Valentin Vacherot, en plein rêve : "Je les voyais à la TV..."
Rolex Paris MastersLe tube de Shanghai est en train de devenir le tube de la fin d'année 2025 ! Ce jeudi, 24h après sa victoire dans la revanche des cousins contre Arthur Rinderknech, Valentin Vacherot s'est hissé en quarts du Rolex Paris Masters. Opposé à Cameron Norrie en huitièmes, le vainqueur du Masters 1000 de Shanghai s'est imposé 7-6(4), 6-4 pour décrocher un nouveau quart en Masters 1000, seulement deux semaines après sa magnifique aventure en Chine. Le virtuel 30e mondial porte désormais sa série à 10 victoires consécutives en Masters 1000. Au tour suivant, le Monégasque affrontera Félix Auger-Aliassime.
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"À vrai dire, l'anomalie était peut-être un peu plus que 204e, je savais que je jouais mieux que ça"
Bravo. Physiquement, comment tu te sens ? Parce que c'est un enchaînement assez costaud depuis Shanghai.
Oui, c'est un enchaînement costaud. Et Shanghai, c'est les Masters sur 12 jours, donc il y avait le jour off entre chaque match, là non. Il y a l'habitude, parce qu’en Challenger, c’était comme ça tout le temps. Tout va bien physiquement. Un match moins long aujourd'hui, donc un peu plus de temps pour récupérer pour demain, donc c'est cool.
Bravo. Les gens peuvent se dire que le 204e mondial qui gagne un Masters 1 000 est une forme d'anomalie. Quand on te voit jouer et qu’on voit tes qualités, quand on voit comment tu confirmes, on peut aussi se dire que l’anomalie, c'était peut-être avant, que tu n’aies pas percé plus tôt. Comment tu vois ça ? As-tu eu des signes avant-coureurs ces derniers mois où tu te disais « je ne suis pas loin de claquer un gros truc » ?
L'année dernière, avant que je me blesse, j'étais 110 à quelques points du Top 100. J'avais déjà très bien joué l'année dernière. Avec tous les points à défendre, j'étais un peu redescendu cette année. Ce qui était fou et ce qu'on se disait avec toute mon équipe, c’était que je jouais bien mieux cette année que l'année dernière, alors que j'avais tellement mal à passer les quarts de Challenger. J’avais fait énormément de quarts de finale, mais peu de demies et de finales. Mais c'est ce qu'on continue à croire. À vrai dire, l'anomalie était peut-être un peu plus que 204e, je savais que je jouais mieux que ça. Mais de là à me dire que j'allais faire ça, non, je n'y pensais pas. Je savais que mon niveau était aux alentours ou à la rentrée du Top 100, puis dans le futur, essayer de rentrer dans les 50, qu’un peu plus loin dans les 200.
"Je suis avec les joueurs que j'ai toujours regardés à la télé"
Bravo. On a beaucoup parlé de tout ce qui a changé autour de vous avec ce qui s'est passé à Shanghai. Comment c'est de l'intérieur par rapport aux autres joueurs dans le vestiaire ? Les regards ont-ils changé ? Y a-t-il eu des surprises ? Comment se passe la vie avec des joueurs de classement que vous n'aviez pas côtoyés avant ?
Tout ça est très cool pour moi, parce que j'ai la chance de côtoyer tous ces joueurs chaque semaine, que ce soit à Shanghai, à Bâle la semaine dernière, à Paris, ici. Je suis avec les joueurs que j'ai toujours regardés à la télé. Je suis maintenant avec eux dans le vestiaire, en entraînement et en échauffement. Je prends tout le positif à les regarder et à apprendre d’eux. J'ai encore tellement à apprendre. Évidemment, beaucoup de joueurs – quasiment tous – m’ont dit bravo pour ce que j’ai fait à Shanghai, et ça, c'est super. C'est moi qui ai tout à apprendre d'eux. Très heureux d'être sur ce grand circuit pour pouvoir apprendre de tout ça.
On parle beaucoup de ta confiance. J'ai une question par rapport au match de Fritz : en quoi d'avoir été proche de le battre, dans la foulée de Shanghai, t’a vraiment aidé en termes de confiance ? On parle beaucoup de feu de paille, etc.
Je savais que j'étais très attendu à Bâle sur ce premier match, 7 ou 8 jours plus tard de mon titre à Shanghai. La surface est très rapide à Bâle en indoor. C'était mon deuxième ou troisième tournoi en indoor de ma carrière. Je suis content de la manière dont je me suis adapté face à un des cinq meilleurs joueurs au monde. J'ai trouvé qu'il avait augmenté son niveau au fur et à mesure du match. Je suis resté dans la bagarre. Cela n’a pas été facile tout le temps. Je suis passé à deux points du match, j'ai perdu. À aucun moment, ce match a baissé ma confiance : il m'a donné énormément de boost et m’a donné encore plus envie de venir ici derrière.
Est-ce que tu avais en tête une sorte « d'opération séduction » vis-à-vis du public parisien, alors qu'on sait que c'est marqué, le petit drapeau rouge et blanc ? Finalement, tu as kiffé : il était acquis à ta cause.
Évidemment, aujourd'hui, j'ai pu kiffer à fond par rapport au match en lui-même d’hier où il était un peu plus dur de kiffer, beaucoup plus de tension. Aujourd'hui, j'ai pu revenir. Je suis arrivé détendu sur le match. J'ai pu lâcher mes coups directs sur les premiers jeux, même si Cameron jouait super bien. J'ai commencé à aller chercher le public à un moment où je sentais que j'en avais besoin. Il a répondu présent. Ils ont participé au match de la meilleure des manières. Je pense que tout le monde a adoré le moment et le match, et moi le premier !
Publié le par Alexandre HERCHEUX