Tennis. Wimbledon - 2004, une pépite russe illumine le tournoi

Pour la première fois depuis l'édition 2015, Serena Williams et Maria Sharapova étaient toutes les deux présentes à Wimbledon - la première est toujours en course, la seconde sortie au deuxième tour. Surtout, elles étaient toutes les deux têtes de série. Et du côté américain, rien n'était gagné. La détentrice de vingt trois titres du Grand Chelem a dû se battre et secouer ciel et terre pour obtenir gain de cause. Comme elle l'avait si souvent répété, "être enceinte n'est pas une blessure". Les choses semblent évoluer. Mercredi, elle a pris connaissance de son dossard n°25. Et devinez-qui porte le n°24? Maria Sharapova. La Russe a redécouvert le All England Club. En 2016, elle purgeait déjà sa peine pour dopage et en 2017, elle s'était blessée. En fait, la dernière fois qu'elle a foulé un court londonien, c'était en demi-finale en 2015! Face à... Serena Williams. Quant à cette dernière, si elle était en congé maternité l'année dernière, elle avait remporté les deux éditions précédentes (2015 et 2016). Wimbledon finalement, c'est quand même là que tout a commencé entre elles, comme la Russe le raconte dans son autobiographie Unstoppable, My Life So Far.

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— Maria Sharapova (@MariaSharapova) June 28, 2018

3 juillet 2004. Le cauchemar américain et le bonheur innocent russe. A 17 ans tout juste, Maria Sharapova dispute son deuxième Grand Chelem britannique. Lors de sa première participation l'année d'avant, elle avait déjà marqué les esprits en se hissant jusqu'en huitièmes. Serena Williams, elle, participe aux tableaux finals des tournois majeurs depuis 1998 et remporte son premier titre en 1999, à l'US Open. Lorsqu'elle débarque à Londres, elle compte déjà sept titres du Grand Chelem à son actif. D'ailleurs, elle a remporté les deux précédentes éditions, les deux face à sa soeur. Bref le gazon, elle maîtrise. Jusqu'à ce que la tête de série n°13 se dresse devant elle. L'Américaine est totalement absente et spéctatrice de sa finale. Maria Sharapova elle, ne laisse pas passer l'occasion et "chipe" le trophée Venus Rosewater Dish à son aînée, 6-1, 6-4. Performance d'autant plus incroyable que depuis, elle ne l'a battu qu'une seule fois, la même année. Elle reste sur une disette de quatorze ans.

Titrée quatre autres fois en Grand Chelem, l'actuelle 24ème mondiale a longuement discuté de sa relation avec l'Américaine dans son autobiographie. Elle raconte notamment une anecdote de la finale de 2004... "Quand le match s'est terminé, Serena m’a enlacée. Elle a dit quelque chose comme ‘Bon travail’ et elle a souri. Mais elle ne pouvait pas sourire à l’intérieur. Quand je suis rentrée aux vestiaires, je l’ai entendue hurler. Des sanglots gutturaux. Je suis partie aussi vite que j’ai pu, mais elle savait que j’étais là. Je crois que Serena me déteste pour être la gamine maigre qui l’a battue, contre toute attente, à Wimbledon. Mais plus que tout, je crois qu’elle me hait parce que je l’ai entendue pleurer." En 2018, elles ont failli se retrouver. A Roland-Garros, en huitièmes. Sauf que Serena Williams, blessée, a déclaré forfait quelques heures avant de rentrer sur le court.