Coupe Davis - Monfils : "J'aime jouer avec la France"
Par Christophe de JERPHANION le 25/02/2015 à 08:25
Vidéo - Coupe Davis 2015 - A. Clément heureux que G. Monfils soit là
En fin de semaine derrnière, Gaël Monfils annonçait qu'il ne serait pas du voyage en Allemagne avec l'équipe de France de Coupe Davis, du 6 au 8 mars. Et, ce mardi, surprise, le voilà tout de même sélectionné par Arnaud Clément. Que s'est-il donc passé pendant ces quelques jours entre le joueur, Arnaud Clément, le capitaine de l'équipe de France mais aussi Jan De Witt, entraîneur du Français depuis quelques mois ? Réponses du principal intéressé qui redit au passage son amour pour la Coupe Davis...
Qu'est-ce qui a changé entre votre annonce en fin de semaine dernière et votre sélection ce mardi ?
J'ai beaucoup parlé avec mon coach et on a fini par trouver un terrain d'entente. C'est lui qui voulait que je ne joue pas la Coupe Davis, mais je lui ai expliqué à quel point cette compétition me tenait à coeur. Je n'ai pas envie de passer encore une fois au-dessus de lui, vu qu'on a déjà eu quelques frictions, par exemple sur ma programmation. Il n'a pas été facile de le convaincre, mais il a compris.
Pourquoi avoir fait cette annonce, à Marseille, alors ?
Je l'ai annoncé parce qu'il fallait que je le dise avant. J'avais déjà parlé aux gars et au capitaine auparavant. Mais, vous savez, à chaque fois, j'entends parler à mon sujet de refus de sélection. Et c'est faux. La sélection n'est sortie qu'aujourd'hui, je ne l'avais donc pas refusée, j'ai juste prévenu le coach.
Comment les autres joueurs avaient-ils pris cette décision ?
On était d'accord et je pense qu'ils avaient compris. Il n'y a rien eu de spécial entre nous. Le capitaine et l'entraîneur m'ont fait part de leur déception. On a beaucoup échangé. J'aime jouer en équipe de France. J'ai pris un entraîneur sérieux et méticuleux, Jan De Witt, parce que je pense qu'il peut m'aider à atteindre mes objectifs et je l'écoute. Mais, ensuite, je lui ai parlé en tant que sportif et je lui ai dit que j'avais envie de participer pour apporter ma pierre à l'édifice.
Avez-vous rencontré Arnaud Clément, depuis votre annonce ?
Oui, on s'est vu à Marseille et on s'est appelé plusieurs fois. Je l'ai appelé hier pour lui dire que j'étais sélectionnable après avoir eu une longue discussion avec mon coach.
Avez-vous aussi parlé avec Jean Gachassin ou Arnaud Di Pasquale ?
Non, Arnaud Di Pasquale, je ne l'ai pas eu. Il a parlé avec mon agent, je crois. J'ai vu Jean Gachassin qui m'a dit qu'il comprenait ma décision et qu'il comptait sur moi pour le tour suivant. Il y a des choses qui sont dites et écrites qui me paraissent un peu bizarres parce qu'elles sont différentes des échos que je reçois.
Avez-vous imaginé que votre annonce provoquerait autant de réactions ?
Non, je n'y ai pas pensé du tout. Mais, croyez-moi, ce n'était pas une décision facile à prendre et j'étais surtout déçu de devoir la prendre.
Une des raisons de votre choix était lié à votre état physique. Où en êtes-vous, dans ce domaine ?
Je ne me sens pas encore aussi bien que je le voudrais. Mon fond est correct, j'ai joué pas mal de matches. Mais j'ai besoin d'un
fond plus élevé pour atteindre les plus importants objectifs que je me suis fixés.
Avez-vous été inquiet de ne plus être sélectionnable pour la suite de la saison ?
Inquiet, forcément un peu. Mais je n'ai pas refusé la sélection. Et, jusqu'à hier, aucun joueur ne connaissait vraiment la composition de l'équipe face à l'Allemagne.
Est-ce que le feu vert de Jan De Witt est donnant-donnant ? Ne pourrez-vous plus rien lui refuser par la suite ?
Je dois faire plus de concessions. J'ai déjà pris pas mal de jokers avec lui. Mais la Coupe Davis reste une de mes priorités parce que nous y avons une véritable ambition. J'ai peut-être mis en péril ma relation avec le coach, mais le public doit se rendre compte que je fais tout ça par amour pour cette équipe. C'est avec Jan De Witt que j'ai envie de bosser et de faire de grandes choses.
Gilles Simon, qui est aussi coaché par Jan De Witt, a-t-il pu intervenir en votre faveur ?
Non, en aucun cas. Nous avons le même entraîneur, mais nous travaillons complètement séparément. Et je ne vois pas Gilles venir mettre son nez dans mes affaires.
Donc, au final, vous n'avez reçu aucune pression pour participer à cette rencontre ?
Non, j'ai surtout beaucoup envie de jouer. Au contraire, c'est moi qui ai mis la pression sur le coach en lui disant que j'avais vraiment envie de jouer.
Federer a parlé ce lundi de "fardeau" pour qualifier la Coupe Davis et justifier son absence avec la Suisse, qu'en pensz-vous ?
La Coupe Davis, c'est toujours compliqué, les dates changent, il faut être en forme à des moments précis. En France, nous avons une grosse culture de la Coupe Davis, mais ce n'est pas toujours le cas dans d'autres pays. Et, quand on a un coach étranger, parfois, il n'a pas cette culture. Quant à Roger Federer, qui a toujours de gros objectifs individuels chaque année et tout au long de la saison, je comprends que ce ne soit pas simple. Mais un fardeau, non.
Propos recueillis par la rédaction de Tennis Actu