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Rublev : "Je me couperais les cheveux... chez moi"

Roland-Garros
Publié le par Aude MAZ

Tête de série 12 du tableau, le Russe Andrey Rublev a frôlé l'élimination face à Sam Querrey. Mené 7-6 7-6 4-1, Rublev a su se remotiver dans le stade vide pour aller chercher une victoire incroyable. Malgré 29 aces, Querrey s'est fait breaker 10 fois sur 18 occasions par Rublev qui, lui, finit le match avec 23 aces pour 6 breaks concédés. Les 3h18 pourront lui peser dans son deuxième tour face à Alejandro Davidovich Fokina, capable de très belles choses.

Roland-Garros 2020 - Andrey Rublev après son 1er tour !

 

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En conférence de presse, le joueur s'est estimé chanceux d'avoir pu remonter au score, malgré la fatigue et surtout son attitude qu'il juge inacceptable. Très tendu pour son 2e Roland-Garros, le joueur a en effet beaucoup pesté. Il faut dire qu'après son titre à Hambourg, le joueur n'a eu que la journée de lundi pour se reposer et s'entrainer sur les terres parisiennes. Visiblement, ce n'était pas suffisant. Mais le jeune homme vient de prouver qu'il avait de la ressource. Il a maintenant, une journée de repos avant de poursuivre son tournoi. Cela risque d'être bien peu.

 

Félicitations Andrey. Je voudrais savoir comment étaient les 2 derniers jours pour vous, depuis que vous avez gagné à Hambourg ?

Merci beaucoup. Juste après la finale, on est allé à l'hôtel, chercher le personnel, l'équipe, avant d'aller à l'aéroport. J'étais à l'hôtel vers 8 heures du soir, peut-être 8 heures et demi. Le jour d'après, c'est-à-dire lundi, je me suis entraîné avec mon entraîneur. Et aujourd'hui, j'ai joué. Voilà.

 

Pour reparler de cela, est-ce que vous allez devoir refaire un test sur le Coronavirus dans 24 heures, ou vous êtes exempté ?

Non, parce que je suis venu directement depuis la finale, et ils ont utilisé le premier test de Hambourg que j'avais fait juste avant la finale. Et par ailleurs, il fallait que je m'entraîne pendant une journée. Donc on ne peut pas me mettre 24 heures dans une salle, m'envoyer dans une chambre d'hôtel, et m'envoyer jouer sur le court. Je suis donc arrivé avec le test de Hambourg, fait juste avant le match.

 

Vous vous êtes bien battus aujourd'hui. Et vous avez dit par le passé que la différence entre vous et les grands joueurs, c'est qu'ils arrivaient à contrôler leurs émotions et à gagner. Est-ce que vous pensez que vous êtes encore en train d'apprendre à exprimer vos émotions sur le court, pour vous donner les meilleures chances de gagner ? Puisque de toute évidence, pour gagner, vous devez jouer avec une certaine passion.

Il y a toujours des manières de s'améliorer. J'ai eu une très mauvaise attitude aujourd'hui. J'ai eu beaucoup de chance. C'est encore un cadeau qui m'a été fait avec cette victoire. Mais si je regarde mon attitude, elle n'est pas acceptable. Il faut que je change d'attitude.

 

Je voulais vous parler du match. Comment vous sentiez-vous au début ? Est-ce que vous vous sentiez bien ?

En fait, j'étais tendu, du premier au dernier point. J'étais très fatigué. J'ai eu peu de moments où j'ai été aussi fatigué. J'étais très fatigué du début à la fin du match. Donc je suis ravi d’avoir eu ce cadeau, et de pouvoir être encore ici, d'être en vie, et d'avoir une opportunité de vous montrer un jeu différent, une attitude différente. Et j'espère y arriver.

 

Andrey, bravo, beau combat. Est-ce que vous avez eu un espoir quand vous êtes revenus dans le deuxième set, en vous disant : après tout, il est peut-être aussi fatigué ?

Pour être honnête, je pensais comme cela pour le premier set, quand il était en train de se battre et que j'ai débreaké. Je me suis dit : si je reste concentré, si je continue à me battre, j'aurai ma chance. Et je me suis dit : même si je perds le premier set, le deuxième set sera très différent. Puis, quand on a démarré le deuxième set, j'étais mené 3-0, avec un double break en quelques minutes. J’étais encore plus fatigué, plus tendu qu'avant. Et, quand on est arrivé à 5 partout dans le deuxième set, je me disais : là, c'est le moment, il faut que tu retournes la situation. Je me disais : ça va être dur. Quand il m'a breaké, j'étais sûr que c'était fini.

 

Bravo. Je ne vous ai pas encore félicité pour Hambourg, donc bravo pour Hambourg. Vous avez perdu l'US Open contre Medvedev. Et maintenant, il n'est plus sur votre chemin. Alors qu’en pensez-vous ? Ne me dites pas que vous avez encore beaucoup de matchs à jouer d’ici-là, mais je pense qu'il n'y a pas tellement de joueurs dans votre partie du tableau qui puissent vous battre. Est-il vrai que vous avez dit que si vous gagnez, vous ne vous couperez pas les cheveux ?

Tout d'abord, merci de vos félicitations. Pour la question sur Daniil, je ne sais même pas contre qui je joue au deuxième tour, je n'ai pas vérifié. Il faut déjà que je sache contre qui je joue au prochain tour. Et même si je devais jouer contre Daniil demain sur terre battue, je pense que j'aurais plus de possibilités. J'ai vu la fin du match de Daniil hier, parce qu'il a joué très tard. Je n’ai pas pensé que la porte était ouverte, je n'ai pas réfléchi de cette manière. C'était dur pour lui. Je sais comment il se sentait, parce qu'il avait un adversaire très difficile, même sur terre battue, parce qu'il est très rapide, très agressif. Donc, je me disais que Daniil avait un premier tour très difficile. Pour mes cheveux, pour être honnête, je veux les couper, mais je ne suis pas rentré chez moi depuis un bon moment. Quand je rentrerai chez moi, je me couperai les cheveux. J’espère avoir une nouvelle coupe avant Saint-Pétersbourg.

 

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Bonjour Andrey. Peut-être que la solution, c’est de te faire une queue-de-cheval ! 4 Grands Chelems différents, 4 manières différentes de finir le cinquième set, avec des possibilités différentes. Les Français laissent jouer. Est-ce que vous pensez qu'il faudrait qu'il y ait les mêmes règles pour les 4 Grands Chelems ?

Oui, à mon avis, ce devrait être les mêmes règles. Je ne sais pas ce que pensent la plupart des joueurs. La meilleure solution, c'est soit celle d’ici, soit celle de Wimbledon, peut-être encore mieux Wimbledon, où il y a un jeu décisif à 12 partout, c'est-à-dire qu'ils vous donnent un set de plus, et si cela ne suffit pas à avoir un champion, à ce moment on fait un jeu décisif. À mon avis, il ne devrait pas y avoir de jeu décisif au cinquième set, parce que c'est quelque chose dont on se souvient longtemps. On se dit : maintenant, je comprends pourquoi j'ai travaillé si dur. On est 11 à 9 au 5ème, et on se dit : ça y est, j'ai compris pourquoi je me suis tellement entraîné. Et on est fier de soi quand on arrive à tenir. Je crois que je n'ai eu qu'un match en 5 sets à 9-7 à la fin. Donc peut-être que dans ma carrière, ce sera une dizaine de matchs, si j’ai de la chance. Pour les autres matchs, on ne va pas jusqu'à cette limite. Mais en fin de compte, c'est ainsi que gagnent la plupart des joueurs. Et c'est aux organisateurs de savoir ce qui va le mieux. Parfois, vous devez attendre très longtemps pour jouer. Vous avez 3 matchs qui restent à jouer sur le court, et le premier match est toujours en cours, parce que les joueurs en sont à 9 à 11. Je comprends les deux points de vue.

 

Pourquoi pensez-vous que vous étiez si fatigué aujourd'hui ? Parce que vous êtes arrivé de Hambourg après avoir gagné le titre, ou parce que vous jouiez dans des conditions difficiles ici, ou parce que vous n'avez jamais joué à Roland-Garros avant ? Pourquoi étiez-vous si tendu ?

Pour être honnête, je n'ai pas vraiment la réponse. Effectivement, je n'ai jamais gagné ici. La dernière fois que j'ai joué ici, c'était il y a 3 ans et demi. Je ne me suis entraîné ici qu'une seule fois. J'ai joué contre Sam, qui ne vous donne pas de rythme, il ne vous donne pas de place, il fonce, il va sur tous les coups, à pleine force, d'un côté, de l'autre. Ce n'est pas quelqu'un qui commence à avoir un échange avec vous et puis au bout d'un set, vous commencez à vous sentir mieux. Il ne vous laisse pas prendre de rythme. Vous démarrez un échange, et même après le premier échange, j'étais encore plus tendu, parce que je ne voulais pas rater. Il est capable de faire un ace, encore un ace, et vous n'allez peut-être pas toucher la balle pendant un jeu et demi. Tout était rassemblé. C'est pour cela que j'étais tendu.

Publié le par Aude MAZ

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