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Elsa Jacquemot : "Je le sais que la route est longue"

Roland-Garros
Publié le par Alexandre HERCHEUX

Après 11 ans de disette en Juniors chez les filles, Elsa Jacquemot a montré que la relève française était bien là. La Lyonnaise, 17 ans, a remporté ce samedi une superbe victoire face à la Russe Alina Charaeva, 18 ans, 4-6, 6-4, 6-1 en finale de Roland-Garros Junior. Elle fait donc partie du cercle fermé des Tricolores titrées à Roland en junior. Un groupe composé de Kristina Mladenovic, Alizé Cornet, Virginie Razzano, Amélie Mauresmo, Amélie Cocheteux, Julie Halard et Pascale Paradis

Elsa Jacquemot, 17 ans, gagnante de Roland-Garros Juniors

 

Mais elle le sait, ce titre ne donne pas la garantie d'avoir une grande carrière. Il va falloir encore travailler mais rassurez-vous, Elsa ne compte pas d'arrêter là et sait très bien qu'il reste encore beaucoup chemin. "J'espère avoir cette carrière. Pour l'instant, je sais que la route est longue. Je vais continuer à m'entraîner, même si je continue à savourer ce moment", a-t-elle confié avec beaucoup de lucidité après la rencontre. Si la Tricolore a réussi cette performance, c'est aussi et surtout grâce à son fighting spirit. N'oublions pas qu'elle perdait 6-4, 4-2. "C'était dur. Je suis restée dans mon match. Je n'avais qu'une envie : gagner. Je voyais la victoire. J’avais envie de gagner et d'avoir ce trophée. C’est grâce à cette rage que j’ai gagné !" a-t-elle déclaré. Après les beaux parcours de Clara Burel et Fiona Ferro chez les dames, c'est Elsa Jacquemot qui confirme que la relève française est bien là et extrêmement talentueuse.  

 

Félicitations pour ta victoire. Ça représente quoi pour toi ce premier titre en Grand Chelem chez les juniors?

C'est incroyable. Je suis vraiment super contente. C'est que du bonus pour la suite.

 

Tu as eu une rencontre compliquée. Tu as eu du mal à te lancer dans le premier set. Dans le deuxième, tu as été breakée. Qu’est-ce qui a fait la différence ? Qu’est-ce qui t’a permis de te relancer ? A quel moment tu as senti que tu faisais tourner ce match?

Il y a eu 6-4, 4-2, à un moment donné, j'essayais de rester mentalement dans le match, même si c'était dur. J'étais menée au niveau du score. Je me suis battue jusqu'au bout. J'en ai mis plus. Je savais que j’allais perdre si je restais comme ça. J'ai réussi à en mettre après plus dans la balle à lui faire plus mal et ça a changé la situation.

 

Tu avais l'impression de ne pas avoir mis en place ton jeu. À un moment, tu as dis à ton coach : je joue comme les Russes. Ça voulait dire quoi ? Tu avais l'impression de subir ?

Alina joue très fort et rentre bien dans la balle. J'avais tendance à faire comme elle. On jouait, on tapait la balle, je ne m'engageais pas assez. Ma balle, je la sentais un peu moins. Elle m'agressait donc plus. À un moment donné, dans le deuxième, j'étais menée 4-2, j'ai réussi à rentrer plus, à mettre plus de poids et ça a fait la différence.

 

Bonjour et bravo pour ce titre. Qu'est-ce que ça représente pour toi de gagner ce Roland-Garros juniors ?

C'est juste incroyable. Je pense que je ne m'en rends pas encore compte. Je suis vraiment super contente, vraiment ! En plus, en France, je sais que c'est depuis 2009 qu'une Française n'avait pas gagné un Grand Chelem. Je suis super contente.

 

Pour la suite de ton parcours, ça veut dire quoi selon toi ? C'est quelque chose que tu t'étais dit que tu devais faire avant de voir plus haut et plus loin ?

Toutes les joueuses qui ont fait ce tournoi voulaient le gagner. Je savais que ça allait m'aider pour la suite de le gagner. La route est longue. Le chemin est long. C'est bien. Je suis très contente. Je savoure le moment. La route est encore longue après, je le sais.

 

Après avoir gagné, ici à Roland-Garros, on peut se dire qu'on peut modifier un peu le parcours, faire peut-être moins de juniors et jouer plus sur des tableaux séniors par exemple pour le futur ?

Ça, je ne sais pas encore. Il faut que je voie mon équipe. Je savoure la victoire. On en reparlera après avec mes coaches.

 

À un moment donné, tu rentres aux vestiaires, il me semble, est-ce que c'est là où tu te remets la tête à l'endroit et tu te dis « il faut que je trouve d'autres solutions », même si tu continues à t'accrocher pour renverser la vapeur ?

Je suis sortie car j'ai essayé deux retours agressifs. J'avais des balles de 5-5, je ne les ai pas mises. À la fin du set, j'ai eu besoin de prendre l'air. Les émotions et le stress qu'il y a sur la finale de Roland-Garros juniors, ça va très vite. Ça enchaîne. J'avais besoin de souffler, respirer et d’aller ailleurs pour reprendre et essayer d'être agressive direct.

 

Bonjour. Vous disiez c'est un pas. Le chemin est encore long parce qu'il faut ensuite passer chez les séniors, les pros. Quand on regarde les juniors françaises qui ont gagné, il y a eu Razzano, Cornet et Mladenovic. Quand on gagne Roland-Garros juniors, c'est l'assurance d'avoir une carrière professionnelle au moins correcte.

J'espère avoir cette carrière. Pour l'instant, je sais que la route est longue. Je vais continuer à m'entraîner, même si je continue à savourer ce moment.

 

Est-ce que cette finale gagnée, ce n'est pas un peu symptomatique de ton caractère parce qu'on a l'impression, quand on était au bord du court, que tu l'as gagnée grâce à cette rage de vaincre ancrée en toi, même si c'était dur à un moment ?

C'était dur. Je suis restée dans mon match. Je n'avais qu'une envie : gagner. Je voyais la victoire. J’avais envie de gagner et d'avoir ce trophée. C’est grâce à cette rage que j’ai gagné !

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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