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Andy Murray : "La pire défaite de ma carrière en GC"

Roland-Garros
Publié le par Alexandre HERCHEUX

Le match que tout le monde attendait à Roland-Garros ce dimanche a finalement été à sens unique. Andy Murray n'a pas pesé lourd face à Stan Wawrinka dans ce qui était un remake de la fantastique demi-finale de 2017 mais aussi de celle de 2016. Largement au-dessus, Stan Wawrinka s'est imposé 6-1, 6-3, 6-2 en à peine plus d'1h30 de jeu. L'Ecossais n'était pas dans le rythme et a reconnu en conf' qu'il s'agissait probablement de la pire défaite de sa carrière.

Roland-Garros 2020 - Les tableaux Dames et Hommes

La défaite du Britannique est tout de même un petit évènement. Andy Murray n'avait plus perdu au premier tour de Roland-Garros depuis 14 ans. C'est à l'époque Gaël Monfils qui l'avait vaincu en 5 manches. Loin d'être abattu après la rencontre, l'Ecossais  semblait déjà dans une démarche d'analyse. "Du point de vue du score, je peux me tromper, mais c'est probablement la pire défaite de ma carrière en Grand Chelem. Je n’en suis pas sûr, mais je pense. Il faut donc que j'analyse ce score, et que j'essaye de comprendre pourquoi ma performance a été ce qu'elle a été. Je ne pense pas que les conditions puissent être une excuse." L'Ecossais a également précisé qu'il jouerait les deux tournois à Cologne et qu'il voulait enchaîner en cette fin de saison. Preuve tout de même qu'Andy se sent plutôt bien. 

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Vous aviez l'air très calme aujourd'hui. Est-ce que c'étaient les conditions météo ?

Les conditions n'étaient pas si mauvaises. C'était plus difficile en début de journée, quand il a plu, c'était plus dur pour les joueurs. Parce que ce n'est pas seulement que le court se mouille, et que cela devient désagréable à jouer, mais les bâches, sur les côtés, se mouillent, les balles se mouillent quand elles atterrissent dedans. C'est cela qui rend les choses difficiles. Ce soir, il faisait froid, c’était des conditions plus lentes. Mais il n'y avait pas trop de vent, les conditions n'étaient pas si mauvaises. J'ai essayé de rentrer dans le match, mais j'ai essayé de ne pas être trop émotif sur le court. Je ne sais pas si cela m'a affecté ou pas. C'est probablement la raison pour laquelle j'étais plus calme que d'habitude. J'ai essayé d'être un peu plus calme, disons.

 

C'est peut-être une question difficile pour vous, mais si vous regardez les 2 derniers tournois, et vous regardez en général, pouvez-vous attribuer cela, le résultat d’aujourd'hui, à un tableau difficile, alors que vous revenez à Roland-Garros après longtemps ?

Non, je ne dirai pas cela. À New-York, physiquement, pour le deuxième tour, je n'avais pas autant récupéré que je l'aurais espéré, et Félix avait joué un grand match. Aujourd'hui, le tableau était difficile, même si j'ai bien joué, et même si j’avais bien joué, il n'y a pas de garantie que j'aurais pu gagner le match. J'ai fait 40 % de premiers services sur le court. Et cela, ça ne suffit pas, contre qui que ce soit. Et en particulier, contre quelqu'un qui est aussi bon que Stan, il faut avoir au moins 60 % de premiers services. Il y a peu de joueurs qui vont continuer le tournoi en servant en deçà des 40 %. Et cela, c'est important. Et puis, il faut aussi pouvoir dicter les points, s'imposer. De toute évidence, ce n'était pas le cas ce soir.

 

Vous avez passé beaucoup de choses, beaucoup de changements. Est-ce que c'est difficile de rationaliser les choses quand vous jouez un grand match sur un grand court ?

Je ne sais pas, je viens de sortir du court. Il faut que j'y réfléchisse. Je ne pense pas que ce soit le type de match que l'on puisse écarter sans y penser après-coup. Il faut réfléchir à ce type de performance. Du point de vue du score, je peux me tromper, mais c'est probablement la pire défaite de ma carrière en Grand Chelem. Je n’en suis pas sûr, mais je pense. Il faut donc que j'analyse ce score, et que j'essaye de comprendre pourquoi ma performance a été ce qu'elle a été. Je ne pense pas que les conditions puissent être une excuse. Je ne pense pas que ce soit une raison valable, en tout cas. Peut-être que c'est une raison de ne pas autant profiter du match qu'en temps normal, mais ce n'est pas une excuse pour autant. Et il va falloir que je réfléchisse longuement et avec soin à ce qui s'est passé, pour essayer de comprendre.

 

Je me demandais quel était votre programme pour le reste de la saison ? Avez-vous déjà réfléchi, notamment à l'Australie ?

Vous voulez dire l'Open d'Australie ?

 

Oui, quels sont vos plans d'ici là ?

Du point de vue des tournois, je vais essayer de jouer autant que possible d'ici la fin de l'année. J'ai l'intention de jouer à Cologne 2 tournois là-bas, qui démarrent le lundi, je crois, après la fin de Roland-Garros. La bonne chose aujourd'hui, c'est que j'aurai plus de temps pour me préparer à jouer sur un court en dur, et en salle. Pour l'Australie, on ne sait pas encore quelles seront les règles, mais je crois qu'il va falloir y arriver assez tôt pour se préparer. Les choses étant ce qu'elles sont, je ne jouerai pas dans les types ATP. Mais en fait, c'est ce que j'aurais aimé faire, jouer une coupe de l'ATP, parce que je l'ai fait l'an dernier, c'était super. En tout cas, mon plan, c'est d'aller en Australie. Mais pour l'instant, je ne sais pas encore quelle est la situation au niveau de la date de départ. Je crois qu'il faut partir assez tôt. Il va falloir partir, je crois, mi-décembre.

 

Bien sûr, vous pensez rejouer des Grands Chelems en Simple Messieurs. Mais, compte tenu de ce que vous venez de dire, allez-vous réévaluer votre manière de jouer à 33 ans, contre des adversaires bien classée ?

C'est une chose à laquelle j'ai réfléchi, c'est évident. Mais c'est difficile. Si je regarde mon jeu, quand je joue mon meilleur tennis, disons, je sais ce que cela donne. Je ne fais pas des services-volées avec des balles très agressives, mais quand je joue, si vous commencez à monter au filet, à servir, à faire des services-volées, il faut réussir, il faut avoir de la réussite. Sinon, cela ne va pas donner de bons résultats. Et il est difficile de modifier son jeu radicalement, même depuis que je suis revenu après m’être blessé. Si vous regardez mes matchs en Asie, ou à Anvers, où j'ai le sentiment d'avoir bien joué, puisque j'ai gagné d'ailleurs, j'avais un revers qui était plus rapide de 6 ou 7 kilomètres, que ce que je jouais en Asie. Et j'ai bien réussi, j'ai eu de la réussite après. Donc, il s'agit en fait d'arriver à donner le meilleur de mon jeu. Mais à cette étape de ma carrière, il est difficile de changer mon jeu radicalement, même si j'y ai pensé. J'y ai réfléchi. Quand je joue mon meilleur tennis, il faut que je sois un joueur de fond de court agressif, et c'est ce que j'essaye de faire. Il faut bien sûr bien retourner les deuxièmes services aussi. C'est difficile. Il faut que j'arrive à jouer comme il faut.

 

Quand vous parlez de la manière dont vous avez servi aujourd'hui, ou que vous n'avez pas réussi à retourner les services, est-ce que vous attribuez cela au manque de matchs ? À votre avis, d'où est-ce que cela vient ?

Cela n'a rien à voir avec ma hanche, du point de vue mouvement. Je pense, bien sûr, qu’avant d'avoir une hanche en métal, je bougeais un peu mieux. Mais le fait de rater les retours de service, de ne pas avoir un bon timing, cela ne vient pas de là. Il faut que je voie avec mon équipe pourquoi je les ai ratés. Je ne sais pas si c'était parce que je n'arrivais pas à monter suffisamment au filet, ou que je n’ai pas assez utilisé mes jambes. Je ne sais pas. Il va falloir regarder tout cela. À mon sens, cela n'a rien à voir avec ma hanche. Et depuis que je suis revenu sur le circuit, il y a eu des matchs où je servais bien, donc je ne pense pas que ce soit un problème physique.

 

À Wimbledon, on avait dit que l'on ne pourrait pas jouer sans les fans, sans les spectateurs. Or, maintenant, vous avez joué dans plusieurs tournois où il n'y avait pas de spectateurs. Qu'est-ce que vous aimeriez qu'il se passe pour Wimbledon en 2021 ? Quelle décision voulez-vous qu'ils prennent ?

Je crois que les manifestations organisées jusqu'à maintenant, et où j'ai été présent, ont rencontré pas mal de succès. Elles ont été bien organisées. Mais il faut se poser la question, est-ce que les fans, les spectateurs, aiment bien regarder cela, et s'il y a des bons indices d'audience, alors cela peut être intéressant. Il est sûr que pour un joueur, ce n'est pas la même chose de jouer sans avoir ses fans autour de lui. Mais je préfère jouer que de ne pas jouer, c'est évident. Donc, j'aimerais vraiment que Wimbledon soit organisé l'année prochaine, qu'il y ait des spectateurs ou pas. Nous verrons ce qu'ils décident.

 

Quand on entend ce que vous avez dit sur la manière dont vous jouez, le fait que vous avez réfléchi à changer éventuellement de jeu, je vous pose la question, avec beaucoup de respect : est-ce que vous pensez pouvoir revenir à votre meilleur niveau ?

Encore une fois, au plan physique, je ne peux pas m'attendre à être le même qu'avant mon opération. Mais pour ce qui est de frapper la balle, pour ce qui est de mes coups, il n'y a pas de raison que je n’y arrive pas, du point de vue technique. J'ai joué, depuis mon retour sur le circuit, des matchs où j'ai bien joué. Parfois, ce n'était pas le meilleur match. Mais quand Zverev a failli gagner l'US Open à quelques points, moi, j'avais gagné contre lui quelque temps avant. Donc, bien sûr, vous dire que je pourrais jouer au même niveau, j’ai 33 ans, alors que j'ai été numéro 1, c'est une question difficile, mais je vais continuer, je vais me maintenir. Voyons ce qu'il se passe au cours des mois à venir. Je pense que je ne rejouerai pas un tel match d'ici la fin de l'année.

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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