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Lucas Pouille : "J'ai commencé à entrer dans une dépression"

ATP
Publié le par Alexandre HERCHEUX

"J'ai commencé à avoir un côté plus sombre et à entrer dans une dépression qui m'a amené, après Roland, en Angleterre, à dormir une heure par nuit et à boire seul". Lucas Pouille s'est confié dans un entretien réalisé par Quentin Moynet dans L'Equipe ce dimanche. Le Nordiste a décidé de revenir sur ses dernières années difficiles et évoquer sa dépression après Roland-Garros 2022. A 29 ans, le protégé de Thierry Ascione a pu rebondir en trouvant un cap (le dernier ?) : les JO 2024.

Lucas Pouille évoquait sa situation fin 2022

 

"J'ai commencé à avoir un côté plus sombre et à entrer dans une dépression qui m'a amené, après Roland, en Angleterre, à dormir une heure par nuit et à boire seul"

Très cash, Lucas, qui n'a plus que Le Coq Sportif comme sponsor, a expliqué sa descente en enfer de 2022. Touchant. "Je fais des efforts, je me mets minable à l'entraînement pendant des semaines pour qu'au moment où je suis prêt, ça pète. Je me retrouve à l'hôpital de Nice pendant quinze jours à faire du caisson hyperbare pour m'aider à guérir plus vite. Je suis entouré de gens malades, mourants, des cancers en phase terminale... Et moi je suis là pour ma petite fracture à la côte. Ça peut t'aider à relativiser, mais, moi, ça me foutait le cafard. J'ai commencé à avoir un côté plus sombre et à entrer dans une dépression qui m'a amené, après Roland, en Angleterre, à dormir une heure par nuit et à boire seul. Impossible de fermer l'oeil. Je m'enfonçais dans un truc glauque. Je me levais avec les yeux éclatés. Tous les matins, Félix me demandait : "Tu ne dors pas ?" - "Si, si, je fais des allergies, la moquette, le pollen, l'herbe..." Je lui mentais. Je m'enfermais, je n'en parlais à personne. Comme je ne suis pas le mec qui parle le plus... J'étais dans une sale phase. Et j'ai pris la décision de dire stop. Sinon, j'aurais fini à Sainte-Anne, chez les fous. Pour ma santé mentale, il fallait arrêter. J'allais prendre le mur. Ce n'était pas me respecter en tant que joueur. Je ne pouvais pas montrer cette image de moi. L'élément déclencheur, c'est en pleine nuit, je reçois une notification sur mon portable et je vois une photo de ma fille. Là, je me dis : "Ce n'est pas possible. Ciao !"

 

"Faire les Jeux à Paris, c'est l'expérience d'une vie. J'ai envie d'essayer"

Tombé 459e à l'ATP, l'ancien 10e mondial a eu besoin de couper pour laisser derrière lui des heures bien sombres. Blessés à de nombreuses reprises depuis 2019, le Tricolore, demi-finaliste de l'Open d'Australie cette même année, a réussi à retrouver un nouvel objectif : les Jeux Olympiques 2024. "J'y pense tous les jours. C'est le seul événement auquel je n'ai pas participé. Faire les Jeux à Paris, c'est l'expérience d'une vie. J'ai envie d'essayer." Tout en sachant que son corps pourrait lâcher une nouvelle fois et que ce serait la fin. "Ah oui... Si demain j'en reprends pour quatre mois, ce sera sans doute la blessure de trop", a-t-il affirmé dans cet entretien. Il faut espérer que Lucas puisse enchaîner les tournois pour retrouver petit à petit un bon classement et pouvoir envisager sérieusement son objectif. Le Nordiste reprendra au challenger de Houston la première semaine d'avril puis enchaînera à SarasotaTallahassee et Savannah

 

Lucas Pouille après sa défaite d'entrée à Roland-Garros 2022

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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