Tennis. ITW - Lény Mitjana : "Objectif, être top 500 en 2017"
Par Victor LENGRONNE le 02/12/2016 à 14:07
Finaliste la semaine dernière d'un Future en Egypte pour la première fois, Lény Mitjana (981e), 22 ans, illustre parfaitement ces très bons joueurs - il est N°77 français - qui voyagent souvent à perte dans l'espoir de grimper dans la hiérarchie mondiale. Tennis Actu l'a rencontré.
Lény, quel est votre ressenti après votre première finale sur le circuit ITF à Sharm El Sheikh ?
Un peu de regrets car en finale (NDLR : contre un Ukrainien, Vladislav Manafov) je menais 3-0, 30-0, double break au 1er set. Je me suis fait une petite élongation dès le début du second qui m'a empêché de continuer la partie. Dommage car j'aurai pu m'en sortir en finale, même en ayant perdu le premier set. Il y avait moyen de passer.
La semaine en général reste tout de même satisfaisante ?
Oui, je suis content de ma semaine. Quand j'ai gagné en demies, j'étais content mais sans plus, car j'attendais ce résultat depuis longtemps. La semaine, en générale, était un peu longue car ça joue le soir en Egypte, donc il faut pas trop se cramer la journée. On attend beaucoup dans la chambre du coup. Ce n'est pas pour autant que je vais me reposer car une finale c'est bien, mais si tu fais plus rien de l'année après, ça ne vaut pas le coup car tu reperds les points un an après.
Avez-vous atteint vos objectifs de 2016 ?
Finir aux alentours de la 800e place est correct, même si j'aurais voulu mieux. L'objectif est d'être dans le top 500 fin d'année prochaine. J'ai déjà gagné contre des joueurs du top 300 et 400 mais la plupart du temps sur des tournois français. J'attendais depuis un petit peu de temps une finale en Future. Il faut enchaîner les bons résultats pour monter continuellement.
Vous êtes peu voire pas connu du grand public. Pouvez-vous nous détailler votre parcours et votre structure d'entraînement ?
J'étais dans les trois meilleurs français à 14 ans (génération Lucas Pouille, Matthias Bourgue). Après j'ai eu 4-5 ans de blessures à répétition. Je me suis tellement battu pour m'en sortir que maintenant je n'ai qu'une seule envie : c'est de jouer. Je m'entraîne dans mon club, au SMTC Montrouge dans les Hauts de Seine, où je suis licencié depuis 8 ans. On est monté en N1B cette année. Je fais 2 entraînements physiques par jour et un entraînement tennis.
Sur le plan financier cela doit être compliqué…
Oui je me déplace sans entraîneur. J'ai très peu de moyens financiers. Je vais essayer de faire une cagnotte le mois prochain pour récolter un petit peu d'argent.
Etes vous aidé par la Fédération Française de Tennis ?
Je n'ai aucune aide de la Fédé. Je n'en ai jamais eu d'ailleurs. La seule aide que j'ai financièrement, c'est mon club de tennis pour les matchs par équipes. J'ai une toute petite aide de la ligue. Dans la région parisienne, il y a beaucoup de joueurs donc beaucoup moins d'aide financière.
Les tournois CNGT (Circuit Nationaux des Grands Tournois) sont-ils un moyen pour vous de gagner de l'argent ?
Il y a de moins en moins à gagner sur les tournois. En CNGT, il faut au moins faire demi-finale pour gagner un peu. Car sinon, en enlevant l'essence, péages, train, la nourriture et l'hébergement, on est perdants. Et il y a de très bons joueurs à ces tournois. L'année dernière j'étais N°84. J'ai fait le CNGT de Chartres, j'avais passé 2 tours déjà. Et il fallait que je batte Josselin Ouanna (n°37) pour gagner 120 €…
Quels sont vos objectifs pour 2017 ? Et à long terme ?
En 2017, l'objectif est de faire le maximum de tournoi Futures. Et le moins de tournois français possible. Au niveau français, je suis actuellement N°77. J'aimerais bien être dans le top 60 français l'année prochaine. Si je monte bien au classement ATP, je monterai automatiquement au classement français. A long terme, l'objectif est de faire rapidement les qualifications de Grand Chelem.
Propos recueillis par Victor Lengronne pour Tennis Actu
Finaliste la semaine dernière d’un Future en Egypte, Leny Mitjana, 22 ans, illustre parfaitement ces très bons joueurs – il est n°77 français – qui voyagent souvent à perte dans l’espoir de grimper dans la hiérarchie mondiale.

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