Benoît Paire : "Pourquoi ça coince ? Si je savais..."

Le public a vibré, Benoît Paire y a cru, mais finalement, le scénario a été cruel. Pour sa 14e apparition dans le grand tableau de Roland-Garros, le Tricolore de 34 ans a offert un beau spectacle sur le Suzanne-Lenglen face au Britannique Cameron Norrie, tête de série n°14. Après 3h33 de combat, "Ben" a finalement dû s'incliner 7-5, 4-6, 3-6, 6-1, 6-4. Cruel car le Tricolore menait 4-2 dans la dernière manche avant de finalement craquer et permettre à un Norrie valeureux de filer au deuxième tour et de rejoindre Lucas Pouille. Avec ses armes, Paire a tout de même fait un très bon match avec 70 coups gagnants et 16 aces. 

 

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"C'était super. J'ai pris un plaisir incroyable"

"Je n'ai pas de frustration honnêtement", a affirmé "Ben". "Je suis très content, je reviens peu à peu. Je fais un Roland-Garros. Je suis 149^ème mondial. Je joue avec un Norrie qui est 14ème. Je perds le match en 5 sets, ce n'est pas de la frustration. C'était un beau match de ma part, de la part de Cameron. On s'est bien battu tous les deux. Moi, depuis le début de l’année, j'ai commencé, j’étais peut-être 250. Là, je suis 140. J'ai gagné un Challenger, j'ai fait une finale. Peu à peu je reviens. Je sens que le niveau de jeu, je l’ai toujours. Il n'y a pas de souci. Il faut que la tête, voilà, revienne. C'est le cas depuis le début de l'année. Donc, je suis content. Je suis content de tous les efforts que je fais depuis un moment. C'était un beau match aujourd'hui. Quoi dire ? Je ne sais pas. C'était super. J'ai pris un plaisir incroyable."

 

 

"Peut-être que je pense trop. Je ne peux pas m'empêcher de penser. Peut-être qu’il faut être un peu bête parfois pour jouer au tennis."

Battu au finish, l'Avignonnais a tenté d'expliquer ses difficultés dans les moments clés. "Pourquoi ça coince ? Je n'ai pas la raison. Si je l'avais, ce serait plus facile, j’aurais changé quelque chose aujourd'hui. Voilà, c'est le stress, c’est le fait que j’ai envie de bien faire, c’est le fait que je suis à Roland, j’ai envie d’être au deuxième tour. Je sais que je peux jouer Lucas au deuxième tour. C'est quand même pas mal en Grand Chelem. J'aurais été content. Il y avait quelque chose à faire. Pourquoi ? Peut-être que je pense trop. Je ne peux pas m'empêcher de penser. Peut-être qu’il faut être un peu bête parfois pour jouer au tennis. Moi, c'est difficile dans ces moments-là. Je me pose des questions. Je change un peu ma façon de jouer, de servir. Je regrette beaucoup de choses. C'est dommage, mais c'est comme ça. Ça va passer. Je pense que c'est une année de transition. J'essaie de donner le maximum sur chaque match, de faire de mon mieux et refaire une saison complète l’année prochaine en commençant dans les 100, en essayant de faire tous les tournois que j'aime bien. J'espère que ça passera l'année prochaine."

 

 

"OK, Hugo Gaston a fait tomber exprès et pour avoir tapé une chaise d'arbitre, c’est si cher, ça ne vaut pas un appartement je pense"

Enfin, interrogé sur Hugo Gaston et son amende de 72 000 euros infligée par l'ATP, Benoît Paire a taclé l'ATP et défendu son jeune compatriote. "Ridicule que l'on prenne à Hugo Gaston 144 000, cela était réduit à 72 000. Pour moi, c'est ridicule. Il y a même des joueurs de Challengers, on leur prend ça, dans ce cas, ils arrêtent leur carrière pour simplement… alors qu’il a pris peut-être 2 000 dollars sur le tournoi. Là, c'était à Madrid, il prend un peu plus d’argent, mais il prend 16 000 dollars et il se retrouve à donner 142 000. J'ai du mal à comprendre ce système, pourquoi ils font ça. Il faut faire en fonction de ce qu'on gagne. On ne peut pas prendre plus d'argent que ce que le joueur va gagner. Sinon, ça sert à quoi de jouer au tennis ? Tout ce qu'il a gagné depuis le début de l'année, j’ai vu que c’est un prize money, c’est inférieur à son amende pour une balle. C'est sûr que son geste, il n'est pas bien. Il le sait très bien que son geste, il n’est pas bien. Voilà, c'est comme ça. Dans les matchs, parfois, on a des mauvaises réactions. Je trouve ça simplement bête et dommage de mettre des amendes aussi grosses."

 

Corentin Moutet a également défendu Hugo Gaston

Il a ensuite poursuivi : "Alors moi, ça tombe bien, cette année, je n'ai pas pris beaucoup d'avertissements. Du coup, j'aurais payé très cher. Je fais attention. Je fais gaffe. C'est juste dommage. Je pense qu'il faut trouver un système. Même sur les Challengers, les amendes sont énormes. Il avait pris 20 000 déjà en début d'année. Finalement, il est à 160 000. Cela fait sourire, mais c'est quand même triste, parce que c'est beaucoup d'argent. En fait, c'est un appartement. C'est fou de se dire que pour une balle qui tombe d’une poche, OK, il l’a fait tomber exprès et pour avoir tapé une chaise d'arbitre, c’est si cher, ça ne vaut pas un appartement je pense.