Caro Garcia, son dernier Roland : "Je suis bien, je fais ma vie"
Roland-Garros
Ce vendredi matin, à 7h42 précisément, Caroline Garcia a publié un post Instagram pour annoncer sa décision de mettre fin à sa carrière. La Lyonnaise, âgée de 31 ans, va donc disputer son dernier Roland-Garros et devrait s'engager dans quelques tournois encore avant de tirer sa révérence. La joueuse de 31 ans, en délicatesse avec son physique depuis de longs mois, a choisi de dire stop. Absente depuis Miami et de retour dans la capitale, sera opposée à l'Américaine Bernarda Pera d'entrée. Pas très original puisque la Lyonnaise a rencontré cette dernière deux fois lors de ses 15 derniers matchs : à Indian Wells pour un succès de la tricolore, et à Wimbledon l'an passé, où la native de Zadar s'était imposée.
Caroline Garcia avant de débuter Roland-Garros 2025
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"Je suis en paix avec ma décision"
Tu as fait une annonce importante hier. C’est ta dernière année sur le circuit, c'est ton dernier Roland-Garros. Peux-tu partager ton ressenti ?
Oui. J'ai pris la décision au début de l'année. Je n'étais pas sûre si j'allais l'annoncer ou pas. Plus on s'approchait du tournoi et plus j'étais pleine d'émotions. J'étais émue. C'était donc le bon moment. J'apprécie chaque minute et je suis en paix avec ma décision.
Ton annonce a été faite hier, il y a beaucoup d'émotion notamment chez les Françaises. Quels ont été les retours de la part du tennis et du tennis français.
Ils étaient plutôt bons. J'ai ressenti quand même beaucoup d'amour, de respect par rapport à ma carrière, ce que j'avais accompli. Ils me voyaient en paix par rapport à ma décision et que je le vivais bien. Je pense que la majorité était contente par rapport à ça, de me voir en paix et que c'était ma décision, que j'étais tranquille avec ça, que c'était beaucoup de positif.
C'est ton dernier Roland-Garros. On sait que toi et Roland, il y a eu des hauts, des bas. C'est une relation un peu compliquée. Qu'est-ce que ça te fait de dire que c'est le dernier ? Est-ce toujours spécial pour toi ? Tu n'as pas la même relation avec ce tournoi que d'autres joueurs français.
Cela me fait bizarre, on va dire. Après, moi, intérieurement, je le sais depuis un moment que ce sera le dernier. Je me suis préparée à ça, etc. Forcément, c'est un tournoi que je suis venue voir quand j’étais petite fille. Je l’ai regardé à la télé énormément de fois, quand j'étais à l'école et que c’était l’heure du goûter, je rentrais à la maison pour regarder les matchs avant qu'il fasse nuit. C'est vraiment spécial. J'ai vécu des moments super difficiles, qui m'ont forgée en tant que joueuse mais aussi en tant que personne, et aussi des moments où on a gagné en double avec Kristina à deux reprises. En simple, j’ai aussi des bons moments. C'est très spécial, et j'espère pouvoir vivre encore une année agréable.
"Je ne peux plus faire ça"
Tu le savais peut-être depuis quelque temps, mais quand tu t'es réveillée ce matin, on se sent différemment ? Tu te sens plus libre, plus heureuse, plus tout ?
Hier matin quand je l'ai annoncé, j'avais hâte dans le bon sens du terme. Je suis complètement en paix avec ma décision. Je suis bien avec ça. J'étais contente de pouvoir le partager et d'être honnête par rapport à ça et de ne plus le cacher. Je suis bien, je fais ma vie. Si j'ai besoin d'être un peu émue ou de verser quelques larmes, je sais que je peux le faire, c'est le plus important.
Quand tu dis que tu es en paix avec cette décision, qu'est-ce que tu mets derrière ce mot « paix » ? Alizé a tenu un an avant de revenir. Est-ce que c'est vraiment la fin fin ?
Je ne peux pas parler d'Alizé parce que je ne sais pas exactement. Ce sont des choses personnelles. L'année dernière, quand j'ai pris mon break, je ne savais pas si cela allait signifier que j'allais revenir ou pas. Quand j'ai arrêté, j'en avais vraiment besoin émotionnellement parce que j'avais l'impression de détester le tennis et tout ce qu'il y avait autour. Je voulais me laisser un peu de temps en dehors de cet environnement pour essayer de comprendre vraiment ce que je ressentais, et si je détestais ou pas le tennis. Avec du temps, je me suis rendu compte que j'aimais le tennis et tout ce qu'il m'avait apporté dans ma carrière et ma vie, et que je voulais rejouer une saison. Physiquement, cela ne s’est pas passé comme je voulais, donc ça n’a pas été le plan.
Je voulais jouer à ma façon avec la balance que j’avais envie d’avoir dans ma carrière et ma vie, avec mes propres objectifs et ma façon de le faire. Le tennis, j'aime ça et je l'aimerai toujours. Après, tout ce que tu as besoin de faire pour être compétitif à très haut niveau, les voyages, les entraînements sur le court, en dehors du court, le kiné, la recovery, machin, je n'ai plus la force intérieure de le faire. Je ne peux plus faire ça. Du coup, ça m'est arrivé progressivement. Petit à petit, je suis de plus en plus fière de ce que j’ai accompli sur le court. Partir, ça me va bien.
J'ai peut-être raté l'info, mais t’avais fait ton planning de la saison ? Tu vas jouer quoi après Roland ? Est-ce que tu vas jouer après Roland ?
Oui, le Queen's. C’était la première année que les filles y allaient, du coup ça me motivait et que j’avais envie. J'aimerais jouer après le tableau à Wimbledon. On verra si j'ai une invitation ou pas, vu que mon classement a un peu baissé. Après, l'US Open.
Publié le par Paul MOUGIN