Tennis. Rolex Paris Masters - Herbert : "On aura tous la Covid-19 à un moment"

"On l'aura tous à un moment et on devra subir le fait de l'avoir"

En conférence de presse, l'Alsacien est revenu sur son approche de la situation actuelle et a reconnu avoir une approche assez fataliste face au Covid-19 en évoquant le test positif de Corentin Moutet. "Ça fait partie maintenant de notre vie et de la vie de tous les gens. J'ai plutôt le raisonnement de l’avoir un jour. On l'aura tous à un moment et on devra subir le fait de l'avoir. J'ai appris pour Corentin. J'ai vu qu'il était très fatigué. Ça m'a donné une petite réponse sur pourquoi il était dans cet état. Je suis un peu triste pour lui, que ça arrive au moment de Bercy qui est un tournoi important pour lui en tant que Parisien. J'ai appris ça après le match", a-t-il confié.

 "Je ne suis pas allé chez le coiffeur depuis février"

Sur une note beaucoup plus légère, P2H a évoqué avec humour son nouveau style capillaire. "Au niveau des cheveux, pas trop de commentaires à faire si ce n'est que je ne suis pas allé chez le coiffeur depuis février. Je laisse pousser. Au départ, je m’étais fixé l’objectif de ne pas me les couper jusqu'à la naissance de mon fils. Là, je suis tellement allé loin au niveau des cheveux que je ne peux pas faire machine arrière. Il faut que je tienne. J'ai l'objectif d'arriver à faire un man bun. J'ai un peu de temps à venir. Ce n'est pas facile mentalement, je vous avoue. Je donne tout", a-t-il expliqué. 

.@p2hugz 🇫🇷 passe lui aussi le 1er tour en s'imposant face à Tennys Sandgren �'�

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— ROLEX PARIS MASTERS (@RolexPMasters) November 3, 2020

Félicitations ! Je reviens sur ta douleur à l’épaule, ta gêne. C'est de quelle nature ? C'était important ? Ça t'a vraiment gêné dans le match ?

C'était un peu plus de la prévention. Sur le dernier jeu du second, j'ai commencé à sentir une petite douleur à l’épaule. J'ai demandé le kiné. C'était la fin du set. Je voulais qu'il essaie de me relâcher un peu parce que j'avais l’épaule un peu tendue. J'espère que ce n’est rien de grave. En soi, ça ne m'a pas gêné sur le match aujourd'hui. Je croise les doigts pour que ce soit pareil demain et le reste du tournoi.

Tu disais en anglais « rien à voir les conditions de jeu avec le match de Cologne ». Tu peux développer ? C'est spécifique au court 1 ? Le Central est peut-être plus lent ? Tu as eu des informations ?

Déjà, je pense que Cologne, c'étaient les conditions les plus lentes que je connaisse dans ce tournoi (et c'est un des rares, j'en suis un peu déprimé) ; il n'y a plus trop de tournois rapides. L'enchaînement indoor, on se dit que ça va être rapide, qu'on va pouvoir jouer un jeu vers l'avant. Quand on fait Cologne et Vienne, ce sont des surfaces limite plus lentes que Roland-Garros sous 11/12 degrés. Ici, on a la chance en tout cas d'avoir des conditions plutôt rapides, en tout cas la surface est rapide, les balles ne le sont pas vraiment. Ça me fait beaucoup de bien en tout cas à moi.

Félicitations ! Je n'avais pas encore vu les cheveux ! Il y a peut-être une explication ? Sur ton prochain match contre Raonic, il y a comme ça des styles, tu disais, qui se neutralisent, mais il y a parfois des styles qui se ressemblent et font de très beaux matches. Vous deux, ça peut donner quelque chose de joli. Tu en penses quoi ?

Au niveau des cheveux, pas trop de commentaires à faire si ce n'est que je ne suis pas allé chez le coiffeur depuis février. Je laisse pousser. Au départ, je m’étais fixé l’objectif de ne pas me les couper jusqu'à la naissance de mon fils. Là, je suis tellement allé loin au niveau des cheveux que je ne peux pas faire machine arrière. Il faut que je tienne. J'ai l'objectif d'arriver à faire un man bun. J'ai un peu de temps à venir. Ce n'est pas facile mentalement, je vous avoue. Je donne tout. Ensuite, pour Raonic, je l'ai joué en Australie début 2019, et c'est un joueur qui m'avait posé beaucoup de problèmes. En indoor, dans ces conditions, c'est un très gros client. J'espère, comme tu le dis, ça va être une belle confrontation et que j'arriverai à trouver un moyen de le gêner. Je pense que ça n'a pas été trop le cas sur son premier tour aujourd'hui. J'espère que je ferai mieux que Bedene.

Bonsoir. Comme Richard nous le disait, vous vivez avec cette angoisse permanente de ce virus, de savoir comment programmer vos matches dans des pays où vous pourriez rester bloqués, sachant que Corentin a dû être écarté du tournoi parce que positif alors qu'il était hier sur le court.

On angoisse, mais comme tous les gens un peu sur terre aujourd'hui. J’angoissais sur le tournoi de (inaudible), je n'y suis pas allé pour ça. Si j'avais été aux Etats-Unis, j'aurais fait la quarantaine de deux semaines avec Benoît et tous les autres, j'aurais joué aux cartes, etc. Oui, ça fait partie maintenant de notre vie et de la vie de tous les gens. J'ai plutôt le raisonnement de l’avoir un jour. On l'aura tous à un moment et on devra subir le fait de l'avoir. J'ai appris pour Corentin. J'ai vu qu'il était très fatigué. Ça m'a donné une petite réponse sur pourquoi il était dans cet état. Je suis un peu triste pour lui, que ça arrive au moment de Bercy qui est un tournoi important pour lui en tant que Parisien. J'ai appris ça après le match.

Au niveau économique, le circuit souffre beaucoup. Une question sur ton investissement sur la WTA à Strasbourg. As-tu des informations ? On l'a l'impression que les filles souffrent encore plus que les garçons. C'est un danger sur le circuit féminin.

Ce qui a été terrible sur la WTA c’est le fait de ne pas pouvoir avoir un Master de fin d'année en Chine. Le fait que finalement la saison de la WTA se termine plus tôt, il n'y a pas de moyens pour elles de venir travailler. Nous, on a eu la chance d'avoir un calendrier rallongé avec des tournois sortis de terre alors qu'ils n'étaient prévus au calendrier. De ce côté, on peut féliciter l'ATP d'avoir réussi à faire tout ça. J'ai forcément une pensée pour toutes les filles qui aujourd'hui n'ont pas la possibilité de travailler. Comme je le disais en anglais, je me sens privilégié et chanceux de faire mon métier. Dans l'événementiel, peu d'événements ont lieu. Je prends ça comme du positif et je sais qu'il y en a qui n'ont pas cette chance.

Ça commence à parler dans les vestiaires et ailleurs sur les craintes d'écroulement car économiquement le monde va mal et le sport également. Commencez-vous à vous inquiéter ?

Oui, forcément, c'est inquiétant. Toute cette période est très inquiétante en général. Je peux parler du tournoi WTA de Strasbourg. On a reçu un très grand soutien d'une part des partenaires de la région, de la FFT. Dans cette période, il y a eu beaucoup d'entre-aide. C'est ce qui va nous sauver pendant cette seconde vague et cette période particulière, c'est le fait de rester conjointement et de s’entre-aider et de continuer à créer et avoir des événements. Nous avons eu la chance avec le tournoi de WTA de Strasbourg d'avoir la possibilité de décaler le tournoi au mois de septembre à Roland-Garros. On a eu une édition extraordinaire. On fait partie des chanceux. Il faut remercier aussi la FFT qui a fait l'effort même à huis clos de faire ce tournoi. C'est important aussi de pouvoir avoir du sport à la télévision et des événements. J'espère que ça fait du bien au moral aux gens chez eux confiné de voir des événements. Cela me manquait énormément quand j'étais chez moi pendant la première vague. Voir du sport à la télévision fait du bien.

J’ai deux questions, une un peu rigolote. Merci de m'avoir appris un terme « man bun », c'est une coiffure réservée aux samouraïs au Japon. La fermeture des salons de coiffures ne te pose aucun problème ? Espères-tu toujours aller aux Double Masters et quelles sont les conditions ?

J’ai aussi une question : tu es à l'hôpital ? On dirait un docteur avec ta blouse. C'est quoi ?

Je consulte.

Donc tu fais toujours plus de choses… L'adaptation !

C'est mon petit bureau personnel !

Pour être tout à fait honnête. On ne se qualifie pas aux Masters sur le dernier tournoi de l'année. On a l'objectif quand on joue un tournoi d'aller au bout et ça va être notre objectif. On fera les comptes à la fin de la semaine. Je crois qu’on n’a aucune chance de se qualifier. Ça a été une année très dure pour nous, parce qu'on a pu jouer cinq tournois ensemble. Il y a eu le début de saison où on a fait que deux tournois. Ensuite, j'ai eu la naissance de Harper. Je n'ai pas pu aller aux Etats-Unis. On a pu jouer trois tournois depuis ensemble. C'était compliqué pour nous de nous qualifier pour les ATP Finals de Londres cette année. On est tristes mais c'est comme ça.