FFT - Bernard Giudicelli "va poursuivre Mediapart pour diffamation"
Par Alexandre HERCHEUX le 10/11/2020 à 07:25
Le Président de la FFT n'a pas mis longtemps à répondre aux accusations proférées à son encontre. Jeudi dernier, Mediapart a publié un article écrit par le journaliste Laurent Mauduit, qui est aussi depuis le 9 octobre 2020 président du club de tennis de Saint-Quay-Portrieux Tennis Club, affirmant que le président actuel de la Fédération Française de Tennis, Bernard Giudicelli, aurait menti sur son CV en prétendant avoir un doctorat en Economie pour accéder au conseil d’administration de la fédération internationale de tennis, l'ITF, alors qu'il possède un DESS. Vendredi, le président Giudicelli a tenu à répondre via un communiqué et a annoncé qu'il allait poursuivre le média pour diffamation.
Vidéo - FFT - Bernard Giudicelli et Lionel Maltese haussent le ton !
"Ce CV de 2019 a traduit l'expression "Graduate economist" en un doctorat que je n'ai jamais prétendu détenir"
"Dans le cadre des élections pour le renouvellement des instances dirigeantes de la Fédération française de tennis, des opposants à l'équipe actuellement en place ont communiqué au journal Médiapart des informations destinées à atteindre mon honneur et ma réputation. Ainsi, dans un article du 5 novembre 2020, Médiapart, sous la plume de M. Laurent Mauduit, a publié l'information erronée selon laquelle j'aurais prétendu être titulaire d'un doctorat. Cette accusation est grave.
Cette allégation mensongère repose exclusivement sur un CV publié dans le document de séance de l'assemblée générale 2019 la Fédération internationale de tennis (ITF) dont je ne suis pas le rédacteur. En effet, le 24 mai 2019, j’ai signé et transmis à l’ITF le formulaire officiel de déclaration de candidature au poste de membre du conseil de cette organisation, aux termes duquel j'ai indiqué être « Graduate economist – Aix-Marseille University 1980 », en guise de traduction du DESS d'économie dont je suis titulaire. Ce document accompagné de ma photo est le seul que j’ai transmis l’ITF à l’appui de ma candidature. C'est à partir d’un CV « template » (modèle) que les informations contenues dans ce formulaire qu’a été rédigé le CV figurant en annexe de l’ordre du jour de l'assemblée générale 2019. Ce CV de 2019 a traduit l'expression "Graduate economist" en un doctorat que je n'ai jamais prétendu détenir. Il comporte donc manifestement une erreur de compréhension et de traduction.
"Des allégations portant atteinte à mon honneur et ma considération dont sera saisie la juridiction pénale sur le fondement de la diffamation"
Dans le même contexte, l'erreur inverse avait été commise en 2015, lorsque la même mention « Graduate economist » avait été traduite à tort comme correspondant à une « licence en économie », diplôme inférieur au DESS. En conséquence, l'article publié par Médiapart contient des allégations portant atteinte à mon honneur et ma considération dont sera saisie la juridiction pénale sur le fondement de la diffamation.
Le caractère fallacieux de ces accusations trompeuses interpelle d'autant plus que l'auteur de cet article est lui-même un licencié actif de la Fédération française de tennis en sa qualité de président de club, susceptible de vouloir intervenir de manière déloyale dans le déroulement de la campagne. Cette démarche serait contraire à toutes les chartes d'éthique du journalisme, et notamment à l'article 13 de la charte mondiale d'éthique des journalistes, laquelle dispose que "Le/la journaliste n’usera pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée et [...] évitera –ou mettra fin à –toute situation pouvant le conduire à un conflit d’intérêts dans l’exercice de son métier." Cette démarche est également contraire à la charte d'éthique de Médiapart qui entend prévenir "le cas où les relations privées des journalistes de Mediapart pourraient interférer avec l’indépendance de leur jugement professionnel"., a-t-on pu lire dans le communiqué. Ajoutons qu'initialement prévue le 12 décembre prochain, l'assemblée générale élective de la Fédération Française de Tennis aura finalement lieu le 13 février 2021.