FFT - Pro A - Les joueurs se battent pour le maintien des Interclubs
Par Alexandre HERCHEUX le 30/08/2020 à 17:13
C'est toujours le flou artistique du côté de la FFT. On avait cru comprendre que la tendance était à l'annulation des Interclubs Pro A et Pro B mais rien n'est officiellement acté. Le circuit reprend vie, les Interclubs viennent de se jouer en Suisse... En coulisses, les joueurs se mobilisent. Dans l'Alsace, Albano Olivetti espère un revirement. "Avec beaucoup de joueurs, on a créé un groupe sur les réseaux pour que la Fédé revienne sur sa décision. Parce que sans l'argent des Interclubs, je pense que beaucoup de joueurs vont mettre un terme à leur carrière professionnelle."
Vidéo - Philippe Huon du TC Quimperlé et l'annulation des Interclubs
L'Alsacien n'étaot pas le seul à ne pas comprendre le positionnement de la FFT. "Oui, nous sommes très déçus que cela ne se fasse pas. Nous sommes dégoûtés par les arguments avancés. Chez nous, tous les joueurs sont là, c’est dommage, cela ne va pas dans le bon sens", lâchait Sébastien Tesson, capitaine du SNUC, chez nos confrères de Ouest France. Au micro de Tennis Actu, Philippe Huon, capitaine du TC Quimperlé, finaliste en 2019, a donné son opinion sur la décision de la FFT. Pour lui, la décision n'est pas scandaleuse mais un peu trop rapide. le mois de novembre est encore bien loin. "Pourquoi s'affoler si vite ?"
"Annuler si tôt, c’est un peu bizarre"
Philippe Huon, nous avons appris il y a peu que les Interclubs Pro A et Pro B n’auraient pas lieu cette année. J’imagine que pour vous c’est un coup dur en tant que capitaine du TC Quimperlé. Comment avez-vous appris la nouvelle ?
Je l’ai apprise grâce aux joueurs. Ils ont un petit groupe WhatsApp et ils m’ont prévenu de la nouvelle. Nous, on avait voté pour la tenue du championnat car c’est vraiment une animation importante pour le TC Quimperlé. On fait payer un petit peu les entrées, c’est une grande fête, on fait un village. C’est vraiment un moment important de la saison donc ça va faire un manque sportif pour les gens de la région. En tant que coach, c’est un manque aussi pour moi car c’est une occasion de côtoyer le haut-niveau international. Ce qui me semble bizarre, c’est que cette décision ait été prise très vite. Ça a été le cas pour le foot ou d’autre compétitions. Pourquoi s’affoler si vite ?
Il y a eu une enquête menée par la FFT, c’est bien ça ?
Oui tout à fait. On a reçu une enquête nous demandant si on voulait que le championnat ait lieu ou pas. J’en ai discuté avec mon président et il avait répondu oui. Dans ce formulaire-là, on nous expliquait qu’en fonction des réponses, les championnats auraient lieu ou non. On a donc pensé que la plupart des clubs étaient contre. On se plie à la majorité. J’ai reçu une lettre des joueurs qui veulent jouer donc je n’ai pas trop de réponses à tout ça honnêtement. C’est vrai qu’il y a des incertitudes notamment sur nos joueurs étrangers. Les clubs du Grand Paris sont un peu favorisés car ils ont les meilleurs Français. Pour nous, c’est vrai que ça pourrait être plus compliqué mais peu importe, c’est un moment important pour un club.
Quels ont été les arguments pour décider de cette annulation ?
Sincèrement, je n’ai pas reçu de lettre officielle. Les arguments étaient l’incertitude autour de la venue des joueurs étrangers et de la présence de public. Mais encore une fois, annuler si tôt, c’est un peu bizarre. En novembre la situation peut changer.
"Il faut être honnête, en temps normal il y a beaucoup de monde, les gens sont collés pour voir les matches"
On a vu le capitaine du SNUC très remonté chez nos confrères de Ouest France, reprochant notamment la décision de certains présidents de clubs qui ne pouvaient pas avoir leurs meilleurs joueurs, vous êtes d’accord avec lui ?
Je connais bien le SNUC. Il y a beaucoup de jeunes que j’ai formés là-bas. Ça se défend. Après, sans joueurs étrangers, il n’y a pas de championnat. S’il n’y a que des joueurs français, le niveau baisse forcément. A l’origine nous avons joué avec des joueurs formés au club donc je suis d’accord avec ce principe. Mais après, on est obligé d’avoir des étrangers pour être compétitif. Les joueurs français sont très difficiles à faire venir à Quimperlé. Dans les grandes villes, c’est plus simple. Donc on serait défavorisé sans étranger mais on a envie de le faire quand même. Après ce qui me fait peur, ce serait une potentielle inflation des prix des joueurs français parce que les étrangers ne peuvent pas jouer. Notre budget n’est pas extensible à Quimperlé.
Et financièrement pour le club, l’annulation va-t-elle avoir des conséquences ?
Depuis 10 ans, les Interclubs ont un budget à part financé uniquement par les sponsors et quelques aides publiques. On ne veut pas augmenter nos cotisations etc. A priori, nos sponsors nous suivaient encore cette année. On aura une petite perte avec les entrées mais ce n’est pas énorme puisque nos entrées sont à 5€. Ce n’est pas dramatique.
Donc en conclusion, votre interrogation concernant l’annulation des championnats, c’est simplement la précocité de la prise de décision ?
Exactement. Cela étant, il faut être honnête, en temps normal il y a beaucoup de monde, les gens sont collés pour voir les matches. Si on doit laisser un mètre entre les spectateurs, ce ne sera pas une fête. Il faut vraiment que ce soit une fête du tennis. Il y a une très grosse ambiance chez nous. Moi ça me dérange quand il n’y a personne et pas de bruit. SI ça n’existe plus, là je pense que ça n’a plus trop d’intérêt. C’est aussi un argument qui va vers la décision de la FFT. Mais, en novembre, la situation peut être meilleure…