Yannick Noah : "Ce n'est plus Yannick, c'est le grand Jannik"
Rolex Paris MastersYannick n'est plus la star... C'est Jannik désormais ! Yannick Noah a remis ce dimanche 2 novembre le trophée du tournoi « l’Arbre de Fanti » au vainqueur du simple du Rolex Paris Masters. Vainqueur du tournoi de Roland-Garros en 1983, Yannick Noah occupe actuellement la fonction de coordonnateur national du paratennis au sein de la Fédération Française de Tennis. Après le sacre de Jannik Sinner, à nouveau numéro 1 mondial, Noah a donné son avis. L'ancien capitaine des équipes de France de Coupe Davis et Fed Cup a également parlé de Félix Auger-Aliassime, qu'il avait vu perdre en finale de Roland-Garros Juniors en 2017 contre Geoffrey Blancaneaux.
"Chaque fois que j’entends « Yannick », je me retourne… mais ce n’est plus moi : c’est le vrai « Jannik », le grand Jannik"
Noah a tout d'abord donné son avis sur la finale de ce dimanche. "La dernière fois que j’ai vu Félix, c’était quand il avait perdu contre le jeune Blancaneaux en finale juniors. Le revoir aujourd’hui, je le trouve transformé. Forcément, il y a un lien avec lui : on le suit depuis longtemps. Et puis, chaque fois que j’entends « Yannick », je me retourne… mais ce n’est plus moi : c’est le vrai « Jannick », le grand Jannik. Content d’être là : c’est le premier match que je vois en entier ici, et c’était un super match. Félix n’était pas loin. Il est parti un peu lentement, break d’entrée, puis derrière c’était très équilibré. Belle partie. En face, c’est chirurgical, impressionnant : il n’est pas n°1 ou n°2 pour rien, c’est une autre dimension. Un joueur très solide, complet, qui peut encore s’améliorer — jouer un peu plus vers l’avant, glisser quelques amorties, varier davantage. Sur les points importants, on voit vraiment la différence. Ce genre de match se joue à deux-trois points, et sur ces deux-trois points, il fait la différence : c’est la force d’un champion."
"On ne va pas voir tout le temps les mêmes gagner"
L'ancien vainqueur de Roland-Garros a également évoqué la supériorité de Sinner et Alcaraz. Pour lui, il y aura d'autres candidats pour les gêner. "On ne va pas voir tout le temps les mêmes gagner. Aujourd’hui Alcaraz et Sinner se partagent beaucoup, mais il y aura du monde pour venir les titiller. On a eu Federer-Nadal pendant quinze ans ; là, ça ne fait que deux ans, un peu de patience. Dommage pour Félix. Il a très bien contesté. Il fait une belle semaine, des matches très solides. Ce type de tournoi et de match est plein d’enseignements : jouer Jannik Sinner en finale d’un tournoi comme celui-là, forcément tu repars au boulot avec plus d’entrain, plus d’énergie, et plein d’informations sur ce que tu dois travailler pour t’améliorer. Vraiment, un match super à regarder."
"Le cachet de cette salle, par rapport à Bercy, c’est gigantesque..."
Enfin, Noah a évoqué le déménagement du tournoi. "Le cachet de cette salle, par rapport à Bercy, c’est gigantesque. C’est magnifique, plus grand — à l’image des tournois aujourd’hui : autrefois on jouait devant 2 000 personnes, maintenant 10 000, 15 000, 18 000. La vraie valeur ajoutée, ce sont aussi les courts annexes : il y en a deux d’environ 4 000 places, c’est vraiment bien. Et il y a la possibilité d’avoir des courts d’entraînement, c’est très bien aussi. Comme Jannik Sinner le disait tout à l’heure, la grosse différence se voit aussi en coulisses : beaucoup plus d’espace pour les joueurs, les familles, les entraîneurs ; pour l’entraînement, les vestiaires, etc. C’est plus confortable. Quand vient le moment de choisir un tournoi, ce sont des détails comme ceux-là qui font que les joueurs viennent avec encore plus de plaisir."
Publié le par Alexandre HERCHEUX