
ITW - Mallaurie Noël : "Atteindre les qualifs de Grand Chelem..."
Publié le par Alexandre HERCHEUX
Elle a été la révélation du WTA 125 d'Angers puis a confirmé à Limoges. Bénéficiaire d'une wild-card chez elle, Mallaurie Noel, 449e mondiale début décembre, a atteint les quarts de finale dans l'Anjou après deux performances obtenues face à l'Indienne Ankita Raina puis face à la Slovène Polona Hercog, ex-35e mondiale. La Nantaise de 27 ans s'était signalée en octobre en atteignant les demi-finales au 25 000 $ de Hambourg. Lors des Interclubs, elle avait affiché une bonne forme avec son club de l'Entente Yonnaise. Mais rien ne laissait présager un tel niveau de jeu.
Mallaurie Noël au micro de Tennis Actu
Cousine de Pauline Parmentier, Mallaurie avait même pensé à arrêter lorsque la pandémie a démarré en 2020. Finalement, la Frenchie s'est accrochée et se donne un an et demi pour atteindre les qualifications de Grand Chelem. Consciente de ce qu'elle est capable de faire désormais, Mallaurie Noël pourrait bien continuer de surprendre en 2022. Avec le sourire, la jeune femme, 388e mondiale, est revenue sur son mois de décembre - achevé par un succès au CNGT de Vivaise - mais a aussi parlé de son parcours, de ses moments difficiles et de ses ambitions pour 2022 au micro de Tennis Actu.
"J’ai eu une année compliquée et ça arrive quand je lâche un peu prise"
Mallaurie, ça a été un mois de décembre assez fou avec les deux premiers WTA 125 de ta carrière... Trois victoires dont une contre Polona Hercog et un best ranking à la 388e place. Tu es aux anges on imagine ?
Oui ! Je ne m’y attendais pas, finir l’année comme ça… C’était deux belles expériences à Limoges et Angers. J’ai bien joué et j’ai su saisir les occasions des wild-cards donc c’était top.
Tu ne l’avais pas imaginé ?
Etant donné que je n’ai pas beaucoup de titres sur le circuit secondaire… pour moi c’était avoir ces titres et ensuite faire les WTA. Avoir une wild-card en WTA, je n’y pensais même pas. Je galère déjà à avoir des wc sur le circuit secondaire… (sourire). Angers, c’était chez moi, ma région, donc j’ai tenté et je l’ai eue.
Comment expliquer qu’à 27 ans, tu réussisses à avoir ton meilleur classement et à faire ta meilleure saison ?
C’est quand on s’y attend le moins que ça vient. J’ai eu une année compliquée et ça arrive quand je lâche un peu prise. J’ai joué sans pression, sans attente et c’est arrivé.
"J’ai pensé à arrêter avec le Covid. Je me suis demandée s’il ne fallait pas changer de projet"
Peux-tu nous parler un petit peu de ton parcours ?
J’ai commencé à 10 ans, à Sautron, dans la banlieue de Nantes. J’ai eu un entraîneur privé pendant 10 ans. Ma Ligue m’a toujours soutenue aussi. Et maintenant, j’ai un entraîneur privé pour me suivre en tournoi.
Le circuit secondaire peut être usant. Tu as confié avoir pensé à arrêter ? Qu’est-ce qu’il se passait dans ta tête à ce moment ?
J’ai pensé à arrêter avec le Covid. J’avais 25 ans. Ce n’est pas comme si j’avais 18 ans où l’on ne se pose pas de questions. Je me suis demandée s’il ne fallait pas changer de projet. Finalement, quand les tournois ont repris, j’ai vu que ça me manquait, que je voulais voyager et rejouer. Je voulais des résultats et ce n’est pas venu donc le début de saison a été difficile. J’ai lâché prise en fin d’année et les résultats sont venus.
J’ai vu que tu étais passionnée par les voyages. Ça a pesé dans ta décision ?
Oui mais c’est plutôt l’envie de continuer à m’entraîner. Tous les matins, je voulais à l’entraînement. Ça me manquait et tant que ça me manquera, je continuerai.
Est-ce que tu t’es dit que ce chapitre de ta vie n’était pas encore fini ?
Oui, j’ai ce sentiment ! Surtout avec ces résultats. Je ne voulais pas arrêter et avoir des regrets. Je me suis dit « Ok, tu vas prendre un entraîneur avec toi sur les tournois, ça sera dur financièrement mais tu auras tout donné. »
"Je voyageais seule et c’était hyper dur… Je stagnais aussi à cause de ça"
J’imagine que financièrement c’est compliqué, ça ne t’a jamais usée ? Comment tu t’en sors ?
J’ai des sponsors qui m’aident pas mal et surtout la Ligue des Pays de Loire qui a toujours été reconnaissante envers moi. Je peux m’entrainer avec des coachs là-bas et ils m’aident financièrement aussi. Je fais des CNGT pour financer mon année avec aussi les matchs par équipes.
Tu as déjà été stressée par l’aspect financier sur le court ?
Non pas trop… Jusqu’à 18 ans, mes parents me finançaient. Ensuite, les premières années ont été dures à gérer mais ensuite je me suis adaptée. Si jamais je n’ai pas assez d’argent, je fais moins de tournois et voilà mais jamais je ne me mets de pression.
Comment tu faisais avant d’avoir un coach privé ?
Je voyageais seule et c’était hyper dur… Je stagnais aussi à cause de ça. Il y a des filles qui jouent bien, des jeunes qui arrivent. C’est dur de rivaliser avec les filles accompagnées tout le temps et je me sentais vraiment seule.
On rappelle que tu es cousine avec Pauline Parmentier. Elle a pu t’aider dans ton projet ?
C’est sûr que j’ai toujours suivi sa carrière. Maintenant, elle a plus de temps, elle est plus disponible donc c’est trop bien et j’en profite c’est clair.
A l’inverse, est-ce qu’on t’a « fatigué » avec ça ?
On essayait de ne pas trop en parler pour éviter ces questions. A Angers, on était tout le temps ensemble donc on ne pouvait pas nier. On sera confrontées à ces questions mais c’est plutôt positif que négatif.
"Je me suis rendue compte que j’avais le niveau"
Comment vois-tu 2022 maintenant, tes plans ont changé ?
Ça n’a pas changé mes plans. Je prends des vacances et ensuite je fais ma prépa physique. Mon état d’esprit a changé. Je me suis rendue compte que j’avais le niveau pour enchaîner des matchs contre des joueuses top 200. J’ai pris conscience de choses que je devrai développer.
J’imagine que les années sur le circuit secondaire ont fait que tu doutais de toi aussi ?
Oui, il y avait beaucoup de hauts et de bas. Je pouvais jouer comme ça un match et ensuite tout de suite me remettre en question. Maintenant, ça me donne envie de continuer, battre ces filles-là.
A quoi ressemblerait une année 2022 réussie ?
Ouhla… (sourire) Je ne vais pas parler de résultats mais plutôt d’attitude. Si j’arrive à garder cette motivation et cet axe de travail, forcément les résultats en découleront.
Un deuxième titre, ça sera sûrement un objectif important. Est-ce que les qualifs de Roland-Garros peuvent être la carotte de la première moitié de saison ?
Non non. Je préfère avancer chaque semaine. Je me concentre chaque semaine sur mes tournois et on verra.
"Je me suis donnée un an, un an et demi avec mon coach"
Tu as encore plein d’années à donner au tennis mais as-tu penser à la suite ?
Oui, j’y ai pensé quand ça n’allait pas. Je me suis donnée un an, un an et demi avec mon coach. Je me suis fixée ce temps-là. Pourquoi pas passer mon diplôme d’entraîneur. Je suis en formation architecte d’intérieur.
Ça veut dire que dans deux ans, si tu es 400e, tu passeras à autre chose ?
Oui voilà ! Ce que je veux, c’est aller au-dessus et jouer au plus haut niveau. Donc atteindre les qualifs de Grand Chelem.
Tu n’es pas du tout stressée à l’idée de tourner la page tennis ?
Non je ne suis pas stressée mais je sais que ce sera dur d’arrêter. J’ai toujours envie de jouer. Si j’arrête le circuit, je ferai toujours des CNGT. De là à ce que j’arrête complètement le tennis, il y a encore des années.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour les prochains mois ?
Des bonnes vacances déjà ! (rires) De refaire des tournois comme ça, de prendre du plaisir surtout. De continuer mon chemin.
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