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Novak Djokovic : "Zverev vétéran de ce sport ? Et moi alors ?"

Roland-Garros
Mis à jour le par Alexandre HERCHEUX

Sans surpriseNovak Djokovic sera bien au rendez-vous des quarts à Roland-Garros. Après avoir décroché un 100e titre, à Genève, le Serbe vise maintenant un 25e Grand Chelem. L'actuel numéro 6 mondial n'avait toujours pas concédé le moindre set avant d'entamer la deuxième semaine du Grand Chelem parisien. Ce lundi, il a poursuivi sa démonstration de force en matant Cameron Norrie, 6-2, 6-3, 6-2 en 2h14. Même des ampoules au pied n'ont pas pu ralentir la machine Djokovic, qui a désormais 100 victoires au compteur à Roland-Garros. Nole jouera donc son 17e quart de finale à Roland-Garros et visera une 12e demi-finale. La tâche sera complexe mercredi soir contre Alexander Zverev. En conférence, Nole a évoqué sa performance mais aussi son retour à l'hôtel mouvementé samedi soir...

Novak Djokovic en quarts de Roland-Garros


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"Zverev se qualifie de « vétéran de ce sport » ; et moi alors, que devrais-je dire ?"

Bravo, Novak ! Est-ce que cela a été ton meilleur match jusqu'à maintenant, à Roland-Garros ?

Je ne sais pas. Cela a été un des meilleurs, mais peut-être pas le meilleur. Du point de vue de ma frappe, je pense que j'ai joué de manière solide. J'essaie toujours de jouer au mieux, mais il faut tenir compte aussi de la forme de l'adversaire et des derniers tours. Donc, je pense que cela a été un bon match de ma part. J'ai gagné en 3 sets. Les matchs ne font que devenir de plus en plus durs. J’ai hâte de ce challenge.

 

À propos de ton prochain adversaire (Sascha), il fait partie de plusieurs joueurs qui sont jeunes. En fait, beaucoup de joueurs sont plus jeunes que toi maintenant. Donc, c’est l’un des nombreux…

Il a 10 ans de moins que moi. Il se qualifie de « vétéran de ce sport » ; et moi alors, que devrais-je dire ?

 

Il fait partie des joueurs plus jeunes qui disent que tu les as aidés quand ils étaient jeunes. Est-ce que tu l'aurais fait si tu avais su que tu les aurais en face de toi, à ce stade ? Est-ce que tu aurais aidé cette jeune génération – et tu continues à aider les jeunes ?

Je ne crois pas avoir fait quoi que ce soit de particulier. C'est quelque chose de normal, pour moi. C'est quelque chose que j'ai toujours voulu faire. Je me disais que, si j'atteignais un certain niveau dans le sport, ce serait normal. C’est normal de faire passer toute cette expérience à la jeune génération, de les aider.

Quand j'étais jeune, c'est ce que j'attendais aussi des joueurs que j'admirais. Certains ont osé partager, ont pris la peine de partager. Mais je pense que, en particulier quand vous êtes au sommet du sport, même si vous avez de bonnes relations avec quelqu'un et même si cette relation continue, vous partagez moins. C'est un peu ce qui s'est passé avec Medvedev et Tsitsipas. Les échanges sur les coups, les raquettes, le cordage qu’ils utilisent, la manière dont ils récupèrent, une fois qu'ils deviennent numéro 10 ou numéro 5 dans le monde, la dynamique est différente, vous partagez moins.

Que ce soit Mensik ou d'autres, je dis à tout le monde que je suis disponible s'ils ont besoin de m'appeler et j'ai le sentiment que je le dois au sport du tennis, pas seulement à eux, mais au jeu en général, à ce sport. C'est quelque chose de normal pour moi. Quelle est la valeur de votre expérience et de votre savoir si vous ne les partagez pas.

 

"On a l'impression que celui qui lance une information le premier est celui que l'on croit le plus"

Ton service est une grande partie de ton jeu et l'a toujours été. J'ai remarqué que tu as gagné le tirage au sort 3 fois sur 4 et que tu as servi à chaque fois.

C'est intéressant parce que, au début de ma carrière, j'aimais bien saisir les opportunités quand je servais, mais j'aimais encore mieux saisir les opportunités du retour. Donc, quand je gagnais au tirage au sort, je choisissais de retourner et non pas de servir. Maintenant, ces dernières années, je pense que je choisis le service. Cela donne le ton, si vous voulez envoyer à votre adversaire : « je n'ai pas peur de démarrer le match ». Et c'est une déclaration un peu que vous faites au début.

Parfois, je commence lentement et je perds mes premiers jeux de service. Et là, vous commencez à vous dire : « je n'ai, peut-être, pas pris la bonne décision ». Quoi qu'il en soit, je pense que c'est important, important pour votre confiance à vous et pour le message que vous envoyez à l'adversaire, mais cela peut différer. Je sais que Nadal choisissait toujours de recevoir. Cela dépend aussi de la surface. Avec Rafa, sur la terre battue, il choisissait toujours de recevoir alors que sur les surfaces plus rapides, il faisait un choix différent.

 

Félicitations ! Une question qui n'a rien à voir avec le match d'aujourd'hui. Il s'agit des fake news. Les grands athlètes font souvent l’objet à des fake news. Il y en a eu une, au Brésil, qui disait que tu as aidé le concierge de ton ancienne école. Certains ont dit que c'était de l’IA, que c'était une fake news, je n'en sais rien ; mais comment gérez-vous ces fake news ? Est-ce que vous essayez de les ignorer ou quoi ?

Il y a plein de questions en une là. Le monde des médias et de la communication dans lequel on vit à l'heure actuelle fait que tout cela se passe beaucoup plus depuis une quinzaine d'années, notamment avec l'apparition des réseaux sociaux. On a l'impression que celui qui lance une nouvelle le premier est celui que l'on croit le plus, plutôt que de vérifier la crédibilité de la nouvelle. Et il y a toujours un risque, quand vous ne vérifiez pas, vous voulez vous précipiter pour être le premier, cela peut être une fausse nouvelle.

Je ne voudrais pas trop rentrer dans l'histoire du concierge de mon école mais, effectivement, j'ai aidé mon école financièrement. Je ne vais pas vous dire qui j'ai aidé, ou quoi ou combien. Il n'y a pas de raison d'en parler et que je vous le dise. J'essaie toujours d'aider mon école, oui. Et cela, je l'ai fait tout au long de ma carrière.

 

Novak, tu as beaucoup parlé de la nutrition et de tout cet aspect des choses. Au cours des années, comment cela a évolué avec le changement de ton corps, par exemple, ou continues-tu à manger et à boire la même chose ?

Cela varie. Il y a des choses qui sont restées les mêmes. Les basiques par exemple : avoir un sommeil de qualité, les techniques de respiration pour se calmer que j'utilise, les bains de glace, les immersions dans le froid, la cryothérapie ou les caissons hyperbares sont des choses que j'utilise depuis hyper longtemps. Mais je n'ai pas accès à tout ce à quoi j'aimerais accéder dans l'idéal. Donc, dans certains tournois, il y a certaines choses ; dans d'autres, il y en a d'autres. Pour ce qui est de l'alimentation, je suis toujours curieux, à la recherche du nouveau super aliment qui m'aidera à récupérer ou qui m'aidera à construire ma force ou mon endurance. J'ai toujours l'esprit ouvert pour ce genre de choses.

Je suis très curieux, toujours à la recherche des espaces de bien-être. Le bien-être est mon autre passion, avec le sport. J'essaie de développer ma présence et ma marque dans ce domaine, dans certaines des affaires que j'ai montées. Par exemple, en matière de compléments alimentaires. C'est un marché saturé parce qu'il existe énormément de compléments complémentaires. Donc, lesquels prendre ? C'est toujours difficile parce qu'on est tous différents déjà. Toutefois, la science s'améliore constamment. Il y a toujours des choses que l'on peut utiliser et des données factuelles qui vous aident à aller dans un sens ou dans l'autre, si vous êtes prêt à chercher la nouveauté. Donc, rien n'est gravé dans le marbre. Il y a certaines choses qu'il faut suivre, effectivement, compte tenu de notre biologie, mais il y a aussi les nouvelles recherches scientifiques qui trouvent de nouvelles molécules, de nouveau ingrédients qui peuvent aider considérablement un athlète ou n'importe qui, d'ailleurs.

En tant qu'athlète, on dépend énormément de notre corps et de la manière dont on récupère, dont on se prépare pour notre sport. Donc, c'est quelque chose de très intéressant pour toute personne, même qui n'est pas un athlète, de voir quelle est l'alimentation, le sommeil, le régime à suivre. Il y a toujours quelque chose de positif pour votre vie.

 

"Il y avait des bombes lacrymogènes, des voitures incendiées. Il se passait des choses dans la rue qui étaient vraiment dangereuses"

Tu as dit que, l'autre jour, tu avais eu du mal à rejoindre ton hôtel. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

Je voudrais remercier le chef de la sécurité qui n'est pas là. Il a été fantastique avec son équipe. Les gens ici étaient assez tendus, quand on a dû rentrer à l'hôtel. À un moment, ils nous suggéraient de ne pas partir et d'essayer de trouver un endroit pour dormir ici et passer la nuit, parce qu'il était déjà minuit passé et il y avait des bombes lacrymogènes, des voitures incendiées. Il se passait des choses dans la rue qui étaient vraiment dangereuses. Donc, je les comprends. Et même tout autour de notre hôtel qui est près de l'Arc de triomphe.

En fin de compte, on en a parlé, on a attendu un peu et on a décidé d'y aller. Cela a été, on a atteint l'hôtel sans problème, mais c'était bruyant. Il se passait beaucoup de choses, même autour de l'hôtel. C'est intéressant, dans une certaine mesure, de regarder depuis sa fenêtre ce qui se passe mais, à un moment, les choses étaient en train de dégénérer. On peut comprendre que les gens soient vraiment enthousiastes parce que cette ville qui est une des plus grandes du monde a gagné la Champions League pour la première fois, mais je pense qu'il faudra plusieurs jours de célébrations.

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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