Gaël Monfils : "C'est un truc de dingue ce que j'ai vécu"

Gaël Monfils a offert un très grand moment de sport ce mardi en night session au 1er tour de Roland-Garros. Après des mois de galère, il n'avait aucune attente avant ce match face au terrien Sebastian Baez, 42e joueur mondial. Mais la Monf' a ça dans le sang, l'art de retourner un match, l'art de le faire basculer dans le paranormal. Agé de 36 ans, Monfils a tout donné pour retourner le cerveau du joueur de 22 ans et a réussi un numéro complètement fou. Mené 4-0 dans le dernier set, Monfils, porté par un court Philippe-Chatrier en fusion, a livré un cinquième set d'anthologie avec en bouquet final un money time phénoménal malgré des crampes de plus en plus aigües pour finalement l'emporter 3-6, 6-3, 7-5, 1-6, 7-5 après 3h47 d'un combat homérique. Dans quel état sera-t-il jeudi contre Holger Rune ? En tout cas, malgré la fatigue, le sourire et la fierté étaient présent en conf'. 

 

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Le tableau Dames de Roland-Garros 2023 cliquez ICI

 

 "J'ai vécu un truc de dingue ce soir"

"En fait, tu oublies que c'est le premier tour. Tu te dis, tu as vécu un truc de dingue. C'est surtout ça, je me suis dit : « J'ai vécu un truc de dingue ce soir. » J'oublie où je suis. Se dire, j'ai réussi à gagner un match, au fond, je savais que cela allait être très, très dur. Je m'étais entraîné avec lui la semaine dernière, je le trouvais monstrueux. Quand j'ai vu le tableau, je n'étais pas très content. Je me suis dit : "Putain, ce n'est pas le game-play que je voulais pour jouer au premier tour." Et après, une fois que tu es dedans, tu acceptes finalement, tu acceptes, tu acceptes d'avoir réussi à trouver des solutions inespérées on va dire… Je suis juste très content ! Vraiment très content. Comme j'ai dit, c'est un des meilleurs matchs, un des meilleurs moments de sport que j'ai pu vivre", a-t-il d'abord expliqué en conf'.

 

"J'ai réussi à me dire, t'inquiètes je vais récupérer et je vais le niquer dans le 5e"

La Monf' a ensuite continué de raconter sa folle soirée. "Franchement, j'ai kiffé ! Mais je ne m'attendais pas du tout à ça, pas du tout à ça. Pas du tout à même pouvoir rebondir sur certains choix tactiques, sur certaines choses. Encore une fois, j'ai fait quelque chose de très gutsy, de lâcher le quatrième, parce que je suis fatigué... Je suis mort ! Il y a beaucoup de personnes qui peuvent te dire : « Pourquoi tu n'essaies pas ? » Mais là, je sens que je n'en peux plus ! Et je dis à Mikael : « J'ai besoin de 10 minutes ! » J'ai besoin de 25 minutes ! C'est fou, tu le fais inconsciemment, on peut penser que c'est une bêtise, mais tu le fais en étant très conscient, tu le fais parce que tu as une certaine sérénité, chose que franchement je n'ai pas du tout en ce moment. Mais je le fais quand même, c'est ça qui est fou ! A Roland-Garros, j'ai réussi mentalement à me dire :"T'inquiète, je vais récupérer et je vais le niquer dans le cinquième.

Tu imagines le malade que je suis ? C'est ce que je me suis quand même dit. Je me suis dit, si je fais le contraire… C'est bizarre, je suis très honnête avec vous, je me suis dit : "Si je fais le contraire, si je perds 6-4 le quatrième, je prends 6-1 au cinquième". Je me dis : "Si ça ne passe pas pour X raison, je suis mort !" Je ne te cache pas que j'aurais aimé ne pas commencer le match à 4-0 au cinquième, mais le fait est que cela a été un choix payant quoi !"

 

"On peut dire qu'on fait du cinéma de temps en temps, mais là, franchement, j'ai mal !"

"Touché par des crampes durant tout le cinquième set, le Parisien a confirmé qu'il ne s'agissait pas de cinéma. "Là, franchement, on peut dire qu'on fait du cinéma de temps en temps, mais là, franchement, j'ai mal ! (Rires.) Là, j'ai mal. Mais c'est là où on nous appelle sportifs de haut niveau. De temps en temps à l'entraînement, tu as réussi à pousser, tu as ces douleurs. J'ai des crampes assez hautes, c'est vraiment super haut dans le quadri. J'ai le gauche-droite, vers l'avant un peu moins, mais j'ai le gauche-droit. Je fais des grands pas, j'y arrive, des gauches-droites, mais l'amortie m'a fait très mal. Quand il fait l'amortie, je gagne le point. Je regarde Miky, je me dis : « Là, j'ai les 2, et ça va être compliqué ! » Là, je peux te dire, j'ai mal ! (Rires.)". Il faudra bien dormir et surtout bien récupérer mercredi pour espérer pouvoir exister jeudi contre Holger Rune.