Guy Forget : "Djokovic, on est ravi de l'avoir !"

"Novak Djokovic vient d’arriver à Paris, je pense que dans très de temps, vous pourrez lui poser la question, explique Guy Forget en conférence de presse. C'est une question très intéressante, mais en même temps très personnelle. Ni vous ni moi n’avons la réponse à ce sujet. Je crois que Novak l’a d’ailleurs exprimé devant vous depuis pas mal de temps, il est là, il veut battre des records, il veut finir l’année numéro 1 mondial, il veut dépasser le record de Rafa et Roger en victoires en Grands Chelems. C'est d’ailleurs l'une des raisons pour lesquelles il est ici. Il veut s'assurer de finir l'année numéro 1. C'est quelque chose qui me paraît tellement incroyable que trois joueurs aient déjà gagné 20 Grands Chelems. On nous aurait dit cela il y a 15 ans, on aurait dit que ce n’était pas possible. Déjà qu’il y en ait un qui en fasse 20, cela paraissait inconcevable, mais qu’il y en ait trois dans la même époque qui en gagne 20… Donc, ces garçons sont faits d’un autre métal que les autres joueurs.

"Je crois que Novak est en train de faire basculer ce curseur encore plus sur la sympathie"

"Personnellement, je peux me tromper, ajoute Guy Forget. Mais je ne le vois pas se satisfaire et baisser la garde maintenant qu'il a une attitude positive. On sait que le public, de manière générale, est assez enclin à soutenir le plus âgé, celui qui est un peu dans la peine lorsqu'il perd un match. On a vu l'émotion de Novak à ce moment-là. Je pense que le public a réagi de cette manière pour cela, parce qu’ils se sont rendu compte que lui, qui est parfois de nature tellement rigoureuse, en contrôle en permanence, une espèce de muraille infranchissable, tout d'un coup, ils l’ont vu ému, touché, affecté par cette défaite. Ils lui ont montré qu'ils admiraient son côté combatif, cette résilience qui était la sienne. Je crois que c'est pour cela d’ailleurs avant tout que l'on regarde du sport et que l'on suit les rencontres sportives. C'est pour l'émotion que ces championnes et champions nous procurent.

 On se souvient d’un Jimmy Connors, qui à l’époque n'était pas forcément apprécié de la part du public. Sur sa fin de carrière, il était totalement adulé. Je crois que Novak est en train peut-être de faire basculer ce curseur encore plus sur la sympathie, mais il est toujours numéro 1 mondial et extrêmement compétitif, alors que Connors était à l'époque plutôt en fin de carrière avec un niveau de jeu qui était vraiment en baisse. Novak a aujourd'hui gagné trois des quatre Grands Chelems, c’est prodigieux la saison qu’il fait une nouvelle fois. Pour répondre à la question, on est ravis de l’avoir ici. Il a déjà gagné à cinq reprises, je crois, il part pour un sixième titre. C’est pas mal."