Selima Sfar accuse son ancien coach, Régis de Camaret, de viol

Isabelle Demongeot avait été la première femme à avoir voulu porter plainte contre Régis de Camaret, son entraineur au tennis club de Saint-Tropez qui l'avait violée de ses 14 à ses 23 ans. Les faits étaient prescrits mais l'ancienne n°35 à la WTA, a su retrouver d'autres victimes afin qu'une enquête soit ouverte. Finalement, l'homme âgé aujourd'hui de 81 ans a été condamné en appel en février 2014 à 10 ans de prison ferme pour deux viols de non prescrits. Ce lundi soir, Selima Sfar a livré un témoignage poignant dans les colonnes de L'Equipe. L'ancienne joueuse a confié à Sophie Dorgan avoir été également violée par Régis de Camaret dès ses 12 ans. Des agressions qui ont bouleversé sa vie et l'ont empêchée de vivre sa vie.

"Quand j'avais 12 ans et demi, j'ai été abusée par Régis de Camaret"

"Quand j'avais 12 ans et demi, j'ai été abusée par Régis de Camaret. Personne ne connaît mon histoire", a-t-elle confié. "Toute ma vie, j'ai pensé que j'étais faible, lâche, nulle. Jusqu'à ce que je comprenne. Aujourd'hui, à 46 ans, je peux parler parce que j'ai beaucoup travaillé sur moi et été aidée. La honte a disparu." La Tunisienne, prodige dès son plus jeune âge, avait été contrainte de quitter son pays pour découvrir les infrastructures françaises et poursuivre sa progression. Arrivée à Biarritz, chez De Camaret, l'adolescente est devenue la proie de l'ancien coach de Nathalie Tauziat. 

"À chaque fois, c'était la même chose, j'étais paralysée. Ça a duré pratiquement trois ans"

Agressée alors qu'elle faisait un trajet Bordeaux-Biarritz en voiture avec son coach, Selima Sfar, qui avait 12 ans à ce moment, a commencé à être agressée régulièrement. "À l'étage, il y avait sa fille et sa chambre, je dormais sur le canapé-lit en bas. Je me suis couchée et une heure ou deux heures après, je me suis réveillée pendant qu'il me touchait. Puis c'est passé de l'attouchement au viol, très vite. À chaque fois, c'était la même chose, j'étais paralysée. Ça a duré pratiquement trois ans." Partie ensuite à Londres, Sfar a continué de vivre en enfer. Le traumatisme l'a plongée dans de longues années de dépression avec des idées suicidaires. Malgré ces terribles épreuves, l'ancienne joueuse, âgée de 46 ans aujourd'hui, a eu le mérite d'être la première femme arabe à avoir atteint le Top 100 et d'avoir atteint la 75e place mondiale. Aujourd'hui, pas d'attaque en justice, mais seulement la volonté d'aider les jeunes filles qui liront son témoignage à dénoncer leurs agresseurs et à éviter certains pièges. Un témoignage glaçant mais nécessaire.