Ian Hewitt, patron de l'AELTC : "Pas d'autre alternative..."

La nouvelle avait fuité mercredi matin et l'annonce officielle est tombée quelques heures plus tard. Les responsables de Wimbledon interdiront aux joueurs russes et biélorusses de participer au tournoi cette année en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'interdiction fait de Wimbledon le premier événement de tennis à restreindre la participation des athlètes russes et biélorusses. Un haut responsable du tennis international s'était exprimé au New-York Times sous couvert d'anonymat avant que les organisateurs ne confirment via un communiqué. L'affaire a fait jaser. Jeudi soir, l'Equipe a partagé un mail de la WTA. Steve Simon est prêt à riposter et sanctionner Wimbledon, et la LTA, fédération britannique de tennis. Ce dimanche, la rumeur d'un Wimbledon sans point a fait surface. Ce mardi, Ian Hewitt s'est exprimé dans les médias.

 

 

Ian Hewitt : "Nous risquerions que leur succès ou leur participation soit utilisé au profit de la propagande du régime russe"

"Nous avons pris en compte une grande variété de facteurs. Après un examen approfondi, nous sommes arrivés à deux conclusions fermes. Premièrement, si nous devions accepter les inscriptions, nous risquerions que leur succès ou leur participation soit utilisé au profit de la propagande du régime russe, ce que nous ne pouvions pas accepter", a expliqué Hewitt. "Deuxièmement, nous avons le devoir de veiller à ce qu'aucune action ne mette en danger les joueurs ou leurs familles. Nous comprenons et regrettons profondément l'impact que cela aura sur toutes les personnes concernées", a continué le président de l'AELTC.

 

Des discussions entre l'ATP et la WTA pour supprimer les points de Wimbledon

Selon Kieron Vorster, l'ATP et la WTA veulent empêcher Wimbledon de distribuer ses 2000 points habituels. En effet, pour lutter contre l'interdiction des joueurs russes et biélorusses de participer au grand chelem britannique, les deux grandes instances du tennis mondial seraient actuellement à Madrid pour en discuter. Si absolument rien n'est officiel pour le moment, l'ATP et la WTA semblent vouloir mettre la pression sur Wimbledon...

 

"Nous souhaitons exprimer notre soutien continu à tous ceux qui sont touchés par le conflit en Ukraine en ces temps choquants et pénibles. Nous partageons la condamnation universelle des actions illégales de la Russie"

Le communiqué était très clair mercredi dernier. "Au nom du All England Club et du comité de gestion des championnats, nous souhaitons exprimer notre soutien continu à tous ceux qui sont touchés par le conflit en Ukraine en ces temps choquants et pénibles. Nous partageons la condamnation universelle des actions illégales de la Russie et avons soigneusement examiné la situation dans le contexte de nos devoirs envers les joueurs, envers notre communauté et envers le grand public britannique en tant qu'institution sportive britannique. Nous avons également pris en compte les directives établies par le gouvernement britannique spécifiquement en ce qui concerne les organismes et événements sportifs."

 

"C'est donc avec un profond regret que nous avons l'intention de refuser les inscriptions de joueurs russes et biélorusses aux Championships 2022"

"Compte tenu du profil des Championships au Royaume-Uni et dans le monde, il est de notre responsabilité de jouer notre rôle dans les efforts généralisés du gouvernement, de l'industrie, des institutions sportives et créatives pour limiter l'influence mondiale de la Russie par les moyens les plus puissants possibles. Dans les circonstances d'une telle agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire des avantages de la participation de joueurs russes ou biélorusses aux Championnats. C'est donc avec un profond regret que nous avons l'intention de refuser les inscriptions de joueurs russes et biélorusses aux Championships 2022."

 

Djokovic : "Je ne peux soutenir la décision de Wimbledon. Ce n'est pas la faute des athlètes"

Mercredi soir, en conférence d'après-match à Belgrade, Novak Djokovic a réagi à la décision de Wimbledon de ne pas accepter la présence des Russes et des Bélarusses. Et le Serbe n'a pas été tendre avec les membres du Championships. Voici sa réaction, traduite par le journaliste serbe Sasa Ozmo: "J'ai toujours été le premier à condamner la guerre. J'ai connu ça enfant et je sais quels traumatismes elle laisse. Nous avons eu une guerre en Serbie en 1999. Ceci dit, je ne peux soutenir la décision de Wimbledon. Ce n'est pas la faute des athlètes. Quand les politiques s'en mêlent, ce n'est jamais bon." 

 

Medvedev, Rublev, Azarenka, Sabalenka... les exclus

La décision exclut donc un certain nombre de joueurs très bien classés. Quatre hommes russes sont classés parmi les 30 premiers sur le circuit ATP, dont le numéro 2 Daniil Medvedev et Andrey Rublev. La Russie compte aussi cinq femmes dans le top 40 du classement du WTA Tour, avec en tête Anastasia Pavlyuchenkova (15e). La Biélorusse Aryna Sabalenka est classée n°4 et a été demi-finaliste à Wimbledon l'année dernière. Sa compatriote Victoria Azarenka, ancienne n° 1, est classée n° 18. 

 

"Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov : "C’est inacceptable"

Un peu plus tard, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi : "Une nouvelle fois, ils font des sportifs les otages de préjugés politiques, d’intrigues politiques C’est inacceptable. Vu que la Russie est un pays très fort en tennis, nos athlètes figurant au sommet des classements mondiaux, leur exclusion aura un impact sur la compétition elle-même", a-t-il dit via un communiqué.

 

Amendes, retraits de points WTA... la WTA prépare sa riposte

"Si la WTA condamne fermement les actions menées par la Russie en Ukraine, nous restons attachés au principe essentiel de notre sport dans lequel les entrées dans les tournois sont basées sur le mérite et sans discrimination. Aucun athlète n'a jamais été empêché de disputer un tournoi sur la base des actions de son gouvernement. Ces décisions sont une violation des règles du Grand Chelem et de la WTA. Nous leur avons formellement signalé notre position en nous réservant le droit d'imposer des sanctions appropriées, qui peuvent inclure, le retrait des points de classement attribués à Wimbledon, des amendes et une suspension de l'adhésion de la WTA et de la LTA à la WTA. Le conseil des directeurs de tournois, celui des joueuses et le bureau de la WTA se rencontreront à Madrid pour définir ces sanctions", pouvait-on également lire dans un mail de Steve Simon. De quoi dissuader d'autres tournois du Grand Chelem de suivre la même voie sans doute...