Tennis. INTERVIEW - Alice Ramé : "Je ne savais même pas si j'allais continuer à jouer..."
Alice Ramé peut enfin s'exprimer sur le court et est récompensée de tous ses efforts. A 28 ans, l'actuelle 201e mondiale a réalisé la plus belle saison de sa carrière. Finaliste du WTA 125 de Rio et du 75 000 $ de Caserte et quart-de-finaliste du WTA 125 de Floraniopolis, Ramé, libérée des pépins physiques depuis plusieus mois, a franchi un cap et craqué pour la première fois le Top 200. La récompense est superbe. En janvier, elle découvrira pour la première fois un Grand Chelem à l'étranger en disputant les qualifications de l'Open d'Australie. Battue au premier tour des qualifications de Roland-Garros 2022 par Océane Babel, Alice Ramé tentera de remporter une première victoire en Grand Chelem à Melbourne. La Française a évoqué avec Tennis Actu, au TCBB, sa magnifique saison 2025 et sa découverte de l'Australie en janvier. INTERVIEW.
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"Je ne savais même pas si j’allais pouvoir continuer à jouer..."
Alice, vous allez découvrir l’Australie, donc on se dit : vivement 2026 ?
Ah oui, c’est sûr, c’est quelque chose d’exceptionnel, surtout que d’après ce que j’en ai entendu, l’Australie est très sympa et c’est un Grand Chelem très sympa, donc j’ai hâte. Puis c’est sûr, c’est un peu inespéré pour moi d’arriver à me qualifier en Grand Chelem. J’ai fait une super bonne année et c’est dingue, donc j’ai hâte.
Parce que l’histoire, il faut le savoir, vous avez 28 ans et vous allez disputer pour la première fois de votre carrière les qualifs d’un Grand Chelem à l’étranger. C’est incroyable.
Oui, c’est dingue franchement. J’ai commencé sur le circuit, j’avais 15 ans, donc ça fait quand même très longtemps que je suis sur le circuit. Et je n’ai jamais réussi à… à percer, on va dire, et là, cette année, ça y est, enfin, j’arrive à bien jouer et à me qualifier en Grand Chelem. C’était inespéré parce qu’en début d’année, j’étais blessée. Je ne savais même pas si j’allais pouvoir continuer à jouer, j’avais des problèmes de genou. Et au final, je fais la meilleure saison de ma carrière et je me suis qualifiée en Grand Chelem. Donc c’est trop bien, quoi, c’est top.
"J’ai eu des gros soucis : les ligaments croisés à 18 ans, donc ça fait que j’ai un énorme déséquilibre dans mon corps"
Parce qu’on vous suit depuis longtemps sur Tennis Actu, à chaque fois vous êtes embêtée par des problèmes physiques…
Oui, je vais dire, après, comme beaucoup de joueuses, je ne vais pas mettre tout là-dessus, mais c’est vrai que j’ai eu des gros soucis : les ligaments croisés à 18 ans, donc ça fait que j’ai un énorme déséquilibre dans mon corps et, voilà, j’ai beaucoup de blessures. Donc il faut réussir à gérer ça, et cette année j’ai plutôt bien géré et j’ai réussi à mettre beaucoup d’intensité, donc c’est cool, quoi.
Quand Alice Ramé n’est pas blessée, elle se retrouve combien au classement ?
Là, je suis 196e (201e la semaine di 1er décembre), quelque chose comme ça. Donc voilà, j’espère, je croise les doigts, que l’année prochaine ça se passe aussi bien et que je puisse continuer sur cette lancée.
"Je vais tout donner et que je vais tout faire pour me qualifier, ce serait le rêve"
Qu’est-ce que vous espérez dans ces qualifs de l’Open d’Australie à Melbourne ?
Franchement, je n’espère pas qu’il y ait grand-chose, dans le sens où déjà je suis tellement contente d’y être. Après, évidemment que je vais tout donner et que je vais tout faire pour me qualifier, ce serait le rêve. Mais bon, déjà, chaque chose en son temps, ça va être une première expérience pour moi, même si à 28 ans c’est âgé pour le tennis, mais c’est déjà dingue. Et déjà une première expérience avec mon entraîneur. Donc voilà, on va y aller petit à petit.
Vous êtes sur le circuit, comme vous l’avez dit, donc on peut dire que vous avez vu passer pas mal de choses. Avec la retraite maintenant d’Alizé Cornet (après celle de Caroline Garcia), on s’inquiète un peu sur le tennis français féminin. On a tort ou raison ?
Vous avez complètement raison, complètement raison. On manque de joueuses, on manque de figures, on va dire, par rapport aux hommes où ils sont énormément dans le top 100. Nous, malheureusement, on n’en a pas. Bon, on a Loïs et Elsa qui sont là, donc c’est trop cool, mais c’est vrai qu’on manque un peu de joueuses. Et voilà, après, il y a Alizé Cornet qui est capitaine maintenant de la Fed Cup, donc on espère que ça va faire changer des choses, d’avoir une femme qui gère un peu tout ça. C’est cool. Donc voilà, on va voir ce que ça donne. Il faudrait qu’il y ait des changements, ça c’est sûr.
Après une année 2025, une saison 2025 qui est inespérée, Alice, qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour 2026 ?
Franchement, comme on a dit tout à l’heure, juste de ne pas être blessée, d’être bien, de pouvoir jouer autant de tournois que je le souhaiterais. Et bien évidemment, les résultats qui viennent avec.
Si tout se passe bien, vous n’aurez pas besoin d’une invitation pour faire Roland-Garros...
Ah bah, j’espère du fond du cœur. Tout ce que je souhaite, c’est de ne pas avoir besoin de demander une aide et d’y arriver de mes propres moyens.

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