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Stan Wawrinka : "J'ai précieusement gardé des shorts de 2015 !"

Roland-Garros
Mis à jour le par Alexandre HERCHEUX
Stan Wawrinka : «J'ai précieusement gardé des shorts de 2015 !»

Stan Wawrinka, vainqueur de Roland-Garros 2015, est toujours là 10 ans plus tard. Agé de 40 ans, le Vaudois s'accroche et aura l'occasion de disputer son 20e Roland-Garros. 139e mondial, le Suisse a reçu un coup de pouce d'Amélie Mauresmo : une wild-card amplement méritée pour un des chouchous du public français. Forcément, le Suisse est revenu sur son titre en 2015 à Roland-Garros en conférence ce vendredi. 

Stan Wawrinka avant de débuter Roland-Garros 2025

 

Retrouvez ICI le tableau simple messieurs de Roland-Garros 2025 

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"J'étais très heureux de recevoir le coup de fil d'Amélie. Est-ce que j'ai été surpris ? Oui"

Heureux de vous voir ici. Comment avez-vous apprécié cette Wild Card ? Est-ce que vous avez été surpris ? Vous l'attendiez ? Comment vous vous sentez ?

Je suis très heureux. Je remercie la fédération et le tournoi pour la Wild Card. J'étais très heureux de recevoir le coup de fil d'Amélie. Est-ce que j'ai été surpris ? Oui, forcément parce que ce n'est pas souvent qu'ils donnent des Wild Cards à des étrangers. Je suis très content et très heureux de pouvoir participer à Roland-Garros dans le tableau.

 

Tu n’es pas vraiment un étranger quand tu es à Paris. Tu es quasi chez toi ici.

Une fois sur le terrain, oui. C’est sûr, je me sens à la maison ici. C'est toujours un plaisir de revenir ici. L'ambiance est exceptionnelle, ces dernières années encore plus. On le voit là, les semaines d'entraînement il y a beaucoup de monde. Je suis très heureux de participer cette année.

 

Je rebondis sur la question de mon collègue, tu as joué à Aix-en-Provence, tu as gagné ici, tu vas peut-être jouer contre Ugo Humbert. Qu'est-ce que tu penses du public français ?

J'ai un très bon rapport avec le public français. J'ai toujours eu énormément de soutien dans tous les tournois, tout au long de l’année, beaucoup de tournois en France. Je suis à chaque fois très bien soutenu. Il y a une super ambiance. Je me sens proche d’eux. On l’a vu aussi ces dernières années ici encore plus. C'est clair que forcément, je suis impatient de pouvoir jouer mon premier tour ici et j'espère sur un beau terrain avec du soutien.

 

"Le challenge le plus difficile, c'est de jouer Rafa sur terre et encore plus à Roland-Garros"

Une question sur Nadal puisque ce sera la première fois sans lui. Est-ce que tu peux me dire en quoi jouer Nadal à Roland-Garros était quelque chose de plus difficile qu'ailleurs sur le court central où il y avait beaucoup de recul, et que ça a aidé son jeu à se mettre en place encore plus ?

Ses résultats parlent tout simplement pour lui. Pour moi, dans ma carrière, ça a été le challenge le plus difficile, c'est de jouer Rafa sur terre et encore plus à Roland-Garros dans les conditions ici où on sait à quel point c'est super compliqué. Je me rappelle du dernier match qu'on a fait ici, c'était en finale en 2017, ça a été ultra compliqué. Il est tellement fort, tellement en confiance, il sait exactement ce qu'il doit faire sur terre. Cela a été un des plus gros challenges dans le tennis.

 

Il y a 10 ans, tu as gagné ici avec une immense finale contre Novak. Est-ce que tu penses à ça parfois et les shorts, tu les a toujours ?

Est-ce que j’y pense parfois ? Oui, parce qu'on me le rappelle souvent. Après j'ai toujours dit que je ne suis pas quelqu'un qui regarde trop dans le passé, surtout quand on est encore actif tout simplement. En tant qu'athlète, quand on est encore dans le sport, tu dois vivre dans le présent et dans le moment. Oui, forcément, comme cela fait 10 ans déjà, cette année, on m'en a beaucoup parlé, à ce moment-là j'y pense mais sinon ce n'est pas quelque chose que je prends avec moi tous les jours. Pour les shorts, oui, j'en ai encore, j'en ai gardé précieusement.

 

Est-ce que par rapport à il y a 10 ans, j'imagine que la plus grosse différence est sur le physique, la préparation, mais est-ce que tu peux expliquer pour les gens de l'extérieur combien de temps en plus et quel effort supplémentaire ça te prend physiquement pour être prêt par rapport à il y a 10 ans ?

Je pense que c'est un tout, c'est physiquement, c'est mentalement, c'est tennistiquement aussi, c'est la confiance, c’est les enchaînements. La difficulté d'un athlète, c'est que l'on a une date limite tout simplement et plus on avance dans l'âge et plus cela devient difficile, plus les années accumulées sur son corps à repousser les limites constamment créent des petites blessures qui font que chaque jour et de plus en plus difficile.

Aujourd'hui, par rapport à mon âge, à où j'en suis, je suis très content de ma forme. Physiquement, tennistiquement je me sens très bien. J'aimerais avoir de meilleurs résultats mais dans l'ensemble, je fais ce qu'il faut mais tout prend un peu plus de temps. Il faut mieux doser, il faut plus s'entraîner pour moins de résultats, il faut plus de repos pour pouvoir plus s'entraîner. Oui, forcément, mais cela fait partie, on le sait d'avance… Encore une fois, je pense que jouer à 40 ans, ce n'est pas la normalité non plus. Je suis conscient d'où j'en suis aujourd'hui, des difficultés que cela amène mais d'un autre côté c'est un beau challenge d'essayer d'être encore performant à cet âge-là.

 

Je sors un petit peu du tennis mais vous êtes connu en tant que fan du Lausanne Hockey Club et la Suisse est en demi-finale du championnat du monde de hockey. Avez-vous suivi le tournoi et est-ce que la Suisse fera la médaille d’or cette année, selon vous ?

Vous êtes journaliste, vous êtes mieux amené à répondre à cette question de qui va gagner le tournoi. Est-ce que j’ai suivi ? Oui, je suis un peu toujours le sport. Je suis fan de sport, je suis de loin. Le hockey, les championnats du monde et ce genre de compétition, à cette période de l'année, c'est toujours un peu particulier parce qu'on vient de finir les play-off en Suisse, c'est toujours un moment un peu différent mais je suis de loin.

 

"Si je devais dire quelque chose à Richard Gasquet, c'est bravo pour sa carrière tout simplement"

On vous pose beaucoup de questions sur Rafael Nadal mais je voudrais vous poser une question sur Richard Gasquet qui joue son dernier Roland-Garros, qui est un peu plus jeune que vous. Qu'est-ce que vous auriez envie de lui dire ?

J'ai eu la chance de m'entraîner avec lui hier, je lui ai dit ce que j'avais à lui dire hier. On se connaît bien. C'est un bon pote. On s’est côtoyés tout au long de ces années, les vingt dernières années sur le circuit, de près ou de loin. On s’est souvent entraînés ensemble. C'est une très bonne personne, c'est un grand champion, excellent joueur. Si je devais lui dire quelque chose, c'est bravo pour sa carrière tout simplement, bravo pour tous les résultats qu'il a faits. Cela a été une chance pour les fans de tennis de le voir jouer, de voir à quel point son jeu.. je le trouve très beau à voir, à quel point il était capable de tout faire sur toutes les surfaces. Ça a été un challenge de chaque fois l'affronter. On s’est joués plus d'une fois. C'est allé dans les deux sens. On a tous les deux des matchs qui nous ont marqués ou des défaites qui nous ont marquées. Quand je l'ai battu ici à Roland-Garros, en 2013 ça a été une défaite qui a marqué. Il m'a battu en 2015 à Wimbledon, cela reste un de mes regrets. On est à 1 partout pour les matchs importants.

 

On parle beaucoup des anciens, je suis quand même frappé de voir à quel point à quelle vitesse on a basculé d'une génération à l'autre. Je trouve qu'il y a eu peu de temps entre l'arrêt de Roger Federer , l'arrêt de Nadal et la baisse de niveau de Novak qui l'admet lui-même, et maintenant Sinner et Alcaraz qui ont pris le pouvoir. Je trouve que ça a basculé rapidement alors que Djokovic a six ans de moins que Federer et qu’encore en 2023, il gagnait quasiment tout on le voyait tenir encore plusieurs années. Comment tu analyses cela ?

Je dirais que ça a pris du temps, puisque plusieurs générations sont passées et qui se sont tapées dans le mur de Nadal, Djokovic et Federer. Là, en parle de 3-4 générations après déjà. Au contraire, cela a pris énormément de temps avant qu'il y ait des champions comme Sinner et Alcaraz qui arrivent et qui commencent à prendre les Grands Chelems. Personnellement, je trouve cela génial d'avoir de tels champions, de tels joueurs.

Le tennis avancera quoi qu'il arrive, peu importent les générations, peu importent les champions qui sont passés, peu importent les légendes qui passent pendant 10-15 ans, il y aura d'autres champions qui arriveront derrière, qui feront rêver les fans et c'est essentiel. Comme je l'ai dit, pour moi je le vois comme cela : cela a pris beaucoup de temps avant qu'il y en ait qui arrivent à prendre le dessus.

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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