Tennis. Bilan 2013 - Nadal et Djokovic, les cannibales
Par Bastien RAMBERT le 20/11/2013 à 17:07
La saison 2013 a livré son dernier verdict avec la victoire de la République tchèque sur la Serbie lors de la finale de la Coupe Davis. Il est désormais temps sur Service Gagnant de passer aux bilans. Au menu de ce jeudi soir : une rétrospective de la saison masculine, qui a vu Rafael Nadal et Novak Djokovic briller de mille feux.
75 victoires pour sept défaites alors que sa saison a débuté début février. Rafael Nadal a marqué au fer rouge l'exercice 2013. On attendait le retour sur le circuit de l'Espagnol, éloigné des terrains pendant sept mois après Wimbledon 2012 en raison d'une énième blessure au genou gauche. Le moins que l'on puisse dire est que l'attente n'aura pas été vaine. L'Ibère boucle sa saison avec deux nouveaux Grand Chelem au compteur (Roland-Garros et l'US Open), 10 titres et surtout une fin d'année au sommet du tennis masculin (pour la troisième fois après 2008 et 2010) au nez et à la barbe de son rival Novak Djokovic. Certes, Nadal a un peu «coincé» physiquement lors des deux derniers mois, notamment lors de la finale du Masters. Mais l'essentiel est ailleurs pour le natif de Manacor, qui confesse à qui veut bien l'entendre que «sincèrement, j'ai remporté beaucoup plus de titres majeurs que dans mes rêves les plus fous.»
Si Rafael Nadal termine la saison sur le trône suprême, Novak Djokovic lui a tout de même volé la vedette en cette
fin d'année. Le Serbe, qui avait débuté 2013 par un quatrième titre à l'Open d'Australie (le troisième consécutif), a réalisé un finish «de feu», alignant 24 victoires de suite entre Pékin et la finale de la Coupe Davis (deux succès en simple contre Stepanek puis Berdych). Auteur d'un quadruplé Pékin-Shanghai-Bercy-Masters, «Nole » peut ainsi tranquillement se consoler de la perte de sa place de numéro un mondial malgré la défaite de son pays natal dimanche dernier. Le dauphin de Rafael Nadal apparaît désormais comme le grand favori pour sa propre succession à Melbourne, sachant qu'en cas de succès aux Antipodes, il deviendrait le deuxième joueur le plus sacré en Australie derrière le légendaire Roy Emerson et ses six titres.
Le couac Federer, Ferrer dans la lumière
Vainqueur de Wimbledon et finaliste du Masters l'an passé, Roger Federer était attendu au tournant. Malheureusement pour le Suisse, sa saison 2013 s'est révélée sans saveur, à l'image de sa défaite au deuxième tour de Wimbledon face à Sergiy Stakhovsky. Un titre (Halle) et une seule demi-finale en Majeur (Open d'Australie) : le cru Federer a été quelque peu bouchonné. Un motif d'espoir cependant pour le Bâlois (6e) : il a retrouvé des sensations lors du sprint final entre Bâle et le Masters. Ses fans espèrent désormais que 2013 était un accident de parcours. De son côté, Andy Murray a réalisé son rêve : remporter Wimbledon. Titré également à Miami, le Britannique gardera tout de même un souvenir assez «étrange» de sa saison puisque son dos récalcitrant l'a empêché de disputer Roland-Garros dans un premier temps avant de lui faire traverser la tournée américaine (alors qu'il était tenant du titre de l'US Open) comme un fantôme. Opéré en septembre, l'actuel quatrième joueur mondial ne sait pas encore s'il arrivera à 100 % à Melbourne alors qu'il est finaliste sortant de l'épreuve australienne.
Cette année, ce n'est ni Federer ni Murray qui complète le podium mais bien David Ferrer. «Homme de l'ombre» du
circuit ATP, l'Espagnol a de nouveau travaillé d'arrache-pied. Un engagement physique intense qui a porté ses fruits puisque l'intéressé a atteint, à 31 ans, sa première finale en Grand Chelem à Roland-Garros. Malheureux lors de ses dernières échéances en 2013 (deux victoires en finale à Auckand et Buenos Aires pour... sept défaites), l'élève de Javier Piles voit tout de même la vie en rose avec cette première incursion dans le Top 3 mondial de fin d'année. Juan Martin Del Potro s'est lui aussi illustré cette saison, avec deux finales en Masters 1000 (Indian Wells et Shanghai), quatre nouveaux titres (Rotterdam, Washington, Tokyo, Bâle) et un coup droit totalement retrouvé. Le Gaucho (5e) semble fin prêt pour bousculer, une nouvelle fois, l'ordre établi.
Wawrinka s'est envolé, Raonic aussi
La Suisse attendait Roger Federer, elle a eu Stanislas Wawrinka. Le Vaudois a en effet fait de l'ombre à son prestigieux compatriote en enchaînant les bonnes performances. Finaliste à Madrid, demi-finaliste à l'US Open et quart de finaliste à Roland-Garros, «Stan» a poussé le bouchon un peu plus loin en s'offrant une première apparition au Masters et, cerise sur le gâteau, une place dans le dernier carré londonien face à Novak Djokovic. Huitième mondial, Wawrinka espère désormais décrocher son premier Masters 1000, tout comme un certain Juan Martin Del Potro.
Seul membre du Top 10 sans aucun titre en 2013, Tomas Berdych termine tout de même devant Wawrinka grâce à ses quatre demi-finales en Masters 1000 (Indian Wells, Madrid, Rome, Cincinnati) et une nouvelle Coupe Davis dans la besace. 9e et 10e en cette fin d'année, Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga se sont offerts respectivement une demi-finale à l'US Open et à Roland-Garros. Leurs performances lors de cette saison 2013 seront analysées dans un autre volet, tout comme les révélations et les déceptions. Pour clore ce premier bilan, il convient d'évoquer le cas Milos Raonic. Le Canadien, qui n'en finit plus de progresser, boucle 2013 aux portes du Top (11e) avec notamment une finale chez lui à Montréal. S'il a raté le wagon du Masters, il représente tout de même à 22 ans l'avenir du tennis mondial.
