Tennis. ATP - Ion Tiriac : "Le tennis a très peu changé depuis 30 ans"
Par Sylvain FALCOZ le 05/06/2017 à 11:33
Il est un inconditionnel de Roland-Garros, depuis sa loge sur le Central située au premier rang. Mais il est aussi connu pour son franc-parler légendaire. Ion Tiriac, 78 ans, ancien 55e joueur mondial dans les années 1970, s'est longuement confié dans un entretien accordé au journal Le Monde. Considéré comme l'homme le plus riche de Roumanie, cet ancien tennismen reconverti en homme d'affaires s'insurge contre un sport qu'il juge trop stéréotypé, et plaide pour un renouveau, en modifiant notamment certaines règles : "Le tennis a très peu changé en trente ans, hormis concernant le tie-break et le hawk-eye. On doit aussi changer la taille des balles. Elles devraient être de 10 % à 15 % plus grosses pour que le jeu soit plus lent et que le talent des joueurs soit beaucoup plus mis en valeur. Il serait également préférable de changer le système de points, par exemple, supprimer l’avantage lors des égalités. Ou encore n'autoriser qu'un seul service." Propriétaire du Masters 1000 de Madrid, Ion Tiriac avait essayé d'apporter une nouveauté en 2012, avec la mise en place de la terre battue bleue. Un choix que beaucoup d'observateurs et de joueurs, Rafael Nadal en tête, avaient décrié : "Il n’y a aucun règlement qui stipule que la terre battue doit être rouge. Mais l’ATP a dit non, car trois joueurs s’en sont plaints. Pourtant, 110 chaînes de télévision m’avaient répondu qu’on voyait entre 30 % et 35 % mieux la balle sur de la terre battue bleue."
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Adepte des polémiques en tous genres, l'homme à la barbe fleurie s'est depuis longtemps positionné en défaveur de la parité hommes-femmes, principalement pour des raisons économiques. Et ne semble visiblement pas prêt à changer d'avis : "Il ne faut pas confondre le business avec les droits de l’homme. Le tennis, c’est du business. Le jour où le tennis féminin rapportera plus que le tennis masculin, alors les joueuses mériteront plus que les joueurs. Mais tant que ce n’est pas le cas, je comprends les joueurs qui disent qu’ils en ont marre de financer le tennis féminin avec l’argent du tennis masculin." Connu également pour avoir été l'entraîneur de grandes figures du tennis comme Guillermo Vilas, son compatriote Ilie Nastase ou encore Boris Becker, Ion Tiriac s'occupe aujourd'hui des intérêts du Français Lucas Pouille. Un joueur en qui le septuagénaire voit un destin doré : "J’ai vu Lucas, et je pense qu’il a des possibilités énormes. Il doit progresser dans son jeu de jambes, dans la récupération entre les points, mais au niveau des frappes et techniquement, il a tout. Le jour où il arrivera à mettre bout à bout toutes ses qualités, il peut être un grand champion. Je pense qu’il peut gagner un Grand Chelem, oh oui." Des louanges que le principal intéressé saura certainement apprécier à leur juste valeur.

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