Tennis. Chronique Eric Salliot - La chance du "Lucky Loser"
Par Eric SALLIOT le 25/05/2013 à 19:21
Le tirage au sort des Lucky Losers, c'est à dire des joueurs ayant perdu au dernier tour des qualifications et qui peuvent quand même rallier le tableau final suite à des forfaits, reste un moment très important à l'approche d'un tournoi et encore plus avant un tournoi du Grand Chelem. Etant donné que Roland-Garros débute demain, Eric Salliot, journaliste à Reuters, RMC et au groupe Next Radio se penche sur les cas de ces "perdants chanceux".
"Le tirage au sort des Lucky Losers : Une sorte de Loto à 11 000 €"
Il n’y a pas d’huissier et pourtant les enjeux – énormes – mériteraient la présence d’une personne neutre pouvant certifier que tout s’est passé dans les règles. Non pas que je mette en doute la probité du superviseur ou du juge-arbitre. Ca doit durer à peine une minute mais on imagine, de l’autre côté de la porte, le stress des candidats au magot.
De quoi je parle ? Du tirage au sort des lucky-loser. Autrement dit des perdants du troisième tour des qualifications susceptibles d’intégrer le tableau final. Une sorte de Loto à 11 000 Euros. Soit la différence entre le prize-money de l’ultime rencontre de ces satanées qualifs et la prime du battu du premier tour (21 000 Euros).
Cette année, chez les hommes, il y avait cinq candidats pour trois places au soleil. Depuis quelques années, la règle a évolué. Pour éviter des magouilles, les Grands Chelems effectuent un tirage au sort parmi les quatre meilleurs battus des qualifs. Quand il y a trois noms à remplir, on monte le lot à cinq. Soit 60% de chances de décrocher le grâal. Sur le circuit ATP, cette règle n’existe pas. C’est le mieux classé qui bénéficie du premier forfait. Une sorte de récompense au travailleur le plus assidu…
"Un joueur prêt à se retirer en échange de la prime du premier tour"
En Grand Chelem, on constatait trop d’abus. Trop de mecs qui ne mouillaient pas la chemise lors du dernier match car radio vestiaire avait déjà annoncé untel forfait. Auquel cas, le kalife des qualifs (à savoir le mieux classé toujours en lice au dernier tour) pouvait éventuellement contacter son adversaire. Moyennant une somme rondelette, il pouvait « se coucher ». Il était gagnant sur les deux tableaux.
En 2009, à l’Open d’Australie, un joueur français virtuel lucky loser était allé jauger un joueur dont tout le monde savait qu’il était incapable de s’entraîner en raison d’une blessure. Le gars en question se déclara prêt à se retirer en échange de la prime du premier tour. Quelques dizaines de milliers d’Euros. Le Français tourna les talons, écoeuré… Le lendemain, notre blessé abandonna après un set et empocha son prize money…
A Roland-Garros, les trois gars qui ont gagné au Loto sont l’Autrichien Andreas Haider-Maurer, l’Ukrainien Ilya Marchenko et l’Américain Rhyne Williams. Vous le croirez ou pas mais Williams a perdu vendredi contre le Polonais Michal Przysiezny. Une fois repêché, Williams a découvert que son adversaire serait… Przysiezny. Quelle était la probabilité d’avoir ce cas de figure ? La même que d’avoir les six numéros à notre bon vieux Loto non ?

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