Ben Shelton : "J'essaie de compenser mes émissions en carbone"
Roland-Garros
Ben Shelton peut-il aussi performer à Roland-Garros ? Demi-finaliste à l'US Open et à l'Open d'Australie, l'Américain a aussi atteint la deuxième semaine à Wimbledon. En revanche, à Roland-Garros, il n'a pas encore dépassé le troisième tour. En est-il capable ? Le 13e mondial devra se méfier de Lorenzo Sonego. Fait amusant, en 2023, Shelton avait échoué d'entrée contre l'Italien. L'opportunité est belle de montrer ses progrès en deux ans. Avant de commencer son troisième Roland-Garros, Shelton a évoqué ses ambitions en conférence de presse, mais pas seulement. Il a aussi pu s'exprimer sur l'environnement, une cause qui lui tient à coeur.
Ben Shelton avant de débuter Roland-Garros 2025
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"Je ne me vois pas comme un serve bot"
Félicitations d’être là ! Comment te sens-tu ?
Très bien. Je suis ravi d’être de retour. Le tournoi de Roland-Garros et les Grands Chelems, ce sont mes tournois préférés.
Bonjour, Ben. As-tu adapté ton service sur terre battue pour être plus efficace par rapport à la surface en dur ou au gazon ?
Oui, je pense que, quand on veut être efficace, il est important de s’adapter. En plus, on ne peut pas dire que les surfaces sur terre battue soient toutes les mêmes. Chaque semaine, c’est différent. Le court est différent ; et c’est la surface qui demande le plus d’adaptation, le plus d’ajustement dans notre jeu.
Je crois que, l’an dernier, tu parlais avec d’autres Américains pour dire ce qu’est une espèce de "robot du service". En sais-tu quelque chose ? Est-ce un manque de respect de parler des gens comme cela, à ton avis ?
Non, je ne pense pas que ce soit un manque de respect quand on dit : "the serve bot". Je ne me vois pas comme un serve bot, mais il y a déjà des matchs où, effectivement, je sers un peu comme cela. Mais c’était un peu une blague, effectivement, une blague que faisaient les joueurs qui étaient considérés comme des "bots de service", qu’ils faisaient sur eux-mêmes.
As-tu à l’esprit une espèce de seuil de ce qui fait un joueur ?
Oui, c’est ce que disent John et Ryan qui se considèrent comme des robots de service. Il faut que ton pourcentage de break soit en dessous de 5 % et là, on te considère comme un "bot" ; Mais c’est probablement à peu près cela. En tout cas, c’est assez juste.
"Chaque année, j’essaie de compenser mes émissions en carbone"
Tu as joué en demi-finale à l’Open d’Australie en début d’année. As-tu des objectifs particuliers pour Roland-Garros ?
Non, je n’ai pas d’objectifs ou d’attentes particulières. Je veux toujours faire mieux que l’année précédente dans un tournoi. Je vais essayer d’aller plus loin que l’an dernier. C’est un tournoi que j’aime beaucoup, entre la première et la deuxième année, je m’étais beaucoup amélioré. Je me sentais plus à l’aise. Donc, j’espère que maintenant, en troisième année, je vais aller plus loin. C’est un des Chelems où je joue le mieux.
Depuis ta jeunesse, tu t’intéresses beaucoup à l’environnement. Est-ce que tu penses que les joueurs font assez pour réduire leur empreinte ? Et en ce qui te concerne, que fais-tu ?
Oui, chaque année, j’essaie de compenser mes émissions en carbone. Je ne sais pas comment les autres joueurs le font, mais il y a un programme de l’ATP qui permet de le faire ; et moi, j’y participe depuis les deux années où je suis sur le circuit. C’est difficile, quand on est un joueur de tennis professionnel : on voyage beaucoup, on prend beaucoup d’avions ; il est difficile de réduire son empreinte, mais je ne suis pas le plus au fait des questions d’environnement. À chaque fois que j’ai l’occasion de faire quelque chose, j’essaie de le faire.
À la dernière saison sur terre battue et même avant, tu as fait beaucoup de travail avec Gabe pour améliorer tes mouvements, tes déplacements. Je sais qu’il n’est plus avec toi maintenant. Est-ce que tu as fait un travail à peu près analogue cette année et est-ce que tu penses avoir amélioré cette partie de ton jeu ?
Oui, je fais à peu près un travail similaire en travaillant sur ce qui bloque dans mon jeu sur terre battue. En venant en Europe, je sais que cela va être la surface sur laquelle je me déplace le mieux ; et vraiment, mes déplacements sur cette surface sont ce que j’ai beaucoup amélioré. Je crois que je peux encore beaucoup m’améliorer. Je ne suis pas vraiment totalement un joueur de terre battue, mais j’essaie de faire de mon mieux pour jouer mon meilleur jeu et me donner des occasions dans les grands tournois. Je sais que, maintenant, j’ai un titre sur terre battue. Je joue beaucoup sur la terre battue et j’essaie d’améliorer.
Y a-t-il un nouveau Gabe, quelqu’un de nouveau qui t’aide à travailler là-dessus ?
Non, pas encore. Peut-être que je reprendrai quelqu’un comme cela dans l’équipe à un moment, mais c’est une question de conditionnement et de tennis. Donc, ton entraîneur de tennis peut aussi te faire faire le même type de mouvements et d’exercices. Je ne dirai pas que c’est quelque chose que l’on peut faire par soi-même, mais une fois que l’on a appris quelques trucs et que l’on sait ce qui fonctionne pour nous, c’est plus facile de le refaire.
"C’est mon format préféré. J’adore jouer dans les grands événements"
Ben, quand tu arrives à ce moment-là dans la saison, dans ta tête, tu te prépares aussi pour le gazon ou tu ne penses pas du tout à ce qui va suivre ?
Non, j’essaie d’être dans l’instant, dans le moment. À chaque fois que je suis dans un tournoi du Grand Chelem, j’essaie de faire de mon mieux. Ce sont mes tournois préférés, je dirais. C’est mon format préféré. J’adore jouer dans les grands événements, dans les Grands Chelems. J’adore jouer devant des publics qui ont vraiment une super atmosphère, une super ambiance. Donc, je me mets dans cet état d’esprit quel que soit le tournoi.
Et quand on est dans un Grand Chelem, quel que soit mon rang précédant, je crois vraiment que ce sont les plus grands tournois au monde. Ce ne sont pas forcément les tournois où les Américains ont le plus réussi depuis 26 ans, je dirai. Donc, si on pouvait faire quelque chose de bien en tant qu’Américain dans un aussi grand tournoi, cela représenterait quelque chose. Ce n’est pas ma surface naturelle, je n’ai pas grandi dessus, mais c’est une surface que je peux améliorer ; et c’est un tournoi où je veux vraiment avoir de bons résultats, aller loin dans le tournoi. En tout cas, si ce n’est pas cette année, en tout cas, les années à venir.
Te souviens-tu de la première fois où tu t’es entraîné, où tu as joué sur la terre battue rouge comme cela ?
Oui, à Orlando, aux États-Unis et là-bas, on appelle cela la "terre battue italienne" et ici à l’Estoril en 2023. J’ai fait une intoxication alimentaire, donc ce n’est pas un super souvenir. Donc, ce sont mes premiers grands souvenirs. En tout cas, ici, en Europe, dans cette ambiance, jouer sur terre battue, c’était à l’Estoril.
Il y a eu un problème en double à Monaco. As-tu reparlé à ton adversaire de cet épisode étrange ?
R. C’était effectivement étrange mais, pour moi, c’était un jeu de tennis normal. Je ne joue jamais méchamment ou avec de mauvaises intentions dans les doubles. Et au cours de ce même match, j’ai été frappé à la poitrine. Cela fait partie du jeu en double. Il y a des joueurs de double qui sont venus me voir après en disant : "Non, tu as joué normalement, c’était normal."
Est-ce que tu lui as parlé après ?
Non.
J’aime toujours tes échanges avec ton père. Cela a l’air assez technique. Qu’est-ce que tu attends de ton box en cours de match ?
Ça dépend. J’attends de l’énergie, déjà, de leur part. Les conseils ou corrections à apporter. Il n’y a pas beaucoup de coachs qui suivent leurs joueurs ici depuis aussi longtemps que mon père et moi. Il a probablement vu tous les matchs que j’ai joués ; depuis 6 ans, en tout cas. Tous les matchs, il les a enregistrés en vidéo. Il peut donc beaucoup m’apporter. Il me comprend. Il comprend mon jeu très bien. Cela dépend où j’en suis au plan énergie. Vraiment, mon box… mon équipe voit très bien où j’en suis. Mon père et les autres m’aident de la meilleure manière possible.
Publié le par Alexandre HERCHEUX