Tennis. ATP - Jason Kubler, l'Aussie qui ne joue que sur terre
Par Christophe de JERPHANION le 07/12/2014 à 13:49
On parle énormément de la nouvelle génération australienne qui arrive au très haut niveau ces derniers mois. Mais, au milieu des Nick Kyrgios, Thanasi Kokkinakis, Bernard Tomic, James Duckworth ou Luke Saville, on en oublie un autre, un peu perdu de vue par les Australiens eux-mêmes. Jason Kubler a réalisé en 2014 la meilleure saison de sa jeune carrière, terminant au 136e rang mondial après une saison pleine et 260 places gagnées au classement ATP, ce que des blessures lui avaient interdit jusqu'ici.
Vainqueur à Sibiu, en octobre, de son premier titre sur le circuit Challenger, cet Australien de 21 ans, ancien n°1 mondial chez les juniors, a remporté son premier match sur le circuit ATP, à Düsseldorf, et disputé 29 tournois dans 14 pays différents au cours de cette année, mais aucun dans son pays. Et pour cause : il ne joue que sur terre battue.
En effet, ses genoux, qui lui ont pourri son début de carrière, lui interdisent de jouer sur dur. D'ailleurs, il n'a plus disputé le moindre match sur ce type de surface depuis 2011, avant que son articulation ne gonfle et devienne douloureuse. Voilà pourquoi, en janvier dernier, alors que se déroulait le tournoi de Brisbane, sa ville natale, lui se trouvait en Egypte, pour disputer et atteindre la finale du tournoi Futures de Charm-el-Cheikh.
La semaine prochaine, cet espoir du tennis australien passera une IRM et rencontrera des médecins au Queensland Tennis Centre, afin de décider s'il est sage ou pas de s'incrire aux qualifications du prochain tournoi de Brisbane, disputé sur dur.
"Je n'ai pas été blessé de toute l'année, pas une fois. Si je peux continuer à progresser, je ne sais pas où je peux finir. Avoir pu faire une année pleine est quelque chose de très excitant“, explique le joueur australien, tout sourire, dans un entretien à Fox Sports.
Celui qui fut soutenu dans sa jeunesse par la fédération australienne voyage aujourd'hui autour du monde sans coach attitré et ne reçoit même pas de conseils de la part d'un technicien lorsqu'il rentre à Brisbane.
A l'image de sa jeune compatriote Ashleigh Barty, Jason Kubler a fait une pause de trois mois pour décider s'il voulait ou non, parcourir le monde en tant que joueur de tennis professionnel, sachant que ses genoux fragiles l'empêcheraient sans doute longtemps de jouer dans son pays : “Je me demandais 'Est-ce que ça vaut vraiment la peine ?' Et puis, j'ai réalisé que je pouvais taper la balle toute la journée, chaque jour, et simplement aimer ça.
Être un bon junior n'a rien à voir avec le tennis professionnel. Quand j'étais junior, j'ai gagné 35 matches d'affilée sur les courts den dur pour devenir n°1 mondial. J'ai 21 ans et j'aimerais jouer au-delà de mes 30 ans. Donc, si je joue sur dur cet été et que cela raccourcit ma carrière de quelques années... Si je pouvais jouer sur dur, je serais sans doute dans le Top 100, actuellement. Les points que j'ai, je les ai gagnés à la dure".
Le choix de carrière de ce jeune joueur prometteur est cornélien. Mais, son niveau actuel pourrait lui permettre de se faire remarquer au printemps prochain sur la terre battue européenne. Avec, à la clé, une première participation à Roland-Garros ?