Tennis. Dopage - Le Meldonium de Sharapova, Tsar du dopage
Par Clémence LACOUR le 07/03/2016 à 22:44
Vidéo - Votre site TennisActu.net au coeur de l'Actu Tennis
Maria Sharapova a mis ce lundi en lumière un médicament Tsar du dopage : le Meldonium. La joueuse, contrôlée positive à ce médicament lors de l'Open d'Australie 2016, sera suspendue à compter du 12 mars par l'ITF, pour une durée indéterminée. La substance est prohibée depuis le 1er janvier 2016, mais elle a été mis au point en 1975 et elle est une star de la pharmocopée de l'Est. Mais d'où Diable sort-elle ? Jean-Pierre Vazel, ancien entraîneur d'athlètes de haut niveau, et qui s'intéresse de près à la question du dopage, a mis en lumière ce médicament sur son blog hébergé par le site Le Monde, le 4 mars 2016.
Un traitement détourné de l'infarctus du myocarde
Il explique que ce produit, qui a été retrouvé depuis le début 2016, dans le sang de six lutteurs géorgiens, deux biathlètes Ukrainiens, d'un cycliste Russe de la Katusha, Eduard Vorganov, et d'une demi-fondeuse Russe était à l'origine un médicament utilisé dans le traitement de l'infarctus du myocarde et de ses séquelles. Le Professeur Ivars Kalvins, son inventeur, figurait l'an passé parmi les finalistes du Prix de l'Inventeur de l'Office Européen des Brevets et vantait ainsi les vertus de son produit. "Il atténue le dépôt des résidus toxiques dans le muscle du myocarde et alimente en même temps les cellules avec plus d'oxygène." Ses bienfaits et son efficacité sont toutefois mis en questions par certains de ses confrères, et, notamment, le Dr Sergei Illjukov, consultant pour l'Agence anti dopage ukrainienne, qui, cité dans par Pierre-Jean Vazel, estime que "c'est un médicament assez faible (...) et qui n'a aucune valeur sur le plan athlétique."
Pourquoi ce produit est-il un produit phare dans l'armoire du doping ?
Mais pourquoi dès lors, se vend-il sous le manteau dans les vestiaires, presque depuis sa création ? Eh bien, il se trouve que ce médicament a la faculté de ralentir le rythme cardiaque et de fluidifier la circulation sanguine, ce qui, on l'admettra, peut avoir son utilité lors d'efforts physiques. Vazel rappelle que "L'Institut de biochimie et de recherche préventive contre le dopage de Cologne avait relevé dans la littérature scientifique deux publications montrant des effets positifs sur les performances des sportifs par "une augmentation de l'endurance, de la récupération, de la protection contre le stress et une amélioration des activations des fonctions du système nerveux central". Mais, le Pharmakon étant autant un remède qu'un poison, il est un Janus à double face, puisqu'il peut provoquer des vertiges... Et surtout, c'est la veine des contrôleurs anti-dopage, il est très aisément détectable, puisqu'il a de nombreux marqueurs sur le foie.