Moutet : "Je vais essayer de renvoyer Bublik chez lui..."
Rolex Paris MastersAvec les absences d'Arthur Fils et Ugo Humbert au Rolex Paris Masters 2025, Corentin Moutet est suivi de près par les supporters français. Finaliste à Almaty puis quart-de-finaliste à Vienne après avoir dompté Daniil Medvedev, le Parisien a montré qu'il pouvait briller en indoor. Ce mardi, le Parisien a su faire tomber le géant Reilly Opelka, 3-6, 7-5, 6-1. Malmené pendant deux manches, le Français a fait le dos rond avant de faire exploser le serveur américain. Au prochain tour, il se frottera à Alexander Bublik. Un adversaire qu'il attend de pied ferme. En effet, en mars dernier, les deux hommes ont eu une altercation au Challenger de Phoenix. "On a eu des différends dans le passé, disons qu'il ne représente pas les valeurs que je défends en tant que sportif dans son discours. Je vais essayer de le renvoyer chez lui," a lâché le Français au bord du court. Ça risque de chauffer à Paris La Defense Arena.
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"C'est frustrant de jouer ce genre de joueur"
Bravo. C’était un match solide. Quelles sont tes premières impressions sur ce nouveau court central ?
C’est un super court. Il y avait du monde, donc c’était très sympa, avec une bonne ambiance. La surface était plutôt agréable. Je suis content d’avoir joué un bon premier match ici, dans des conditions dans lesquelles je n’avais pas pu m’entraîner avant. Donc, oui, satisfait.
Demain, c’est de nouveau sur le central que tu défieras Bublik. Qu’est-ce que ça t’inspire ? On se souvient de précédents un peu chauds entre vous.
C'est un très bon joueur. Il a eu de bons résultats cette année, spécialement sur dur intérieur. Ça va être un match compliqué tennistiquement. Je vais me concentrer sur moi, sur ce que j'ai à faire et sur mon jeu. Je vais le préparer comme les autres matchs.
Opelka, au premier tour, ce n'est pas évident. Comment tu avais préparé ce match ? On a vu que le premier set n'était pas évident. Comment tu as géré tout ça ?
Je savais que c’est un adversaire compliqué, spécialement sur dur intérieur. Il a un très gros service. Il est assez agressif du fond du court. C’était dommage de mal démarrer le match en cédant le break d’entrée. Un match est long. Dans la durée, si je faisais bien les choses, j’allais pouvoir me créer des occasions. Il fallait être présent et prêt pour les saisir. C'est toujours frustrant de jouer ce genre de joueur, car il n'y a pas beaucoup d'occasions, mais sur le peu qu’il y en a, il faut absolument les saisir, sinon ça ne tourne pas en ma faveur. Je suis content, j'ai bien géré mon match. Même si j'ai mal commencé, j'ai mieux fini que commencé, c'est toujours l'objectif. Donc, plutôt satisfait.
"Les conditions sont les mêmes pour tous les joueurs"
Sur le premier set, il servait tellement bien, et même en seconde balle, tu étais tellement loin, est-ce que tu as eu l'impression d'être confronté à un problème physiologique ou physique, où c’était impossible de retourner ? Ça ne dépendait même pas de ta qualité de retour, c’est que ça rebondissait tellement haut et tu étais tellement loin que c'était presque physiquement pas possible de retourner ?
Je ne me suis pas dit ça. Je me disais qu'il fallait trouver des solutions. De près, de loin, j'essayais de trouver des distances différentes, de trouver la manière de le retourner. Tous les joueurs, je ne suis pas le seul, ont du mal à le retourner, peu importe leur taille. Sa qualité première est son service. Dans ma tête, j'essayais de voir comment adapter ma position de retour, comment le retourner. J'ai bien retourné de près, de loin, au final. Il n'y avait pas vraiment de solution unique. J'ai essayé de faire au feeling.
Tu as déjà joué à Almaty, à Vienne, en dur indoor. Que penses-tu de la vitesse du court ? Beaucoup disent qu'il est beaucoup plus lent que d'habitude. Quel est ton avis ?
Beaucoup plus lent, je ne sais pas. L'ancien était réputé pour être rapide. Ici, le court est grand, il y a beaucoup d'espace. Ce sont des conditions différentes chaque semaine. À Vienne, ce n'était pas plus rapide que ça. À Almaty, il y avait un peu d’altitude, plus dur de contrôler la balle. Les conditions sont les mêmes pour tous les joueurs. À nous de gérer au maximum et d'être les meilleurs en fonction des conditions de la semaine. En tout cas, j'ai pris du plaisir aujourd'hui. J'ai trouvé cela plutôt agréable. Ça permet de bien jouer au tennis. Je suis plutôt content des conditions de jeu.
"Le Top 30 ? On vise évidemment plus haut"
Une question assez générale sur le public. Dans les sports collectifs, c'est un vrai avantage de jouer à domicile (en foot, par exemple). Est-ce que c'est le cas aussi en tennis ? Ressens-tu un vrai avantage à le sentir derrière toi quand tu es chez toi, en France, et à l’inverse un désavantage quand tu le sens contre toi ?
Un avantage, oui, c'est sûr. C'est toujours agréable d'avoir des gens qui nous soutiennent ; ça crée une ambiance sympa où on peut partager plus que quand on est tout seul. Donc, un avantage, oui, j'ai envie de dire. Je ne sais pas comment les adversaires le vivent. Un désavantage ? Non, parce que, de toute façon, j'essaie de me concentrer sur moi quand je suis sur le terrain et sur ce que j'ai à faire avec mon équipe. Ce qui se passe à l'extérieur, j'essaie d'en faire abstraction. Je ne dirais pas un désavantage, mais un avantage, c’est sûr. J'essaie de me nourrir de ce qu'il y a à prendre. Quand il n'y a rien à prendre, je le laisse de côté, je ne me concentre pas dessus.
Ton tournoi n'est pas fini. Aujourd'hui, tu es projeté 30e mondial. Est-ce que c'est un nouveau cap pour toi ? Comment tu te situais il y a quelques mois ou années par rapport à ce cap ? Qu'est-ce que ça représente pour toi ?
Je me sens plus à ma place à ce classement qu'il y a quelque temps. Je savais être capable. Pour faire partie des 30 meilleurs joueurs du monde, il faut jouer beaucoup de matchs, battre de très bons joueurs, être constant dans ce qu’on délivre sur le terrain, ce qui n'était pas mon cas ces dernières années, pour plein de raisons différentes. Je savais que j'étais capable, mais il fallait que je progresse dans certains domaines. On a beaucoup travaillé dessus. Je suis très fier qu'on ait réussi à le faire, qu'on ait eu le courage de le faire. Ce n'est pas une fin en soi, c'est une étape. On vise évidemment plus haut. Mais c'est vrai que quand je regardais les joueurs qui étaient 30e et que je n'y étais pas, je sentais que j'avais ma place. Il fallait faire les efforts pour. Je les ai faits. Je suis fier. Je ne trouve pas ça anormal d'être à ce classement aujourd'hui.
Publié le par Paul MOUGIN