Roland-Garros - Sevastova : "Personne ne méritait de perdre"
Par Adrien BACHY le 31/05/2019 à 17:31
Anastasija Sevastova est une véritable miraculée. Opposée à Elise Mertens, la Lettone a dû sauver cinq balles de match dans un troisième et dernier set d'anthologie pour finalement s'imposer. Victoire 6-7(3), 6-4, 11-9 dans un match qui a duré plus de trois heures. Elle se retrouve pour la première fois de sa carrière en huitièmes de finale à Roland-Garros où elle sera opposée à Marketa Vondrousova, une jeune Russe prometteuse.
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Félicitations, c'était extraordinaire. Que pouvez-vous nous dire concernant les balles de match que vous avez sauvées ? Qu'est-ce que vous aviez à l'esprit ? Vous étiez très agressive ?
Oui, je n'étais pas agressive auparavant, j'ai dû le devenir à un moment. J'ai dû jouer mon jeu. Je ne pensais pas à la défaite, mais à la victoire. Je devais faire ce qu'il fallait.
Le tableau est assez ouvert, il y a toujours des chances mais vous pensez qu’elles sont encore plus fortes aujourd'hui ?
Tout le monde sait jouer au tennis ici. Il y a de jeunes filles, des étoiles montantes qui ne sont pas tête de série, mais qui jouent très bien sur terre battue, notamment Vondrousova qui a eu une excellente saison. C'est encore un tableau difficile, quel que soit le prochain adversaire.
C'est probablement le plus long match que vous avez joué, 3 heures 18. Qu'avez-vous appris concernant votre force mentale ?
Je ne sais pas si c'est le match le plus long. Je n'ai pas regardé les statistiques, je ne vais pas les consulter. Il faut tenir bon, elle a joué de façon extraordinaire. Elle était également fatiguée, elle s’est beaucoup déplacée sur le court. Je me sentais bien physiquement, ce qui m'a aidée. Il faut jouer agressif. À l'entame du match, cela n'a pas fonctionné mais lors de la troisième manche j'ai trouvé mon rythme. Nous avons toutes les deux mieux joué à la troisième manche.
Vous avez votre coach, mais qu'en est-il de Thomas Muster ? Il vous conseille ?
Je n'ai pas vraiment de relation avec lui. Il a une femme. Il conseille mon coach et ils s'entretiennent parfois. Parfois, nous sommes en contact directement mais il me fait peur. Il parle à mon coach, il n'a pas beaucoup de temps libre, il a d'autres engagements. Il joue un rôle important, c'est un modèle, c'est un adversaire redoutable, il a gagné ici. Il a de bons conseils à prodiguer.
Vous souhaitiez monter au filet plus souvent, mais votre coup droit était extrêmement précis et redoutable, c'est pour cela que vous avez préféré ne pas monter au filet.
J’étais à l'aise avec mes coups droits, c'est difficile quand on ne s'entraîne pas beaucoup. Lorsqu'on ne se sent pas prête à monter au filet, notamment lorsque vous êtes à 7 partout ou 7-8, ce n'est pas ce que l'on aime faire se précipiter au filet. Je l'ai fait à un moment. Il est certain que je voudrais le faire plus souvent, je serais plus à l'aise.
Vous dites qu’elle relançait beaucoup de balles, elle vous a rendu folle avec sa défense à un moment ?
Non, mais je devais jouer de façon plus agressive. Je pense qu'elle a eu une baisse de régime lors de la troisième manche. Cela a été à mon avantage. Elle a réussi à relancer toutes mes frappes. Ce n'est pas une joueuse facile.
Pouvez-vous synthétiser ce qui vous a permis de l'emporter ?
C'est probablement mon jeu agressif qui a porté ses fruits, j'ai tenu bon. Ce n'est pas facile lorsque vous êtes mené 5-6, 5-4. La tendance aurait pu être renversée. Ni elle ni moi ne méritions de perdre. Suis-je une meilleure joueuse qu’elle ? Non, cela ne s'est joué à rien. Cela ne signifie pas que je suis une meilleure joueuse qu'elle. Il faut une dose de chance. Si nous venions à jouer encore ensemble, je pourrais perdre.