Tennis. Dopage - Iga Swiatek : "J'aurais préféré qu'on dise que je suis innocente"
Plusieurs semaines après avoir appris la nouvelle de sa suspension, Iga Swiatek s'est livrée au micro de TVN24 sur les deux derniers mois de sa vie. La Polonaise est revenue pour la première fois depuis cette nouvelle sur une des périodes les plus compliquées de sa jeune carrière. Swiatek, qui ne connaissait même pas l'origine de la trimétadizine, substance à laquelle son test a réagi positivement, raconte l'immense déception qu'elle a vécue. "J'ai pensé qu'il s'agissait peut-être d'une erreur. Je ne comprenais vraiment pas ce qui se passait. Le nom de la substance elle-même m'était totalement inconnu".
Vidéo - Les explications d'Iga Swiatek, suspendue 1 mois pour dopage
"La plus grande leçon que j'en tirerai sera que je ne contrôlerai pas toujours tout"
"La plus grande leçon que j'en tirerai sera que je ne contrôlerai pas toujours tout", a-t-elle admis lors de son entretien avec Anita Werner dans l'émission Fakty po Faktach. "Je suis une personne qui contrôle pratiquement tous les aspects de sa vie. Le fait que mon destin ne soit pas entièrement entre mes mains et que le fait que je puisse jouer au tennis ou non dépende de nombreux autres facteurs sur lesquels je n'ai aucun contrôle, m'a appris que de telles situations se présenteront et que je devrai y faire face".
"C'était un mélange de confusion et de panique. J'ai beaucoup pleuré"
C'est lors d'un shooting photo que la numéro 2 mondiale a appris la triste nouvelle de sa suspension. Swiatek se souvient avoir été submergé par l'émotion et l'incompréhension. "Ma réaction a été très intense. C'était un mélange de confusion et de panique. J'ai beaucoup pleuré. Il s'agissait d'un courriel. Nous recevons des notifications par courriel et par texte lorsqu'il y a un problème ou lorsque nous devons compléter quelque chose dans les documents. J'ai ouvert ce message, pensant qu'il s'agissait d'une de ces notifications automatiques que les joueurs reçoivent lorsqu'ils doivent faire quelque chose. Mais cette fois-ci, le message était beaucoup plus sérieux. Je n'ai même pas pu finir de le lire car j'étais déjà en larmes. Mes responsables m'ont dit que j'avais réagi comme si quelqu'un était mort ou que quelque chose de grave était arrivé à ma santé. Je suis contente de ne pas avoir été seule car j'ai pu leur donner mon téléphone et leur montrer ce qui s'était passé..."
"J'aurais préféré qu'on dise 'innocente'"
"J'aurais préféré qu'on dise 'innocente', mais j'admets que pour moi, ce n'est que de la paperasse et de la bureaucratie. Ce qui m'importait le plus, c'était de pouvoir commencer la nouvelle saison en faisant table rase du passé et en me concentrant sur le jeu. Depuis que j'ai appris que ma suspension prendrait fin dans un peu plus d'une semaine, j'ai en quelque sorte accepté la situation. Le fait que j'aie reçu une telle sanction n'est que pure formalité. Ils ont dû suivre leurs règles parce que ce n'est pas comme si j'avais été jugé par une personne ; nous avons toujours dû suivre les procédures. Même la décision concernant la suspension d'un mois a été dictée par les procédures."
"Il est difficile de me comparer à Sinner, Halep ou Kamil Majchrzak, car chacun d'entre nous est confronté à un problème différent"
"Je sais que les gens ont automatiquement besoin de comparer ces situations à d'autres qui se sont produites auparavant, mais la vérité est que chacun de ces cas est complètement différent. Et le processus de preuve de l'innocence varie également en conséquence", a déclaré Swiatek. "Il est difficile de me comparer à Sinner, Halep ou Kamil Majchrzak, car chacun d'entre nous est confronté à un problème différent. Je pense que c'est plus une question pour l'ITIA que pour le joueur. Mon destin, comme celui des autres, était entre leurs mains, et c'est eux qui décident de la suite à donner à chaque affaire. J'ai confiance dans l'objectivité de ce processus, dans le respect des règles et dans le fait que personne ne juge un joueur sur la base de son classement. Mais c'est à l'ITIA qu'il revient de déterminer si c'est effectivement le cas".
"J'ai dépensé environ 70 000 dollars pour un avocat, et 15 000 euros pour des expertises et des tests"
Persuadée de son innocence, la Polonaise s'est entourée des meilleurs dans leurs domaines pour prouver qu'elle était innocente. Des sommes avoisinant les 100 000 dollars ont été dépensées pour ce faire, une situation qui a pu être possible grâce à ses grandes performances individuelles sur les terrains qui lui ont permis de payer tout les frais qu'elle a dû depenser. "J'ai dépensé environ 70 000 dollars pour un avocat, et 15 000 euros pour des expertises et des tests. En plus de cela, il y a eu la perte du prix de Cincinnati, mais, honnêtement, cela n'avait pas d'importance pour moi. Le plus important était de prouver mon innocence. Je partage ces montants pour que les gens se rendent compte du type de problèmes auxquels les athlètes sont confrontés, en particulier ceux qui ne gagnent pas autant d'argent que moi sur le terrain et qui concourent dans des sports où les revenus sont bien moindres".
"J'ai senti le soutien et la compréhension des autres joueurs"
"J'ai parlé avec de nombreux joueurs et presque tous m'ont dit que c'était leur plus grande peur, que quelque chose comme ça pouvait leur arriver à eux aussi. Ils m'ont demandé ce que je ferais ensuite. Au début, alors que personne n'avait encore lu la documentation, ils ont posé des questions sur les médicaments et sur l'origine de la mélatonine. J'ai senti leur soutien et leur compréhension, et je pense que la plupart des athlètes réalisent que cela pourrait leur arriver aussi. Mais, bien sûr, il y a aussi des exceptions", a-t-elle déclaré. "Au début, ma principale préoccupation était simplement de prouver mon innocence. Une fois que je l'ai prouvée, j'ai surtout eu peur de la réaction du public et de ce que les gens penseraient lorsque mon nom leur viendrait à l'esprit. J'espère que, malgré tout, ils sauront, tout comme moi, tourner la page".
"Horror. I ogromne rozczarowanie. Na początku myślałam, że to wszystko spotkało mnie dlatego, że gram w tenisa".
— tvn24 (@tvn24) December 6, 2024
W rozmowie z AnitÄ… Werner w #FaktypoFaktach Iga ÅšwiÄ…tek po raz pierwszy od ujawnienia informacji o jej tymczasowym zawieszeniu, opowiedziaÅ‚a o kulisach i kosztach… pic.twitter.com/W9Rr532fub