Tennis. Rolex Paris Masters - Pourquoi Jannik Sinner est "soulagé" après le titre à Paris ?
Ce dimanche, Jannik Sinner a écrit un nouveau chapitre de sa superbe saison en remportant le Rolex Paris Masters pour la première fois de sa carrière. En finale, l'Italien a dominé le Canadien Félix Auger-Aliassime en deux sets, 6-4, 7-6(4), décrochant ainsi son cinquième titre en 2025 après l'Open d'Australie, Wimbledon, Pékin et Vienne. Impressionnant durant toute la semaine parisienne, Sinner n'a pas perdu un seul set du tournoi, devenant le premier joueur depuis Carlos Alcaraz à Indian Wells en 2023 à remporter un Masters 1000 sans concéder la moindre manche. Au-delà de la victoire, ce succès lui permet de retrouver la place de n°1 mondial temporairement.
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"C'est un soulagement"
Félicitations Jannik. Tu as eu un titre à Vienne et, maintenant, ici, à Paris. De quoi es-tu le plus fier ?
C'était un match de haute qualité, il a très bien servi. J'ai eu quelques opportunités de break au deuxième set. Un parcours fantastique à Vienne et ici. Je suis très content. Maintenant, je me réjouis d'avance de Turin. Je veux aussi savourer cette journée très spéciale.
Félicitations. C'est une belle première à Paris, après Vienne. Est-ce que toi et ton équipe pensiez que ce serait possible, que ce serait un beau prélude pour Turin ? Avais-tu confiance en toi ? Pensais-tu que tu pourrais faire tout ce parcours ici ?
J'y allais match après match. Je voyais un peu comment je me sentais mentalement et physiquement. Pour Vienne, c'était une finale difficile. Mais il faut retirer quand même beaucoup de sentiments positifs d'un tel match. On est venus ici en essayant de comprendre les conditions de jeu sur le tournoi et comment ça se passe. On a vu les choses au jour le jour, comment on ressentait les choses. Et maintenant, le fait d'avoir ce titre aujourd'hui est très spécial pour moi.
Félicitations, tu as mis la barre haut, parce que tu as gagné tous tes matchs en sets secs. Comment tu te sens ? Soulagé ? Est-ce que tu es prêt à prendre un peu de temps avec ton équipe et ta famille ?
Je suis ravi de passer du temps avec mon équipe, avec mes proches, ceux qui m'entourent. Nous savons à quel point nous avons travaillé dur, combien d'efforts nous avons déployés pour y parvenir. Ce n'est pas encore fini. Donc ça ne signifie pas qu'on ne va pas savourer ce moment. Peu importe le titre, c'est toujours un sentiment fantastique que de remporter ce titre. C'est aussi un soulagement après une telle semaine. Cela a été très intense. Donc je suis ravi. Je vais prendre quelques jours de repos. C'est important maintenant pour le corps, mais aussi pour l'esprit de se reposer. Et je vais aussi essayer de me préparer de la meilleure manière possible pour Turin.
"Il y a des bons jours et des mauvais jours"
Tu as déjà remporté de nombreux grands titres. En quoi celui-ci est-il spécial et cette semaine a été spéciale pour toi ?
Honnêtement, chaque titre que l'on remporte est spécial en soi. Chaque titre est remporté dans des conditions spécifiques, parfois on se sent bien dans la semaine, parfois on a plus de difficultés, physiquement, mentalement… Celui-ci avait différents scénarios, sur le court, hors du tournoi. Je suis ravi de la manière dont j'ai géré toutes ces situations. Ce n'était pas chose aisée. Comme je l'ai dit auparavant, on voit au jour le jour. On essaie de comprendre ce qui est le mieux pour le jour en question. Je me concentrais surtout sur le jeu et sur le fait de jouer un bon tennis. Je suis ravi du match d'aujourd'hui. Aujourd'hui, c'était très spécial, parce qu'après Vienne, on arrive ici, on n'a pas beaucoup de temps. Je suis vraiment ravi.
On dit que les champions apprennent au quotidien. Qu'as-tu appris sur toi-même cette semaine ? Cela peut être juste un titre de plus, mais peut-être tu as appris quelque chose sur toi-même ?
Bien sûr. Généralement, on apprend plus de ses défaites, parce qu'on réfléchit davantage. Mais cette semaine cela a été aussi une courbe d'apprentissage, pour mieux comprendre mon corps. Cela montre aussi que chaque jour est différent. Il y a des bons jours. Il y a des mauvais jours. Donc, parfois, je me poussais dans mes retranchements pour certains matchs, même si on pouvait sentir de l'extérieur, d'après les résultats, que ce n'était pas le cas. Mais parfois, il y avait quand même des difficultés. Ce n'était pas facile. Et certains jours, on se sent mieux. Donc, je pense que c'est la leçon que j'ai tirée de cette semaine.
"Je m'efforce à sortir de ma zone de confort"
Bonjour Jannik. Tu as dit à New York, après la finale de l'US Open, que tu voulais échanger certains aspects des compartiments de ton jeu, développer certaines choses. Je pense que c'est encore un processus en cours. Mais pourrais-tu dire quelques mots sur ce processus ? Es-tu satisfait de ce que tu as obtenu à Vienne ou, ici, à Paris ?
Quand on va à un tournoi avec 100 joueurs, tous veulent s'améliorer. Il n'y en a pas un qui va être sur le tournoi pour juste frapper quelques balles. Ce que je fais n'est pas particulièrement spécial. Je fais ce que la centaine d'autres joueurs fait, mais j'y mets beaucoup d'efforts. J'essaie vraiment, je m'efforce à sortir de ma zone de confort, surtout pendant les séances d'entraînement, pour essayer de comprendre ce qui, potentiellement, pourrait me donner l'ascendant dans l'avenir. Dans des matchs serrés, il faut trouver un juste équilibre, savoir ce qu'on peut essayer de faire, mais aussi pour prendre l'ascendant, ce n'est pas simplement des tests et des essais. Il ne s'agit pas simplement de remporter chaque point. Et c'est ce qu'on a vu dans le résultat.
Je menais d'un break et j'ai essayé de faire quelque chose de différent, d'être parfois plus offensif, agressif. Cela fait partie du processus par lequel je passe. Les autres joueurs passent par le même processus que moi. Donc, tout le monde passe par ce processus. Il n'y a pas de magie. C'est toute une question de travail. Donc si vous demandez à 100 joueurs, les 100 vont vous répondre de la même manière. On essaie tous de s'améliorer. Après, au bout du compte, c'est la partie la plus importante. Bien sûr, si vous avez des résultats comme ceux-ci, vous gagnez en confiance, parce qu'à ce moment-là, vous sentez que le travail que vous faites est le bon. Mais on passe aussi par des moments difficiles parfois, des défaites, par exemple, et alors, on comprend la voie à suivre.
Jannik, tu redeviens n°1. Lundi, tu disais que c'était un objectif. Maintenant que tu es n°1, tu peux te dire « je vais garder cette couronne » ?
Tout ne dépend pas de moi. Bien sûr, je suis ravi. Je savais que cette opportunité s'offrait à moi dès le début de la semaine. Mais avant la finale, avant chaque tournoi, avant chaque match, j'essaie de me préparer le mieux possible sur le tournoi. Et après, ce qui doit arriver arrive. C'est comme ça que j'ai abordé le match aujourd'hui. À Turin, ce sera la même chose : je vais me concentrer sur mon tennis, jouer de la meilleure manière possible. Et puis si les choses doivent tourner en ma faveur, très bien, sinon tant pis. J'essaie d'exploiter mon potentiel au maximum ; c'est ce que j'ai fait cette semaine et j'en suis ravi. Il faut maintenant recharger les batteries, être prêt autant que possible pour Turin et espérer que cette semaine sera une semaine où je pourrai déployer mon meilleur tennis.

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