Tennis. Roland-Garros - Stan Wawrinka : "Je peux faire des dégâts"
Par Karl BOULLAND le 05/06/2015 à 20:51
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Qualifié pour la finale suite à sa victoire ce vendredi contre Jo-Wilfried Tsonga, Stan Wawrinka s'est montré intraitable face au Manceau. En conférence de presse il a exprimé sa satisfaction mais a également tenu à tempérer ses propos de la Coupe Davis qui lui valent depuis le début du tournoi les sifflets du public français.
Vous avez eu 15 balles de break, vous en avez sauvé 17. Comment cela se fait-il ? C'est surprenant parce que vous deux, vous servez très bien.
Oui, c'est certain. Il est surprenant de voir que l'on a eu autant de balles de break l'un et l'autre. Je ne pense pas que celui qui en a le plus a le plus de chance. Le serveur a un premier service très agressif et après, c'est difficile. Je sais notamment que lorsqu'on était à 5/5 dans le deuxième, j'ai eu beaucoup de possibilités de le breaker, mais il est revenu avec un gros service et un coup droit, il n'y avait donc rien à faire. Pour moi, c'est la même chose.
Félicitations ! Depuis les deux derniers matches, vous arrivez à passer votre service. Vous n'avez été breaké qu'une fois. Vous vous sentez solide et confiant pour la finale ?
Je me sens bien dans tous les compartiments de mon jeu, grâce à mon service aussi. Je me sens fort, je joue bien, la bataille était difficile. Jo est difficile à battre, notamment, ici, à Paris. Le match aurait pu se passer différemment avec peut-être la possibilité pour lui, dans le troisième set, de mener la danse. Mais mentalement, j'étais là, présent. Je suis resté calme et je me suis concentré sur mon plan de jeu. Je suis très content. J'apprécie vraiment ce moment avant de passer à la finale.
L'année dernière, vous avez perdu, ici, au premier tour. Quand avez-vous commencé à penser, cette année à atteindre la finale à Roland Garros ?
Aujourd'hui. (Rires) L'année dernière, j'ai joué un bon tennis avant de venir ici. J'avais confiance en mon jeu mais là, je n'étais pas vraiment présent. Pendant le premier match, j'ai fait tellement d'erreurs, je n'ai pas réussi à gagner le match. Cette année, c'était différent pour moi. J'ai bien joué, j'étais très confiant. J'ai eu de nombreuses semaines pour jouer à Madrid, Genève et Rome. Je suis arrivé ici plus tard, j’en ai profité pour ne pas venir trop tôt, pour ne pas trop penser à Roland Garros, au tirage au sort, etc. Voilà, c'est mon jeu. Lorsque je joue vraiment bien, je peux vraiment faire des dégâts mais je ne joue pas mon meilleur tennis à chaque match. Il faut donc que je me concentre sur chaque match. Je joue très bien depuis le début du tournoi. Je suis très concentré sur la façon dont je joue, dont mentalement je gère la pression. Je suis moi-même surpris et content de la façon dont j'ai joué les derniers matches.
Vous menez d'un set, et d'un break tout, va bien et après ça devient plus dur. Est-ce dû à la tension ou est-ce à cause d'une alerte physique à cause de la chaleur ?
Cela a été plutôt d’abord la nervosité et une perte de concentration totale. On doit être concentré à 100 %. Je me suis mentalement évaporé probablement à cause de la nervosité. J'ai fait un jeu que je lui donne, en faisant des doubles fautes. Je le relance après dans le match mais il commence à mieux jouer, à être plus agressif. De mon côté, je commence à être plus lourd, à ne pas me sentir au top. Je pense qu'il y a eu un coup de nervosité, plus un coup de chaud. Après cela devenait difficile, je me sentais plus lourd. Je me suis battu avec ce que j'avais à ce moment-là. Je sais aussi comment se passent les matchs en 5 sets. Cela a toujours été comme cela, surtout de mon côté. On a plusieurs vies dans un match en 5 sets. Les moments où on se sent moins bien, il faut pousser au maximum parce qu’on ne sait pas comment est l'adversaire et on ne sait jamais quand cela va repartir. Le fait qu'il ne me breake pas, qu'il ne prenne pas l'avance au troisième, cela m'a permis de rester au contact, de me relâcher, de retrouver mon jeu.
Je voudrais revenir sur l'attitude du public. Vous avez été sifflé quand vous vous êtes présenté sur le court pour le saluer. Comment l’avez-vous vécu et qu’en pensez-vous ?
J'ai déjà été sifflé bien plus fort lorsque j'ai joué contre Simon sur le Lenglen en rentrant sur le terrain, en saluant le public après avoir gagné le match. J'ai l'impression que ce qui s'est passé en Coupe Davis l'année passée reste un peu au niveau du public. Comme je l'ai dit, j'ai dit des choses qui sont allées trop loin mais je n'ai jamais cherché à blesser personne. Ce n’était pas de la méchanceté mais du « chambrage », comme eux ont pu en faire. Je pense qu’ils ne prennent que ce que j'ai dit et pas tout ce qui s'est passé avant par rapport aux joueurs français. De notre côté, on n'a aucun problème avec Jo et d’ailleurs, cela se passe très bien avec lui. On s'entraîne souvent ensemble. J'étais le premier content pour lui qu'il rejoue bien et qu'il soit en demie, ici. Je suis le premier déçu qu'il ne passe pas aujourd'hui, même si je suis très content que ce soit moi ! Entre nous, les joueurs, la Coupe Davis, c'est du passé. Ils ont une chance de la gagner cette année.
Ces sifflements vous ont-ils blessé ?
Disons que je ne pense pas qu'il y ait un joueur qui aime se faire siffler, peut-être un ou deux... (Rires.) Forcément, cela ne fait pas plaisir parce que je ne pense pas être un méchant gars et être quelqu'un qui cherche les embrouilles. Je suis là pour gagner mes matches et avancer, tout simplement. Si on me siffle comme quand j'ai battu Simon et que j'ai remercié le public, je ne remercierai plus et je sortirai du terrain. Il n'y a aucun problème avec cela.
Propos recueillis par la rédaction de TennisActu