine dernière. Pouvez-vous nous en dire un peu plus et nous dire ce que vous avez fait pendant la pause ? Vous avez beaucoup utilisé Zoom pour vous renforcer ?

Oui. Je me répète, je m'étais blessé l'épaule et je me suis blessé en tombant sur un court en dur, ce qui fait que j'ai eu un problème structurel, des problèmes de muscles, abdominaux, zone de la hanche. Cela n'a pas été amusant. J'ai eu une bonne équipe qui m'a permis de me remettre en forme. Ça, c'est pour le côté blessure. Quant à la partie sur laquelle je me suis remis en forme pendant la quarantaine ou pendant le coronavirus, je travaillais avec mon préparateur physique d'Argentine, son nom est Esteban, il accompagne aussi Tiago Monteiro. Il y avait un groupe de joueurs, Cuevas aussi, avec qui on a travaillé sur Internet, pendant 11 semaines. Cinq à six fois par semaine, il me réveillait à 5 heures du matin pour me donner mon programme et me pousser. Cela a compté beaucoup pour moi et les résultats ont montré que cela valait la peine.

 

Félicitations pour la victoire d'aujourd'hui. Vous avez dit que votre idole était Stan Wawrinka, quand vous pointiez votre doigt sur votre tête, est-ce que c'était en hommage à Stan ? Par ailleurs, vous avez eu deux années de blessures qui ont été dures, comment vous en êtes-vous sorti financièrement ? Avez-vous encore des dettes à rembourser ou est-ce que vous pensez que tout va être payé maintenant avec ces derniers tournois et que vous allez enfin pouvoir regarder l'avenir ?

Comme vous le savez, oui, effectivement, cela fait des années que mon idole est Stan Wawrinka et il a toujours cette mentalité, cette envie de gagner. Je l'admire, j'admire la manière dont il joue au tennis et la manière dont il a vraiment pu jouer magnifiquement. Je le remercie énormément, j'ai beaucoup de gratitude vis-à-vis de lui parce qu'il m'a beaucoup soutenu pendant mes blessures. Il m'aide beaucoup. Quant au côté financier, j'ai la chance d'avoir derrière moi une très bonne équipe qui me soutient également financièrement. Mon principal investisseur a toujours cru en moi. Cela m'a aidé à jouer au tennis comme je voulais. Je n'ai jamais eu à me battre pour l'argent et les sponsors. En fait, compte tenu de la famille dont je viens, sans sponsor, je n'aurais pas pu jouer. Je suis donc heureux d'avoir une équipe stable qui me soutient et un bon investisseur qui m'aide et qui me permet d'avoir une grande équipe.

 

Félicitations Daniel. Il y a cinq joueurs côté hommes et femmes qui sont en huitièmes de finale et qui n'avaient jamais gagné en Grand Chelem avant. Vous avez battu de grands joueurs, y compris deux têtes de série. Est-ce que c'est un exemple de votre génération qui est intrépide et n'a plus peur de ces joueurs bien établis ?

Je pense que le tennis change actuellement, je l'ai déjà senti par le passé. Je crois qu'à l'heure actuelle, tout le monde peut battre tout le monde... physiquement, on est plus forts. Les joueurs de tennis jouent de manière plus intelligente avec davantage de disciplines et on l'a vu dans les derniers Grands Chelems, notamment ici, à Roland-Garros. Le tennis a vraiment changé après cette pause du fait du coronavirus. Je suis heureux de faire partie de cette génération qui a les bonnes compétences, les bonnes qualités à l'heure actuelle et qui se sent en bonne santé. C'est une bonne chose pour le tennis qu'il y ait de nouveaux visages et des combats difficiles face à des joueurs inconnus.

 

Quand vous avez été blessé, vous avez eu des moments difficiles, est-ce que vous avez recouru à un psychologue du sport ou quelqu'un pour vous aider ?

J'ai pu avoir des leçons de vie, si je puis dire. Ce n'était pas un psychologue, mais je rencontrais beaucoup de gens du monde du tennis, des affaires ou d’autres athlètes. Mon partenaire qui me soutient depuis 4 ans, Sky, de par son histoire m’a permis de rencontrer des gens comme Anthony Joshua, qui est une star incroyable dans le monde, David Haye avec qui j'ai longuement parlé, c'est un grand fan de tennis et beaucoup de gens avec qui j'ai pu m'entretenir ; j'ai pu juste parler avec eux. Tout le monde a pu m'aider d'une certaine manière à traverser cette période difficile, ce qui m'a permis aussi de profiter de ces mauvais moments qui font partie de mon parcours. C'est pour cela que je suis bien ici, parce que je me suis préparé et on m'a préparé à ce qui m'arrive maintenant. On m'a aidé à avoir la mentalité qu'il faut et cette mentalité m'aide à avoir du succès dans le sport. Vous savez, la mentalité des gagnants est la même dans d'autres activités.

Publié le par Colin ABGRALL

Vous avez aimé cet article, partagez le ! 

A la Une