Tennis. - Découvrez ... Lee Duck-Hee
Par Fanny Borius le 25/01/2013 à 18:53
A 14 ans, il est comme tous les joueurs de tennis de son âge : il rêve de grands courts, de Grands Chelem et d'être un jour numéro un mondial. Mais il manque une chose à Lee Duck-Hee que ses adversaires ont : l'ouïe. Car le jeune Sud-Coréen est sourd, il n'entend ni le bruit de la balle, ni les annonces de l'arbitre. Un handicap ? Pas pour lui.
Lee Duck-Hee a fait figure d'ovni à Melbourne pendant le tournoi junior de l'open d'Australie. Il faut dire que le Sud-Coréen, 14 ans, est parvenu à s'extirper brillamment des qualifications en battant des joueurs plus âgés que lui - dont un Australien - et qui lui rendaient souvent au moins une tête. Mieux, il a même passé un tour dans le tournoi principal, en battant une nouvelle fois un joueur local de 17 ans, avant de tomber au deuxième tour face à la tête de série N.9 du tournoi. Ce que ses adversaires ne savaient peut-être pas, c'est que Lee Duck-Hee est sourd de naissance.
Dans sa bulle Dans ce sport de sensations, Lee Duck-Hee ne peut pas compter sur le bruit de la balle pour connaître l'effet donné par son adversaire, ni même sur les encouragements de la foule. Mais le jeune prodige en fait peu de cas, comme il l'a confié à nos confrères de Reuters - via son entraîneur avec qui il entretient une relation spéciale et qui peut lire sur les lèvres de son élève : "La seule chose qui est difficile pour moi, c'est la communication avec l'arbitre de chaise et les juges de ligne. Je n'entends pas les annonces, notamment quand la balle est faute donc parfois? je continue à jouer". Heureusement, Lee Duck-Hee lit parfaitement sur les lèvres. C'est ainsi qu'il a pu également jouer le tournoi de l'Open d'Australie en doubles. "En fait, je ne m'attarde pas trop sur mon handicap. Sur le court, ne rien entendre me permet de rester très concentré. Pour moi, c'est plus facile de jouer". Sans règles spécifiques données par l'organisation du tournoi, les arbitres font alors de grands signes pour arrêter le jeu. Lee, lui, ne prévient pas ses adversaires ou le corps arbitral : "Je veux dépasser seul mon handicap". Federer en modèle A Melbourne, il s'est qualifié pour la première fois pour le tableau principal junior. En 2013, il ambitionne de finir dans les 10 meilleurs mondiaux. Plus tard, c'est à la place de Federer qu'il veut arriver. Il a eu l'occasion de l'approcher quand il avait 7 ans. Mais à Melbourne, Federer ne l'a pas reconnu. "Je voulais prendre une photo avec lui, j'ai vraiment été très déçu. Peut-être que cela sera possible dans le futur", conclut Lee Duck-Hee, déjà tourné vers le prochain tournoi.
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