La Raquette à Doudouce - Quand le Corona attaque la Couronne !

Il est de retour sur Tennis Actu. Il vous a livré et régulièrement sa vision tennis lors du dernier Roland-Garros en 2019. Il... c'est tout simplement... Philippe DOUCET dit "La palette" ! Vous connaissez forcément ? Le consultant phare foot de Canal +. Né le 16 août 1962, Philippe DOUCET est aussi et aujourd'hui gérant de son entreprise "La Palette a Doudouce" et a choisi de nous livrer régulièrement sa vision tennis dans cette situation si particulière liée au Coronavirus : "La Raquette à Doudouce" est donc de retour et c'est sur Tennis Actu. Merci à lui !

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"On croyait bien que le gazon poussait sur la terre"

On croyait bien que le gazon poussait sur la terre. Même Nicolas le jardinier (référence Old Fashion, limite Old England) n’avait jamais dit le contraire. Mais le Coronavirus est passé par là, bousculant tous nos acquis. En cette drôle de saison 2020 de tennis, c’est donc bien la terre qui va recouvrir le gazon. Celui de Wimbledon recouvert par la terre de Roland-Garros. Wimbledon n’aura donc pas lieu cet été, quand Roland-Garros s’est frayé – à la hussarde - un trou dans le calendrier du 20 septembre au 4 octobre…si la saison de tennis reprend bien. Pourtant, j’étais bien prêt. Si j’ai délaissé les revivals foot (sauf France-RFA 1982, un must d’émotions…), je n’ai pas lâché le tennis. Je me suis fait un best-of sur mesure avec du vert et du Wim dans les grandes largeurs. Réviser et revisionner comment Federer aurait dû battre et Nadal et Djokovic à peu près dans les mêmes proportions sur le pré de Wim.  

Mais il arrive – c’est rare à ce niveau – que le meilleur ne gagne pas et Roger le magnifique est resté à quai. Plus embêtant pour lui, il n’y aura pas de revanche en 2020. Et le temps commence à compter pour celui qui fêtera ses 39 ans le 8 août prochain. Je ne sais pas si Roger Federer est assuré contre le temps qui passe, mais Wimbledon a montré qu’il reste le grand maître du business en cette occasion. Wimbledon était assuré contre une pandémie… Des quatre Grand Chelems, c’est bien le seul à être assuré de la sorte, à hauteur de son budget ou presque, moyennant un coût d’1 à 2%, soit quelques millions d’Euros.

"On avait imaginé que Wim puisse être décalé"

Certes, la probabilité est faible puisque c’est le premier grand-chelem annulé depuis la deuxième guerre mondiale. Nous sommes donc bien en guerre pour que l’herbe soit aussi peu verte, même chez les voisins. Et la guerre semble tourner à l’avantage de la terre, plus malléable que l’herbe. On avait imaginé que Wim puisse être décalé. Oh, jusqu’au mois d’août, car la surface est bien trop saisonnière pour s’aventurer plus loin. Wimbledon a choisi de ne pas vivre dans l’incertitude et a préféré bâcher ses courts. 

Imaginez une Laver Cup, en plein Roland-Garros

Roland-Garros a plus de souplesse au niveau des dates et s’est autorisé une prise de risque automnale. Mais aussi parce que, faute d’assurance, il faut assurer le fonctionnement d’une FFT qui dépend largement du succès de Roland et de ces 260 millions d’Euros de budget. Toutefois, on aimerait être sûr de la fin de la fable. Qui est de l’œuf ou de la poule, qui de la terre ou de l’herbe ? On aimerait donc bien entendre le son des balles sous le nouveau toit de Roland-Garros avec les meilleurs mondiaux au rendez-vous. Et éviter de vivre le moment où les Grand-chelems se sont fâchés avec le tennis. Imaginez une Laver Cup, en plein Roland-Garros, rassemblant tout ce qui se fait de mieux (hors Djoko et Nadal, sans doute) sous prétexte que le passage de New-York à Paris ne laisse aucune chance aux non-terriens.

On ressortirait alors les plus tristes moments de la guerre du professionnalisme des années 70, lorsque Rod Laver ne disputait plus les Grand Chelems. Et que même Borg ratait l’édition 1977 de Roland pour aller surfer sur les dollars de la WTC. Bref, le Corona a peut-être renversé une Couronne en 2020. Mais la terre n’a pas encore gagné le combat… !