Gaudenzi : "Nous serions heureux de rendre les points si... "

Ce jeudi, Andrea Gaudenzi était sur le pont. Après avoir détaillé le nouveau calendrier, avec des Masters 1000 de Madrid et Rome rallongés, et les grandes lignes du futur, en conférence de presse l'Italien a été interrogé sur la situation avec Wimbledon. Sans surprise le président de l'ATP a réexpliqué que la situation n'était pas idéale, cependant il tient à préciser qu'ils ont tout fait avec la WTA pour la rendre la moins injuste possible. L'ancien joueur espère toujours un rétropédalage des instances britanniques, mais surtout, il entrevoit la possibilité de dialogue avec l'ITF et les Grand-Chelem, afin que cette situation demeure unique et que les instances dirigeantes ne fassent à nouveau plus qu'un.

"Si l'interdiction est levée..."

Si Wimbledon ne devrait plus changer sa décision, la porte est toujours ouverte : "La raison pour laquelle nous avons retiré les points à Wimbledon est bien connue ; c'est une question d'équité et de discrimination en réponse à une décision unilatérale du tournoi que nous ne considérons pas correcte. Une telle décision aurait dû être prise collectivement impliquant les sept composantes du tennis. Cette histoire montre, une fois de plus, que nous avons besoin d'une gouvernance unique dans le tennis. Cela dit, nous serions très heureux de rendre les points à Wimbledon si l'interdiction était levée pour les Russes et les Biélorusses, qui ont déclaré qu'ils étaient prêts à faire des déclarations écrites, car aucun d'eux n'est pro-guerre".

"Nous ne pouvons pas protéger sept ou huit joueurs en causant encore plus de dégâts à tous les autres"

Gaudenzi n'a pas caché que la solution est imparfaite, mais selon lui et la WTA c'est la moins injuste : "D'un point de vue classement, nous voulons avoir un classement en 2022 où chaque joueur a accès au même nombre de points. C'est le seul moyen d'avoir un classement équitable en fin d'année . Si nous donnions une protection à ceux qui ont bien joué à Wimbledon en 2021, ce serait encore plus injuste pour ceux qui ont bien joué en 2022. Nous ne pouvons pas protéger sept ou huit joueurs en causant encore plus de dégâts à tous les autres. Malheureusement, il manquera des points à Wimbledon dans le classement de fin d'année, mais de notre point de vue, c'est le choix le plus juste et la WTA est d'accord avec nous."

"Avoir une uniformité d'action"

Enfin, et c'est peut-être le message le plus fort, l'Italien aimerait à nouveau réunir les instances dirigeantes pour une uniformité d'action. Au risque peut-être de plus de lourdeur et des difficultés supplémentaires pour prendre des décisions tant les intérêts peuvent parfois diverger : "Nous nous retrouvons dans une situation dans laquelle personne ne voulait être. Nous avons répondu à une décision unilatérale de Wimbledon et nous aurions préféré prendre cette décision avec toutes les autres, aussi pour avoir une uniformité d'action. Maintenant, dans quelques jours, l'USTA prendra sa décision, Roland Garros a pris sa décision, et chacun suit son chemin. C'est une autre raison pour laquelle la gouvernance doit s'unir. De notre point de vue, il nous aurait été difficile de détourner le regard alors qu'il y avait 60 joueurs impliqués dans cette décision, des joueurs qui, de leur point de vue, étaient prêts à faire tant de choses, et qui n'ont rien fait de mal et qui ne supportent pas ce qui se passe".

"Je comprends la hype et les arguments que Wimbledon apporte, mais au bout du compte, en calculant tout, nous sommes un sport mondial, et nous devons utiliser notre plateforme pour fédérer, sans discriminer les gens à cause de leur passeport . Espérons que cela ne se reproduira plus jamais, et espérons que ce sera un accident qui nous amènera à nous asseoir à une table pour parler".