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Marta Kostyuk, huée : "Les gens devraient avoir honte"

Roland-Garros
Publié le par Alexandre HERCHEUX

Roland-Garros 2023 a commencé avec une rencontre pleine de tension entre Aryna Sabalenka et Marta Kostyuk. L'Ukrainienne a refusé de serrer la main à son adversaire biélorusse. Rien de nouveau puis cet acte politique est réalisé depuis le début de la guerre. Pourtant, le public français n'a pas entendu ce message et a montré son hostilité envers le choix de la jeune femme en la sifflant. Une réaction qui a même surpris Aryna Sabalenka, qui ne savait pas à qui s'adressait les huées. "je veux voir la réaction des gens dans 10 ans quand la guerre sera terminée. Je pense qu'ils ne seront pas satisfaits d'eux-mêmes quand ils repenseront à ce qu'ils ont fait", a lâché Kostyuk en conférence de presse en évoquant le public français. 

Marta Kostyuk, huée par le public de Roland-Garros

 

Le tableau Messieurs de Roland-Garros 2023 cliquez ICI

Le tableau Dames de Roland-Garros 2023 cliquez ICI

 

"Je dois dire que je ne m’attendais pas à ce qu'il s'est passé aujourd'hui, pas du tout. Les gens devraient être gênés"

Dans un premier temps, l'Ukrainienne a réagi à l'hostilité du public français. "Je ne sais pas, j'ai l'impression que les gens me soutiennent dans les différents tournois et je souhaite jouer mon meilleur tennis et que les gens me soutiennent en tant que joueuse de tennis, quand je joue au tennis. Je dois dire que je ne m’attendais pas à ce qu'il s'est passé aujourd'hui, pas du tout, mais je n'ai pas de réaction à cela. Les gens devraient être gênés, honnêtement, mais ce n'est pas à moi de juger. Je me sens bien. Sur les réseaux sociaux, après mes déclarations j'ai beaucoup de retours négatifs mais j'ai supprimé presque tous mes comptes des réseaux sociaux sur le téléphone ; je ne lis rien. J'en ai assez de ce que disent les gens, cela n'a aucun sens, je ne regarde plus."

 

 

"Je pense qu'il faut poser la question à ces joueurs de la façon suivante : qui doit gagner la guerre ? Si vous posez cette question, je ne suis pas certaine que ces personnes diront qu'elles souhaitent que l'Ukraine gagne la guerre"

Ensuite, Marta Kostyuk a répondu de manière cinglante sur les questions autour d'Aryna Sabalenka. "Elle ne dit jamais qu'elle ne soutient pas cette guerre personnellement et les journalistes font beaucoup de travail pour alléger les choses, demander l'avis des gens. Et j'ai l'impression que vous devriez changer les questions que vous posez à ces athlètes, puisque la guerre est déjà là, cela fait 15 mois depuis le début et je pense qu'il faut poser la question à ces joueurs de la façon suivante : qui doit gagner la guerre ? Si vous posez cette question, je ne suis pas certaine que ces personnes diront qu'elles souhaitent que l'Ukraine gagne la guerre. C'est quelque chose qui transforme la vie dans le monde des personnes, puisque c'est la plus grosse différence qui existe, parce que si vous me demandez qui je veux voir gagner la guerre, je dis l'Ukraine. Je ne sais pas comment ni quand cela va se terminer, mais je souhaite que ce soit l'Ukraine qui gagne. Pour elle, je pense qu'elle doit parler pour elle-même d'abord et ensuite parler de tous les autres athlètes, parce que je connais personnellement les joueurs de tennis qui soutiennent la guerre et dire : « Personne ». Je pense que c'est un peu fort, parce qu'on ne peut parler que pour soi-même. Je ne sais pas quoi dire d'autre".

 

 

"Je ne respecte pas Aryna Sabalenka du fait de la position qu'elle adopte dans cette situation"

L'Ukrainienne a ensuite pu préciser ses reproches à l'encontre de son adversaire du jour. "Quelqu'un comme Aryna qui a voyagé de par le monde, elle a une plate-forme importante de personnes qui la soutiennent. Je parle de choses sérieuses et Washington Post, CNN, beaucoup de plates-formes où il y a des milliards de personnes, lus par des milliards de personnes dans le monde, et juste mettre de côté sa responsabilité d'exprimer son avis sur les choses est plus important que ce qui se passe dans le monde. Je ne peux pas respecter cela. Elle a dit que je la déteste. Je n'ai jamais dit en public ni en privé, ni à qui que ce soit que je déteste Aryna Sabalenka ni aucune joueuse, mais je ne la respecte pas du fait de la position qu'elle adopte dans cette situation, puisque comme je l'ai dit dans l'entretien envers un journaliste ukrainien hier, la haine ou l'amour sont des émotions ; il y a des gens qui peuvent m'aimer, d'autres qui peuvent me détester, peu importe. Elle a dit « peu importe » ici aussi. Mais si quelqu'un ne me respecte pas, je ne me sens pas bien, parce que le respect ce n'est pas une émotion. Je ne comprends pas pourquoi elle se trouve en situation difficile. Honnêtement, je ne comprends pas."

 

Aryna Sabalenka sur les sifflets contre Marta Kostyuk

 

"J'espère que le Royaume-Uni n'accordera pas de visa et ils ne pourront pas rentrer dans le pays pour jouer."

Enfin, Wimbledon approche. Pour le moment, les Russes et Biélorusses devraient revenir sur le gazon londonien. Marta Kostyuk a encore espoir que les règles changent. "On a reçu un appel quand j'étais à Kiev et après l'appel, on a compris que rien n'avait vraiment changé, tout le monde est sur la défensive, comme c'est le cas depuis le début de toute cette situation. Je ne sais pas pourquoi ils ont si peur de nous. On a envoyé quelques mails assez rudes, des mails très forts et nous avons reçu la réponse qu'ils travaillaient dessus, qu'ils souhaitaient nous aider au mieux mais rien n'a changé. Je ne sais pas quand on aura le prochain appel. J'ai l'impression que nous avons tout essayé, tout ce que nous pouvions. Je n'ai pas l'impression que l'on peut faire autre chose avec la WTA et l'ATP directement, c'est impossible. J'espère que le Royaume-Uni n'accordera pas de visa et ils ne pourront pas rentrer dans le pays pour jouer. Pour l'instant, je pense que c'est la seule idée raisonnable puisque nous avons tout fait ce que nous pouvions." Pour rappel, la fédération britannique avait décidé de ne pas répéter les mesures de 2022, contrainte de céder sous la pression des instances internationales. 

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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