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Arthur Fils, compteur débloqué à Paris : "Je me sens soulagé"

Roland-Garros
Mis à jour le par Antoine GUILLOU
Arthur Fils, compteur débloqué à Paris : «Je me sens soulagé»

14e joueur mondial et numéro 1 français : Arthur Fils ne pouvait pas se manquer, lundi, au premier tour de Roland-Garros. Sa toute première victoire sur la terre battue parisienne a enfin eu lieu, face au Chilien Nicolas Jarry, au terme d'une belle bataille (6-3, 6-4, 6-7(8), 6-3). Libéré, délivré, mais ce n'est que le début. Au prochain tour, le Parisien défiera le pur terrien Jaume Munar. Et les objectifs du Français sont élevés, bien que le joueur de 20 ans rappelle qu'il faut lui laisser du temps.

Arthur Fils, qualifié pour le 2e tour de Roland-Garros

 

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"À la fin du match, mon coach m'a presque frappé"

Bien joué ! Bon match. Je sais que tu es venu ici, pas seulement jouer à ce match, mais tu ressens quoi en gagnant ton premier match ?

Je me sens bien. Comme je l'ai dit avant, à deux reprises, j'ai perdu le premier tour ici. Donc, je me sens soulagé d’avoir gagné ici aujourd'hui. C'était un match difficile aujourd'hui. J'aurais pu le gagner en trois sets. Ensuite, j'ai fait des erreurs, lui a bien joué. Et j'ai dû aller au quatrième set. Mais je suis heureux de la manière de gérer la foule et l'énergie. On verra jeudi.

 

Tu dis toujours qu'il faut rester calme et ne pas être émotif dans un match comme celui-ci où tu as perdu le troisième set, et beaucoup d'énergie. À quel point tu es satisfait de ta gestion ?

Je m'en suis bien sorti aujourd'hui. Je ne me suis pas blessé, je suis resté calme et je me suis dit que même si j'avais perdu le troisième set, j'avais tellement d'occasions que ça allait aller, que j'aurais les mêmes au quatrième et qu'il fallait les saisir. L'atmosphère et la foule m'ont beaucoup aidé à passer le cap. Et c'est tout.

 

Je vais poser une question sur ton coach. Tu avais dit qu'il était très direct, qu'il n'avait pas peur de te dire les choses. À quel point est-il différent des autres coaches ?

Il m'a presque frappé à la fin du match. Il m'a dit : « mec, tu as eu tellement d'occasions. Il faut les saisir, ne pas avoir peur ! » Il est très direct, mais je l'aime. Au moins, on sait où on va, et c'est ce que l'on fait maintenant.

 

"Les tests antidopage ? C'est un sujet difficile"

En tant que joueur de tennis, l'une des choses que vous devez faire c'est l'antidopage, une heure tous les jours. Comment ça se passe ? Est-ce difficile d’ajuster et de donner une heure de ta journée pour ça ?

Ça va, je donne cette heure entre 6 et 7 heures du matin. Je suis dans ma chambre d'hôtel. Oui, c'est un sujet difficile. Tous les athlètes, on est un peu sous pression là-dessus. Il y a des tests de dopage rudes, les gars viennent à 7 heures 15, mais il faut quand même le faire. Même s'ils n'arrivent pas au créneau prédéterminé, il faut le faire sinon ils vont dire : il ne voulait pas le faire. Ensuite, ce sera un no show. Donc c'est très difficile en tant que sportif de gérer ça, mais on n'a pas le choix. Il faut le faire, sinon on ne peut pas jouer. Donc c'est comme ça.

 

D'autres joueurs m'ont dit qu'ils se sont trouvés dans des situations bizarres, parce qu'ils n'arrivent pas à faire pipi, ils avaient un étranger dans la famille, installé sur le canapé en train d'attendre. As-tu vécu des situations bizarres de ce genre ?

Quand un étranger te regarde quand tu fais pipi, c'est compliqué. C'est une situation bizarre à chaque fois. Sinon, pour l'instant, tout va bien.

 

Raconte-nous un peu, le terme de pression est peut-être un peu excessif, mais est-ce qu'il y avait évidemment une attente particulière par rapport à ce match ? Comme tu le disais tu as parlé de « relief » en anglais, tu avais perdu les 2 premiers tours à Roland-Garros, et aux Jeux olympiques à Paris ici. Est-ce qu’il y avait une vraie attente ou crainte pour ce premier tour à Roland-Garros ?

Pas forcément une crainte. Je voulais vraiment gagner. Les matchs précédents contre Matteo et Fokki, c'étaient des très bons joueurs, à 50/50. Aujourd'hui, en rentrant sur le terrain, je savais que je jouais très bien. Je me suis dit que j'avais ma chance et qu’il ne fallait pas la laisser passer. Ça te fait toujours du bien de gagner ce type de match. J'ai toujours dit que le premier tour était le plus compliqué pour moi. Une fois passé, je me sens bien en général. Là, ça fait du bien.

 

Comment justement tu t'es senti ? On a vu beaucoup de soulagement après la balle de match, c'est un truc qui se développe cette première victoire.

Complètement. Du soulagement, j'étais content. C'est un match comme un autre, mais ça me fait du bien de gagner ici. Il faut débloquer son compteur partout. C'était un des derniers tournois qui me manquait. Maintenant content et c'est parti !

 

"Je sais que je bosse bien et qu'un jour ou l'autre ça va payer"

Justement, Arthur, je parlais de toi avec Jo avant le début du tournoi, qui disait que tu étais clairement dans une phase progression notamment physique, que tu encaissais mieux et que tu étais capable d'être constant. Est-ce que tu as ce sentiment d'être capable d'encaisser plus longtemps sur de gros combats désormais ?

À la fin du quatrième, j'en ai quelques-uns des sets dans les jambes ! Je l'ai dit, j'ai terminé bien mieux que je n'ai commencé. Au début, j'étais assez lent. J'ai pris du temps à trouver le rythme. Une fois que j'ai trouvé, début du quatrième et jusqu'à la fin, c'est un rythme que je peux tenir très longtemps. On s'entraîne aussi pour ça. J'ai passé beaucoup de temps à la salle de sport, on a fait des exos pas faciles, du cardio, pas mal de trucs pour pouvoir tenir de très longs matchs. C'est pour ça que je n'ai pas peur des longs matchs.

Par rapport à l'évolution de ta carrière, tu as 20 ans. On t’a vu très frustré à Monte-Carlo après ta défaite en quarts de finale contre Alcaraz. Tu ne passes pas loin sur terre battue. Tu n'as perdu que face à des joueurs du Top 3 cette saison. Tous les autres matchs, tu as gagné sur terre battue. Tu n’as perdu que contre Alcaraz et Zverev.

Tu en as oublié un !

Madrid, je l'ai mis de côté.

Mets-le de côté !

On sent que tu as cette conviction que tu as depuis tout jeune que tu n'es plus très loin du premier cercle aujourd'hui.

Je m'entraîne pour ça. On fait le boulot avec l'équipe pour ça, que ce soit sur le terrain ou sur les à-côtés. Je pense qu'on met du cœur à l'ouvrage. Après, c'est sûr que sur terre, je me sens bien. Je ne joue pas mal. J'ai perdu 2 fois contre Carlos une fois contre Sascha ; contre Carlos c'est pas loin, Sascha, ça jouait bien à Rome. C'est des défaites toujours encourageantes. Je connais mon niveau. Je sais que je suis sur la bonne voie. Il ne faut pas s'enflammer, ça peut prendre du temps, on peut parler en termes d'années, ça peut prendre 1, 2, 3 ou 4 ans. Je sais que je bosse bien et qu'un jour ou l'autre ça va payer !

Publié le par Antoine GUILLOU

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