Jannik Sinner : "C'est normal que le public supporte les Français"
Roland-Garros
Jannik Sinner est cerné par les Français dans ce Roland-Garros 2025. Il commencera contre Arthur Rinderknech et affronterait ensuite le gagnant du duel entre Richard Gasquet et Terence Atmane. Alejandro Davidovich Fokina pourrait se dresser ensuite avant un huitième face à Andrey Rublev ou Arthur Fils potentiellement. Dans son quart, l'Italien trouve Jack Draper et Alex De Minaur. Revenu de sa suspension pour dopage à Rome, le numéro 1 mondial a su se hisser jusqu'en finale et montrer qu'il était déjà en grande forme. Assez pour viser un premier titre à Roland-Garros ?
Jannik Sinner avant de débuter Roland-Garros 2025
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"Je suis ravi d'avoir pris quelques jours de coupure"
Comment as-tu passé ces derniers jours après la finale à Rome ? Comment tu te préparais pour ce tournoi ?
Je suis ravi d'avoir pris quelques jours de coupure, d'être de retour ici. Les Grands Chelems sont toujours différents. On essaie de s'y préparer. Je connais l'adversaire pour le premier tour. Je vais comprendre ce qui fonctionne sur ce court, ce qui ne fonctionne pas. Je suis ravi d'être ici.
Nous venons des médias danois. J'ai vu des photos de toi à Copenhague avec une fille cette semaine. Qu'est-ce que tu faisais à Copenhague ? Qui était cette fille ?
Non, il n'y avait pas de fille. J'avais quelques shootings à faire, des prises de photos, rien d'autre.
Que penses-tu de Copenhague ? C'est quand même quelque chose quand le meilleur joueur du monde vient nous voir.
J’y étais il y a de nombreuses années. J'ai joué un tournoi junior en hiver. Le séjour était sympa. J'aime beaucoup la ville. C'est une ville très calme, que j'aime beaucoup. Je n'y étais qu'une journée. Je n'ai pas beaucoup pu faire du tourisme parce que j'étais là pour des prises de photos. C'était une belle expérience. Vous avez tout, des jolis parcs. On n'a pas l'impression d'être dans une grande ville. Vous avez toutes les infrastructures. C'est vraiment très sympa.
Qu'en est-il de cette rencontre entre tous les joueurs du top 10 ? Pour parler des Grands Chelems, quels étaient les sujets évoqués ? Quels sont vos espoirs en matière de Grand Chelem ?
Je ne veux pas répondre à ce sujet. Certains joueurs se sont réunis, ont parlé avec les organisateurs des Grands Chelems, ont essayé de comprendre certains points, mais je ne vous en dirai pas davantage.
"Il n'y a pas de miracle, j'ai besoin de temps"
Comment vous sentez-vous physiquement après cette coupure ? Comment allez-vous monter votre jeu après cette coupure ?
Ce sera différent. À Rome, on a eu des statistiques. Certaines étaient bonnes. Certaines n'étaient pas celles que je voulais obtenir. Les statistiques reflétaient tout à fait mon ressenti sur le court. Il y a une marge de manœuvre d'amélioration. Il faut encore opérer certains changements ici et là, mais il n'y a pas de miracle, j'ai besoin de temps. Chaque match est différent. Les matchs sont différents des séances d'entraînement. On travaille d'arrache-pied pour atteindre le niveau physique que je souhaiterais atteindre et avoir le bon ressenti sur le court, notamment aussi sur la partie tennistique. Forcément, un match en 5 sets, ce sera un bon test pour moi. On verra comment mon corps réagira.
Physiquement, oui mais aussi d'un point de vue tennistique en comparant les effets, les lifts, la vitesse de déplacement sur le court, les appuis, oui, tout cela. Est-ce que vos résultats à Rome peuvent vous donner un peu de confiance pour ce tournoi ?
Après 3 mois, c'était déjà un succès d'arriver jusqu'en finale sur la terre battue. Ce n'était pas si aisé. On a beaucoup travaillé pour ce faire. C'était quand même une belle sensation d'arriver en finale. On a constaté qu'il y avait des marges d'amélioration dans certains compartiments. Attention, un Grand Chelem, c'est différent. Il faut être prêt physiquement, il faut puiser dans la bonne énergie. Il s'agit d'être régulier, solide. On verra si j'y parviens.
Puis-je te demander une question sur cette chaîne YouTube ? Pourquoi l'as-tu lancée ? Qu'est-ce que tu en retires ? J'imagine que tu as du feedback. Pourtant les joueurs préfèrent parfois rester dans leur bulle. Qu’en penses-tu ?
Bien sûr, en tant que joueur de tennis, le tennis est ma priorité. J'ai l'impression que les fans ne me connaissent pas en tant que personne. Je suis très sérieux sur le court mais hors du court, j'aime plaisanter, rire, sourire. J'aimerais que les gens comprennent que je ne suis pas une machine. Je suis une personne normale, comme tout un chacun. On a donc lancé cette chaîne. On va y diffuser des clips vidéo marrants, peut-être y verrez-vous aussi des séances sur les coulisses. On investit beaucoup de temps pour être à ce niveau. Cela permettra de donner un aperçu. C'était important de vous dévoiler cela.
"Je ne pense pas qu'ils sont contre moi. C'est normal qu'ils jouent, qu'ils défendent les joueurs français"
Ces statistiques que vous avez mentionnées après Rome, est-ce que vous suivez toujours ces chiffres avec vos coaches, ou tout seul ? Est-ce que c'est utile selon vous ? À quel point est-ce utile ? Ou sur un court, est-ce que vous préférez jouer d'instinct ?
Quand on est sur le court, on aime jouer avec nos entrailles, notre instinct parce qu'on n'a pas de second choix sur le court. Parfois on se sent bien, parfois pas si bien. On essaie toujours de trouver les solutions, les clés du jeu. Les statistiques, c'est important pour moi parce que je n'avais pas de feedback en 3 mois. Je ne savais pas où me situer du point de vue du jeu, si j'avais le bon rythme dans mes coups, beaucoup de choses.L'un des premiers matchs à Monaco l'année dernière, c'était le premier tournoi sur la terre battue. On a eu les statistiques pour comprendre où je me situais. Maintenant, on a une bonne idée de là où j'en suis, de ce sur quoi je dois travailler. L'objectif est de pouvoir engranger quelques victoires sur les premiers matchs. Si je suis allé jusqu'en finale, c'était un extra. Cela me donne de la confiance pour aborder ce tournoi avec confiance.
L'un des grands moments de ce tournoi, ce sera la cérémonie pour Nadal. Pourquoi il était si fort sur terre battue ?
On connaît tous la réponse. Il n'y a pas tant à dire. C'est le joueur qui a rencontré le plus de succès sur la terre battue, sans aucun doute. Il se déplace très bien sur terre battue. Ses prises de position sont fantastiques. Il utilise beaucoup d'effets, il est toujours en forme physique optimale. Il y a beaucoup de choses mises bout à bout qui fonctionnaient mais aussi sa force mentale. Indubitablement, il essayait toujours de lire le jeu, de bien comprendre la situation sur le court. Il sent le court mieux que quiconque. Il mérite une cérémonie fantastique, pas seulement à cause du joueur qu'il est mais aussi à cause de son comportement sur le court. Il nous a apporté tellement, surtout pour notre génération, même les plus jeunes. C'était un modèle. Son humilité, son succès en tant que joueur ont montré que tout était possible. J'ai eu la chance de le connaître, de le connaître même mieux. Je me suis entraîné plusieurs fois avec lui. Il est exactement comme vous le voyez, vous, journalistes. Il n'y a pas de faux-semblant chez lui. C'est un modèle pour nous tous. Il faut se considérer chanceux de l'avoir connu avec Roger, Novak aussi. C'est incroyable. Je me sens chanceux d'être là.
Tu reviens de ta suspension à Rome devant un public très positif, qui te soutient. Comment le public va t'accueillir ici ? Comment il va te soutenir pendant le premier et le deuxième tour, si tu y arrives ? Est-ce que l'atmosphère sera différente ?
Ce sera sûrement différent, je le sais. Je ne pense pas qu'ils sont contre moi. C'est normal qu'ils jouent, qu'ils défendent les joueurs français. C'est pareil si je joue à l'US Open contre un joueur américain, c'est normal. Il y avait une atmosphère fantastique à Rome parce que je suis Italien. C'est normal. Le joueur qui joue chez lui dans son pays reçoit plus de soutien. Je le sais. L'année dernière, j’ai joué contre un français ici, je sais à quoi m’attendre. C'était un moment différent parce que ce qui devait arriver est arrivé. Je ne peux pas vous répondre.
Publié le par Alexandre HERCHEUX