Nicolas Mahut, à la retraite : "Le petit Nicolas serait fier"
Rolex Paris MastersL’émotion était bien présente ce mardi 28 octobre à Paris La Défense Arena, d'ailleurs comme lors du dernier Roland-Garros 2025. Nicolas Mahut, qui avait du mal à se résoudre que cela pouvait être la fin, a finalement pris le temps de l'accepter ! Battu d’entrée au Rolex Paris Masters, le joueur parisien d'origine angevine a donc quitté la scène avec les honneurs, entouré de sa famille, de ses amis et d’un public debout pour saluer une carrière exceptionnelle. Merci pour tout Monsieur Mahut !
Nicolas Mahut avait déjà annoncé sa retraite à Roland-Garros
Retrouvez ICI le tableau complet du double du Rolex Paris Masters 2025
"J’avais dit à Grigor (Dimitrov) qu’il n’était pas impossible que je sois un peu émotif sur le match"
Interrogé dans ce qui représente la dernière zone mixte de sa vie en tant que joueur de tennis, l'ancien vainqueur de Grands Chelems en double a d'abord salué le comportement de son partenaire. "J’avais dit à Grigor (Dimitrov) qu’il n’était pas impossible que je sois un peu émotif sur le match", a confié Mahut après coup. "Franchement, il a eu des mots incroyables. Depuis que je lui ai demandé de jouer avec moi, il a été fantastique. Grigor, quoi… Classe, humain."
"Mon père a eu un AVC l’année dernière et c’était compliqué de se déplacer, mais le voir là… C’est très symbolique"
L’avant-match, déjà, avait été difficile à aborder. "Mon fils était là. Mon père a eu un AVC l’année dernière et c’était compliqué de se déplacer, mais le voir là… Il était là au premier match de ma carrière, il est là au dernier. C’est très symbolique. Oui, il y avait pas mal d’émotions." Malgré le poids de l’instant, Mahut a tenu à savourer chaque moment. "Le match, j’ai réussi à le jouer sans trop me projeter. Mais c’est toute la journée qui a été particulière. Elle est passée tellement vite, et en même temps c’était très long. Chaque fois que tu fais quelque chose, tu te dis que c’est peut-être la dernière fois."
"Le sentiment que j’ai, c’est le même que celui que vous avez quand vous venez de finir un super bouquin"
Quand la balle de match est arrivée, le symbole a pris toute son ampleur. "Tu réalises que, si tu comptes bien, tu perds un point et c’est fini (rires). En maths, je n’étais pas excellent, mais je savais quand même qu’il valait mieux le gagner celui-là. À ce moment, les émotions sont arrivées et j’ai essayé de faire du mieux que je pouvais." Pour le joueur, cette soirée marquait bien plus qu’une fin de chapitre. "On ne parle pas d’un chapitre, là, mais d’un livre. Le sentiment que j’ai, c’est le même que celui que vous avez quand vous venez de finir un super bouquin : vous le refermez, mais vous êtes encore avec tous les personnages. Moi, les personnages, ce sont mes coaches, mes amis, ma famille, ma vie… C’était important de le vivre pour passer sereinement à la suite."
Son nom restera à jamais associé au match le plus long de l’histoire, disputé à Wimbledon en 2010 face à John Isner. "Je n’étais pas suffisamment fort pour laisser mon empreinte dans l’histoire du jeu, mais j’ai trouvé un moyen de laisser mon nom inscrit dans celle du plus grand tournoi du monde. Ce n’est pas banal et j’en suis très fier."
"Demain, je vais simplement regarder si j’ai besoin d’un parapluie pour aller à la boulangerie. Ça peut être sympa, aussi"
Mahut a raconté être retourné sur les lieux avec son fils, comme pour transmettre le témoin. "Il a pu voir que son nom sera là pour toujours. C’est une vraie fierté. Je peux raccrocher en me disant que je suis allé au bout. Je peux me retourner et être fier de ce que j’ai fait. Le petit Nicolas, il serait fier du parcours accompli."
Lucide sur la suite, le Français assume pleinement sa décision de tirer un trait sur la compétition. "Quand j’ai pris une décision, je vais au bout. Il y a zéro chance de me revoir sur un court de tennis. Mon corps dit stop et je suis prêt. C’était égoïste et important pour moi de finir en jouant." Et si l’idée du vide l’effrayait un peu, il a déjà trouvé la parade. "Pendant trente ans, la première chose que je regardais le matin, c’était s’il faisait assez beau pour aller jouer. Demain, je vais simplement regarder si j’ai besoin d’un parapluie pour aller à la boulangerie. Ça peut être sympa, aussi."
Publié le par Hugo SOUBET