Jessica Pegula miraculée : "Je dédie la victoire à ma mère"

"Quand pouvons-nous commencer à en parler ? Quand puis-je raconter son histoire, mon histoire, l’histoire de ma famille ? Tout le monde me le demande. J’ai vraiment besoin de vider mon sac." Il y a quelques jours, Jessica Pegula témoignait sur sa vie personnelle au Player's Tribune à propos des problèmes de santé de sa mère Kim Pegula, la présidente et copropriétaire avec son mari Terry des Buffalo Bills et des Buffalo Sabres. Depuis son accident, Kim Pegula a dû faire face à de nombreux problèmes de santé, gardés secrets jusqu'ici. Émue, c'est donc sa fille Jessica, montée à 4e place mondiale du classement WTA durant cette dure période pour sa famille, qui a brisé le silence.

 

Engagée au WTA 500 de Doha en ce moment, l'Américaine est tête de série n°2. Ce mercredi, Jessica Pegula, s'est fait une grosse frayeur contre Jelena Ostapenko. La joueuse de 28 ans s'est retrouvée menée 5-2 au troisième set. Elle a su breaker la Lettonne deux fois pour remporter les cinq derniers jeux du match et s'imposer 6-2, 2-6, 7-5 après avoir sauvé deux balles de match. Ce mercredi, elle a dédié sa victoire à sa mère, victime d'un arrêt cardiaque l'été dernier, il y a huit mois. "C'était un match très accroché aujourd'hui. Je dédie cette victoire à ma mère, j'espère qu'elle a pu le regarder. Elle est une véritable inspiration pour moi".

 

"C'est une histoire sur ma mère, ma famille et l'année écoulée"

En janvier dernier, un autre drame touchait la NFL avec l'arrêt cardiaque du joueur Damar Hamlin en plein match. Un événement qui a motivé l'Américaine à s'ouvrir sur sa mère. "Tout a commencé en Australie après l'incident avec Damar Hamlin. J'ai envoyé un texto à mon mari, Taylor, que la situation avec ma mère me pesait. Quand peut-on commencer à en parler ? Quand puis-je raconter son histoire, mon histoire, l'histoire de ma famille ? Tout le monde ne cesse de me demander. J'ai vraiment besoin de vider mon sac." 

 

"Ma sœur lui a sauvé la vie"

"Quelques jours après Roland-Garros, après mon retour à la maison, j’ai reçu un appel vers minuit (le jour de l’anniversaire de ma mère) de ma sœur Kelly qui logeait chez mes parents. Quelque chose n’allait pas avec notre mère, et elle a dû aller à l’hôpital en ambulance. Ma mère dormait quand mon père s’est réveillé et s’est aperçu qu’elle allait faire un arrêt cardiaque. Ma sœur lui a fait une RCR jusqu’à l’arrivée de l’ambulance. Elle lui a sauvé la vie. Même si elle n’aime pas s’attribuer le mérite de cette terrible situation, elle lui a sauvé la vie, suivie par le travail essentiel accompli par les ambulanciers paramédicaux qui sont arrivés et qui ont été en mesure de rétablir un rythme cardiaque. Nous avons vécu dans cet hôpital pendant essentiellement deux semaines. Nous nous relayions, nous nous apportions à manger, nous connaissions toutes les infirmières et tous les médecins, nous connaissions même leurs horaires. Quand ils disent qu'un jour à l'hôpital équivaut à une semaine pour récupérer, ce n'est pas une blague. Nous étions tous mentalement et physiquement épuisés." 

 

"Nous comprenons qu'elle ne pourra plus être cette personne"

"Aujourd'hui, ma mère est toujours en convalescence et même si c'est la même réponse à chaque fois que quelqu'un me le demande, c'est vrai, elle s'améliore de jour en jour. Elle est aux prises avec une importante aphasie expressive et d'importants problèmes de mémoire. Elle peut lire, écrire et comprendre assez bien, mais elle a du mal à trouver les mots pour répondre. C'est difficile à gérer et il faut beaucoup de patience pour communiquer avec elle, mais je remercie Dieu chaque jour que nous puissions encore communiquer avec elle. Les médecins continuent d'être époustouflés par son rétablissement, compte tenu d'où elle a commencé, et sa détermination en est la force motrice. Elle était la femme derrière le succès de mon père et mon père l'admettrait volontiers. Nous arrivons maintenant à la réalisation que tout cela a probablement disparu. Qu'elle ne pourra plus être cette personne."