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Philippe Doucet : "Quand Jo Tsonga vibre avec Novak Djokovic..."

Roland-Garros
Mis à jour le par Alexandre HERCHEUX

Il est de retour sur Tennis Actu pour vous livrer ses chroniques. Philippe DOUCET dit "La palette" ! Vous connaissez forcément. Le consultant foot de Canal +. Né le 16 août 1962, Philippe DOUCET est aussi et aujourd'hui gérant de son entreprise "La Palette a Doudouce" et cette année, en balade tous les jours à Roland GarrosPhilippe Doucet nous raconte une anecdote par jour… et c'est sur Tennis Actu.

Novak Djokovic, son dernier match à Roland-Garros ?

 

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"Il n’est pas banal de passer un set à discuter avec Jo-Wilfried Tsonga tandis que Sinner et Djokovic"

Il n’est pas banal de passer un set à discuter avec Jo-Wilfried Tsonga tandis que Sinner et Djokovic s’escriment lors d’une demi-finale de Grand-Chelem. La scène se passe à côté du plateau de télévision d’ Amazone Prime où officie Tsonga en night session. Il ne s’agit évidemment pas d’une interview, mais d’une discussion entre amoureux de tennis devant un match gigantesque. Les anciens joueurs sont parfois durs dans leurs jugements sur le tennis. Mais là, Jo est à fleur de peau. On sent même ses jambes titillées par l’idée de descendre dans l’arène ! « Quel match ! Ils s’envoient des sacoches dans tous les sens. Et on les sent prêts à le faire pendant quatre heures s’il le faut ». Évidemment, il s’intéresse davantage à Novak Djokovic, un adversaire de longue date qu’il a, tout comme Nadal et Federer, parfois battu.

 

"Le deuxième set Sinner/Djokovic prend une dimension dantesque. « Une dinguerie », apprécie Tsonga"

J’ai récemment revu sur YouTube le fameux quart de finale contre le Serbe sur ce court Central en 2012. Et notamment les spectaculaires quatre balles de match du Manceau. Je partage évidemment ce moment avec Jo. « Ça avait frappé fort ce jour-là », sourit-il goulûment ! Je confirme, tandis que le deuxième set Sinner/Djokovic prend une dimension dantesque. « Une dinguerie », apprécie Tsonga.

Évidemment, voir Djoko se faire soigner à la fin du set lui procure un nouveau sourire. « On connaît par cœur. Mais au 4e set, on peut être sûr qu’il ne boitera plus. » Le bon moment pour évoquer le recordman en Grand Chelem. « On parle toujours du caractère de Djoko, de ses côtés tour à tour désagréables ou sympas. Mais on ne parle pas assez du joueur fantastique. Regarde ce coup droit ! Cette fluidité, ce timing qui lui permet de faire avancer la balle sans même forcer. » Évidemment, les parpaings qui voltigent sur le court coupe fréquemment la conversation. Et Tsonga n’est pas en reste sur Sinner. « Il est très impressionnant. Tout va vite. Ça frappe tellement fort que Djoko ne peut pas se permettre de reculer. Il est obligé d’être plus agressif que d’habitude. Sinon, il va trop courir et s’épuiser. » De fait, le Serbe force sa nature. Finie la campagne d’amortis du quart contre Zverev. À cette vitesse, impossible. Et ses rares essais ont été punis par le jeu de jambes de Jannik Sinner. D’où une réflexion de Jo-Wilfried sur l’évolution du tennis. « Sinner est le prototype du joueur de maintenant. Il est très fin, fait 1,95 m, frappe puissamment et se déplace comme un petit rapide. C’est fou ! D’autant qu’au début de sa carrière, il ne tenait pas, il n’avait pas la caisse. Moi, j’avais de la puissance avec le poids du corps. En me livrant bien plus. Du coup, difficile de revenir après. »

 

"Djoko essaie toute la gamme... Sinner a réponse à tout"

L’occasion pour Jo de rappeler qu’il n’était pas seulement le gros frappeur que l’on a en mémoire. « Bien sûr, je servais à 220 régulièrement et je frappais fort mon coup droit. Mais si je n’avais fait que ça, je n’aurais jamais battu des monstres comme Djoko, Nadal et Federer. Contre ces joueurs-là, il faut savoir défendre, varier. On ne fait pas tout le temps le jeu contre de pareils joueurs ». Et le Français d’énumérer toutes les 50 nuances de Jo : revers chopé pour abaisser la balle, arrondir pour ralentir, pour mieux ré-accélérer ensuite en coup droit, chip and charge, service-volée, etc. Un miroir au match que l’on suit. Djoko essaie toute la gamme : amortis, lobs pour ralentir le jeu, montées au filet, agressivité… mais rien n’y fait. Sinner a réponse à tout, même s’il a subi des balles de sets au 3e. Cela m’amène à penser que Sinner est également forcément plus riche que l’image très mécanique, robotique qu’il offre. S’il a pu répondre à un Djokovic qui a tout donné dans les deux derniers sets, c’est qu’il sait faire et contrer beaucoup de choses. Pas numéro 1 pour rien.

 

"Jo est sidéré par le niveau athlétique de ces joueurs"

Je me permets tout de même de dire à Jo que le premier match entre Musetti et Alcaraz correspondait beaucoup plus à ce que j’aime en tennis. Même si, évidemment, l’abandon de Musetti a interrompu le spectacle trop tôt. L’Italien, touché aux adducteurs, avait déjà lâché physiquement à la cuisse lors de la finale perdue à Monte-Carlo contre Alcaraz. Preuve que le très haut niveau ne pardonne pas sur le plan physique. Jo est d’ailleurs un peu sidéré par le niveau athlétique de ces joueurs. « Les gens ne se rendent pas compte du niveau physique de ces joueurs. Les joueurs classiques tiennent un set à ce niveau. Ceux-là sont hors norme, ils peuvent le faire cinq heures. »

 

"Jo a vibré vendredi soir à Roland-Garros. Et moi avec…"

Djokovic en est évidemment le plus bel exemple. Sauf qu’il a désormais 38 ans et qu’il finit son match en bouillie. Coupable d’un tie-break totalement raté (4 fautes directes, dont un smash impossible à rater), il finit pas s’incliner en trois manches et salue le public comme pour un adieu. Sur Amazon Prime, Jo-Wilfried Tsonga note que Djoko n’a jamais fait ça avant. « Est-ce le signe d’une passation de pouvoir ? Il fait un gros match et il en perd en trois sets ! ». Et Sinner vient de la battre pour la quatrième fois consécutive. Jo, lui, s’était retiré à 37 ans après une carrière plus qu’honorable. Mais sans doute en partie gâchée par les monstres Federer, Nadal et Djokovic qui ne lui ont jamais permis de gagner un Grand Chelem. Mais la passion du tennis est toujours là. Il a vibré hier soir à Roland-Garros. Et moi avec…

Publié le par Alexandre HERCHEUX

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